La commune de Tanneron est située à l'extrémité est du département du Var, au nord du massif de l'Esterel, au cœur d'un ensemble collinaire fortement accidenté dit massif du Tanneron. Le village est situé à 400 mètres d'altitude.
Tanneron est accessible par les routes départementales RD 38, qui relie Pégomas au Lac de Saint-Cassien, RD 138 qui relie Tanneron à Mandelieu, RD 37 qui relie les Adrets de l'Esterel à Tanneron et RD 94, vers Tournon, hameau de Montauroux.
L'autoroute A8 traverse l'extrême sud du territoire de la commune et dessert le village par la sortie no 39 (Les Adrets).
La seule ligne de transport en commun desservant la commune est la ligne scolaire Zou ! 3345 qui relie les différents hameaux de la commune à Mandelieu-la-Napoule[1].
L'ancienne gare de Tanneron - Saint-Cassien de la Ligne Central-Var, située sur la commune de Montauroux, est fermée depuis 1950.
La commune donne son nom au massif de Tanneron, situé au nord du massif de l'Esterel. Ce massif primaire, de type granitique, recèle de nombreuses espèces minérales, comme le quartz, la galène, la calcite, la barytine, et surtout de nombreux filons de fluorite. Ces gisements ont été exploités jusqu'en 1986 par la mine de Fontsante, au sud-ouest de la commune, qui a notamment produit des spécimens de fluorite de toutes les couleurs[2].
le Biançon, d'abord noyé dans le lac de Saint-Cassien, reprend son cours en aval du barrage, et va se jeter sans la Siagne au nord-ouest de la commune ;
le Vallon gros de la Verrerie, affluent du Biançon, traverse la commune du sud-est au nord-ouest ; il a lui-même comme affluents le Vallon de l'Aubane et le Vallon des Peyrines[3] ;
le Riou Fer descend du bois de Callian jusqu'au barrage de Saint-Cassien où il se jette dans le Biançon ; il a lui-même pour affluents le Vallon de la Font de Couscou et le Vallon de Rompecambe[4] ;
le Vallon du Chemin charretier, en limite sud de la commune, se jette dans la branche sud du lac de Saint-Cassien ;
le Vallon des Vaux est entièrement noyé dans le lac au sud-ouest de la commune.
La plupart de ces cours d'eau, exception faite de la Siagne et du Biançon, sont des ruisseaux épisodiques à sec en été.
Plans d'eau :
à l'ouest, le lac de Saint-Cassien, dont la presque totalité de la rive orientale se trouve sur la commune,
au nord, la petite retenue de Tanneron, sur la Siagne.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 930 mm, avec 6,2 jours de précipitations en janvier et 2,3 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Pegomas », sur la commune de Pégomas à 5 km à vol d'oiseau[7], est de 16,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 983,2 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,4 °C, atteinte le ; la température minimale est de −4,4 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Tanneron est l'une des 38 communes du département du Var classées en zone de sismicité 3 (modérée)[12], dans la classification nationale en 5 zones (de 1-très faible à 5-forte)[13].
Au , Tanneron est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cannes - Antibes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (87,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (90,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (58,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (29,3 %), zones agricoles hétérogènes (5,8 %), zones urbanisées (3,4 %), eaux continentales[Note 3] (2,3 %), cultures permanentes (1 %)[18].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[19].
Les habitants de cette contrée était des nomades voyageant selon les saisons. Au VIe siècle avant J.-C, de nombreuses tribus s'étaient constituées mais furent soumises par les légions romaines. Jusqu'à la fin du Ve siècle de notre ère, la sédentarisation et la paix romaine assuraient une parfaite sécurité aux habitants. Puis, la christianisation remplace la civilisation romaine et, dans la région, on note la présence de communautés religieuses autour de Callian. Tanneron était depuis l'origine une seigneurie appartenant à la famille de "Grasse", à la branche des Grasse-Cabris et faisait partie de l'immense territoire de Callian. C'est en épousant Hermangarde (fille de Guillaume Gruette) qu'Hugues de Marseille devient « princeps » (premier seigneur de la région).
Il prit le nom du domaine qui faisait la liaison entre ses biens et ceux de son épouse et se fit appeler Hugues de Callian. La communauté de Callian, au haut Moyen Âge, s'étendait dans tout le territoire de la Colle-Narbonne (Montauroux) y compris le Tanneron.
Après le départ des bandes sarrasines et trois siècles d'anarchie, un mouvement de reprise économique se manifeste en Provence à la fin du Xe siècle et la féodalité s'installe petit à petit.
L'Estérel resté sauvage, servait de refuge aux brigands et pillards grâce au maquis et aux nombreuses grottes du massif. La Provence et l'Europe furent touchées au milieu du XVIe siècle par la « grand peste ». Au début du siècle suivant, le comté ordonne la construction de murailles et de forteresses dans chaque village afin de se préserver des épidémies et de défendre les populations. En raison de l'appauvrissement, des villages entiers de la région de Grasse et de Draguignan sont repeuplés d'habitants de la Ligurie (Italie).
