Theta Muscae

Theta Muscae A / B
(θ Mus)
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 13h 08m 07,15279s[1]
Déclinaison −65° 18′ 21,6796″[1]
Constellation Mouche
Magnitude apparente 5,53[2] (5,662 / 7,555[3])

Localisation dans la constellation : Mouche

(Voir situation dans la constellation : Mouche)
Caractéristiques
Type spectral WC5/6 + O6/7V + O9,5/B0Iab[4] / O9III[5]
Indice U-B −0,91[6] / −0,90[6]
Indice B-V −0,43[3] / −0,055[3]
Variabilité Binaire à éclipses + WR[7]
Astrométrie
Vitesse radiale −28,4 km/s[8]
Mouvement propre μα = −4,101 / −3,926 mas/a[1],[9]
μδ = −1,649 / −1,944 mas/a[1],[9]
Parallaxe 0,359 5 ± 0,098 2 / 0,337 2 ± 0,042 5 mas[1],[9]
Distance 7 400[4] al
(2 270[4] pc)
Magnitude absolue −6,2[10]
Caractéristiques physiques
Masse < 11,5 M[11],[note 1]
Luminosité 230 000 L[11],[note 1]

Désignations

WR 48, θ Mus, HR 4952, HD 113904, HIP 64094, CD-64 699, CPD-64 2183, SAO 252162, GC 17788[12]

Theta Muscae (θ Muscae / θ Mus) est une étoile multiple de la constellation australe de la Mouche, faiblement visible à l’œil nu comme une étoile de magnitude apparente 5,5[2]. Il s'agit de la seconde étoile Wolf-Rayet la plus brillante du ciel, derrière Gamma2 Velorum ; bien que son spectre soit dominé par la composante Wolf-Rayet, la plus grande partie de sa luminosité est en réalité fournie par ses compagnons massifs.

Sa désignation de Bayer de θ Muscae a été attribuée par l'astronome français Nicolas-Louis de Lacaille alors qu'il cataloguait les constellations australes, en 1756[13].

Double optique

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Avec un petit télescope, θ Muscae apparaît comme une étoile double, avec une étoile de teinte bleutée plus brillante, désignée θ Muscae A, et un compagnon plus faible de magnitude 7,55, désigné θ Muscae B. En date de 2016, il est situé à une distance angulaire de 5,5 secondes d'arc et à un angle de position de 189° de θ Muscae A[14].

θ Muscae A

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θ Muscae A est un système d'étoiles triple lointain, toutes trois massives. Il comprend une première binaire spectroscopique composée d'une étoile Wolf-Rayet de type spectral WC5/6 et d'une étoile bleue de la séquence principale de type spectral O6 ou O7V, qui orbitent l'une autour de l'autre en environ 19 jours[4]. Une étoile Wolf-Rayet est un type d'étoile bleutée très lumineuse et chaude qui s'est débarrassée de son enveloppe d'hydrogène et qui émet des éléments plus lourds — dans le cas de θ Muscae, du carbone — par l'intermédiaire d'un puissant vent stellaire. θ Muscae est la seconde étoile Wolf-Rayet la plus brillante du ciel, après γ2 Velorum dans les Voiles[15]. Sa distance a été estimée être d'environ 2 270 pc (∼7 400 al) de la Terre[4], tandis que dans la seconde data release du satellite Gaia, elle présente une parallaxe annuelle de 0.3595 ± 0.0982 mas[1], ce qui indiquerait une distance d'environ 2 800 pc (∼9 130 al).

La troisième composante du système est une supergéante bleue de type spectral O9.5/B0Iab située à environ 46 mas des deux autres étoiles. En supposant que le système est distant de 2 270 pc, les composantes de la binaire spectroscopique seraient séparées d'environ 0,5 ua, tandis que la supergéante bleue leur serait distante d'environ 100 ua. Bien que l'étoile Wolf-Rayet domine le spectre, sa luminosité visuelle ne vaut qu'un quart environ celle de sa compagne supergéante[4]. Quoi qu'il en soit, les trois étoiles sont très lumineuse, et combinées, elles sont probablement plus d'un million de fois plus lumineuses que le Soleil. Les vent stellaires de l'étoile Wolf-Rayet et de son compagnon spectroscopique sont si puissants qu'ils produisent une onde de choc quand ils se rencontrent[16], qui émet alors des rayons X[17].