La seigneurie de Tanneron est toujours fief de la famille des "Grasse" au XVe siècle et les guerres de religion secouent le pays des Siagnes[22]. Le massif du Tanneron était à cette époque, couvert d'une magnifique pinède. Certains arbres atteignaient 30 m de hauteur et 7 m de circonférence. De ce fait, de nombreuses verreries voient le jour, les forêts alentour contribuant à alimenter leurs fours. Ceux-ci deviennent itinérants suivant les coupes de bois réglementées par la Marine Royale , forte consommatrice de bois de charpente pour ses navires. Tout cela, non sans graves dommages pour ces forêts.
Mais, c'est à la fin du XVIIIe siècle, qu'un violent incendie ravage la majeure partie des forêts de Tanneron. En 1654 la ville est devenue une vicomté voulue par Louis XIV pour la famille Tanneron (la ville tire son nom de la famille), et la vicomté devient indépendante de Fayence. Le vicomte est resté jusqu'en 1712 lorsque le titre a été vendu par la famille au roi ainsi que de nombreux actifs pour rembourser les dettes de jeu contractées à Versailles.
Lors de la Révolution, on pille et brûle quelques châteaux. L'Estérel devient alors un centre de brigandage. La Provence est morcelée en plusieurs circonscriptions territoriales et Callian et Montauroux forment un canton tandis que Mons, Seillans et Tourrettes forment celui de Fayence. Les conditions de vie s'améliorent et la population augmente, s'entassant surtout sur les villages perchés. Et Tanneron se détache définitivement de Callian en 1835[23].
En 1886, il existe trois mines de houille à Callian, Montauroux et Tanneron. De nouvelles cultures spéculatives liées aux parfumeries grassoisses apparaissent aussi. Quelques années plus tard est inaugurée la gare ferroviaire du "Central Var".
L'industrie est représentée par le moulin à farine à Saint-Cassien-Des-Bois[24] (Il est restauré chaque été par des associations de jeunes). Mais aussi par la charbonnière, quelques scieries et une mine d'anthracite.
Les Tanneronnais ne sont plus que 600 en 1905 pour voir arriver l'électricité dans leur commune. En parallèle, la culture du mimosa se développe. Importé sur la Côte d'Azur au milieu du XIXe siècle par les riches aristocrates anglais, l'arbre s'est très bien acclimaté à l'atmosphère douce de l'hiver azuréen et déjà cultivé à Mandelieu depuis les années 1880. Les bouquets de mimosa sont appréciés des fleuristes parisiens et les agriculteurs y voient une opportunité économique. Un « triangle d'or » est formé par les villes de Mandelieu, Pégomas et Tanneron, où la culture du mimosa est florissante durant tout le XXe siècle.
En 1962, l'EDF commence l'énorme chantier du barrage de Saint-Cassien[25]. Tanneron devient propriétaire d'une partie du lac et voit alors de nouvelles opportunités touristiques. Dès 1985, les réalisations se multiplient et encouragent une démographie galopante.
C'est dans un incendie d'une grande importance au Tanneron, qui a ravagé le massif entre le 3 et le , que Martin Gray perdit sa femme et ses quatre enfants[26]. À la suite de cet incendie, il avait décidé la création du prix Dina-Gray pour récompenser les actions contre les feux de forêts[27], prix devenu une fondation[28].
Tanneron dépend de la brigade de gendarmerie de Fayence.
Une police municipale est présente depuis 2014 avec un agent en poste. Depuis 2018, à la suite de la signature de la convention de coordination avec la Gendarmerie nationale, la police municipale de Tanneron est armée en catégorie B (pistolet semi automatique Glock 17 G5) et D (bâton télescopique et bombe CS)[31].
Tanneron dispose d'une station d'épuration de 500 Equivalent Habitants[32],[33]. À l’exception de Tanneron, toutes les communes de la CC Pays de Faïence disposent d’un schéma directeur d’assainissement ou en ont un en projet[34].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1836. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2021, la commune comptait 1 697 habitants[Note 4], en évolution de +7,95 % par rapport à 2015 (Var : +4,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culte catholique : Tanneron fait partie des paroisses catholiques du Pays de Fayence, au sein du diocèse de Fréjus-Toulon. Le presbytère se trouve à Fayence. Une messe est célébrée à Notre-Dame de Peygros chaque dimanche[43].
L'activité économique la plus emblématique de Tanneron est agricole, avec la production de mimosa. Quatre forceries de mimosa sont installées sur la commune[44]. L’autre culture présente sur Tanneron est l’eucalyptus. Plusieurs variétés sont présentes dont l’eucalyptus graine ou populus.
il y a deux restaurants au village. La Famiglia et le café des Voyageurs.
Il y a aussi quatre restaurants sur les rives du lac de Saint-Cassien (qui se situe en partie sur la commune de Tanneron) : Macao plage, Chez Pierre, le Ponton et le Lac. Ces restaurants proposent aussi la location de pédalos pour pouvoir se balader sur le lac.
D'une superficie de 470 hectares, le lac de Saint-Cassien est le plus vaste plan d'eau de l'Estérel. Au creux des collines, ses grandes plages aménagées ou ses criques sauvages sont accessibles à partir de sentiers pédestres. Tous y trouveront un charme : les familles, pour ses aires de pique-nique, ses restaurants au bord de l'eau et ses locations de pédalos. Les sportifs le traverseront en canoë ou en aviron et les amoureux de la nature apprécieront ses coins de pêche et la réserve ornithologique de Fondurane de 43 hectares, gérée par le Conservatoire Études des Écosystèmes de Provence, devenu le Conservatoire d'espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d'Azur dont le siège est à Aix-en-Provence[48],[49].
Au Xe siècle, la villa Narbonne et ses églises, dont Saint-Cassien et Notre-Dame-d'Ambrian à Montauroux appartenaient à Maïeul, abbé de Cluny.
Au gué de la Siagne, la chapelle était la porte d'entrée des domaines lériniens. Ce passage fermement gardé, était la limite du fief d'Antibes. Un péage était instauré (octroi), source évidente de revenus pour l'Abbaye de Lérins qui détenait depuis 1030 la majorité des chapelles sur la Colle Narbonne et ses alentours.
Cet ancien prieuré était régi par un religieux qui se chargeait de la ferme et du prieuré, celui-ci dépendant de la paroisse de Callian.
En 1340, on ne comptait qu'un prieur et un moine pour le domaine, qui compte toujours la paroisse de Callian mais aussi, la seigneurie de la Colle Narbonne, Saint-Julien et Saint-Cassien.
Construite sur l'axe médian Draguignan-Grasse, la chapelle était utilisée pour le commerce et les pèlerinages qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle.
En 1837, la Seigneurie de Tanneron est rattachée à la Vicairerie de Grasse. Elle appartiendra plus tard à la famille de Grasse, Cabris, De Villeneuve. De cette époque date le blason d'or à 4 chevrons, conservé jusqu'à aujourd’hui.
Au siècle dernier, le , il y avait messe, bal et attractions pendant deux jours et les familles du village et des villages des environs venaient y participer. L'on venait alors pique-niquer sur les bords du Biançon et de la Siagne. Aujourd'hui, cette tradition demeure en une seule journée.
Le moulin à farine de Saint-Cassien-des-Bois :
Ce moulin à blé et à huile se cache encore sous la végétation. Son architecture ainsi que le parcours de l'eau pour mouvoir les meules présentent un grand intérêt pour le promeneur. Dans notre région, le premier moulin à blé est cité dans le cartulaire de Lérins, datant du milieu du XIe siècle et se trouvait « Comté de Callian in flumine Ciagnia »... Serait-ce celui-ci ?
Cette tour quadrangulaire est bâtie où se trouvait autrefois le "castrum tanaroni". Ses parties les plus anciennes remontent au XIIe siècle. Cet ancien château fortifié servait d'hospice et d'étape aux voyageurs et pèlerins. Le castrum tanaroni est cité dès 1200, son étymologie possible viendrait de "tan" (écorce de chêne et châtaignier) ou de la racine pré-européenne "tan" (la montagne).
Après l'ordonnance du roi Louis Philippe du détachant Tanneron de la commune de Callian, la petite chapelle de Notre-Dame-de-Peygros fut érigée en paroisse. Le curé des Adrets y assurait alors le service paroissial et c'est sous sa direction qu'en 1835 a été agrandie la petite chapelle qui fut alors dédiée à saint Antoine de Padoue. La population participa à sa construction, d'abord par une souscription volontaire, mais aussi par des fournitures et matériaux qui étaient emmenés par charrette ou à bras. L'on raconte que le dimanche, les gens qui venaient à la messe et les enfants qui venaient au catéchisme y apportaient chacun leur pierre. Les travaux s'échelonnèrent de 1839 à 1844. Le clocher est muni de deux cloches qui furent acquises aux frais des habitants. Aujourd'hui, chaque , on fête saint Antoine de Padoue et chaque , la Vierge Marie à l'église de Notre-Dame-de-Peygros. La messe a lieu le dimanche à 9 h.
Église Notre-Dame-de-Peygros. Construction échelonnée de 1839 à 1844. Style roman provençal à nef unique et abside en cul-de-four. Contient un tableau Apparition de la Vierge présentée par saint Dominique à sainte Thérèse d'Avila répertorié à l'inventaire national du patrimoine mobilier (base Palissy)[54].
La chapelle de Saint-Cassien-des-Bois XIIe siècle, dépendait de l’Abbaye de Lérins - au bord de la Siagne - restaurée[55].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Riou Fer sur le site du SANDRE (consulté le 10 février 2022)
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.