θ Muscae B

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θ Muscae B semble ne pas faire partie du système. Il s'agit donc d'une double optique, qui apparaît proche de θ Muscae A par coïncidence. C'est une étoile géante de type spectral O9III très lumineuse[5]. Elle est elle-même suspectée d'être une binaire spectroscopique, dont le compagnon serait beaucoup plus faible[18].

θ Muscae est entourée par une nébuleuse en émission. Il s'agit probablement d'un rémanent de supernova qui n'est pas directement lié au système[17].

Notes et références

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  1. a et b Pour la composante Wolf-Rayet uniquement.

Références

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  1. a b c d e et f (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365). Notice Gaia DR2 pour cette source sur VizieR.
  2. a et b (en) J. R. Ducati, « VizieR Online Data Catalog: Catalogue of Stellar Photometry in Johnson's 11-color system », CDS/ADC Collection of Electronic Catalogues, 2237, 0,‎ (Bibcode 2002yCat.2237....0D)
  3. a b et c (en) E. Høg et al., « The Tycho-2 catalogue of the 2.5 million brightest stars », Astronomy & Astrophysics, vol. 355,‎ , L27-L30 (DOI 10.1888/0333750888/2862, Bibcode 2000A&A...355L..27H)
  4. a b c d e et f (en) Y. Sugawara, Y. Tsuboi et Y. Maeda, « Redshifted emission lines and radiative recombination continuum from the Wolf–Rayet binary θ Muscae: evidence for a triplet system? », Astronomy & Astrophysics, vol. 490,‎ , p. 259–64 (DOI 10.1051/0004-6361:20079302, Bibcode 2008A&A...490..259S, arXiv 0810.1208)
  5. a et b (en) A. Sota et al., « The Galactic O-Star Spectroscopic Survey (GOSSS). II. Bright Southern Stars », The Astrophysical Journal Supplement, vol. 211,‎ , p. 10 (DOI 10.1088/0067-0049/211/1/10, Bibcode 2014ApJS..211...10S, arXiv 1312.6222)
  6. a et b (en) A. F. J. Moffat et W. Seggewiss, « The Wolf-Rayet binary theta Muscae », Astronomy & Astrophysics, vol. 54,‎ , p. 607 (Bibcode 1977A&A....54..607M)
  7. (en) N. N Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne)
  8. (en) Ralph Elmer Wilson, General Catalogue of Stellar Radial Velocities, Washington, Carnegie Institution of Washington, (Bibcode 1953GCRV..C......0W)
  9. a b et c (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 2 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 616,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/201833051, Bibcode 2018A&A...616A...1G, arXiv 1804.09365). Notice Gaia DR2 pour cette source sur VizieR.
  10. (en) Bambang Hidayat, A. Gunawan Admiranto et Karel A. van der Hucht, « Wolf-Rayet binaries: Evolutionary causes for their distribution in the Galaxy », Astrophysics and Space Science, vol. 99, nos 1–2,‎ , p. 175–190 (ISSN 0004-640X, DOI 10.1007/BF00650243, Bibcode 1984Ap&SS..99..175H)
  11. a et b (en) T. Nugis et H. J. G. L. M. Lamers, « Mass-loss rates of Wolf-Rayet stars as a function of stellar parameters », Astronomy & Astrophysics, vol. 360,‎ , p. 227 (Bibcode 2000A&A...360..227N)
  12. (en) * tet Mus -- Wolf-Rayet Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  13. (en) Morton Wagman, Lost Stars : Lost, Missing and Troublesome Stars from the Catalogues of Johannes Bayer, Nicholas Louis de Lacaille, John Flamsteed, and Sundry Others, Blacksburg, Virginie (États-Unis), The McDonald & Woodward Publishing Company, , 213–14 p. (ISBN 978-0-939923-78-6)
  14. (en) Brian D. Mason et al., « The 2001 US Naval Observatory Double Star CD-ROM. I. The Washington Double Star Catalog », The Astronomical Journal, vol. 122, no 6,‎ , p. 3466 (DOI 10.1086/323920, Bibcode 2001AJ....122.3466M)
  15. (en) James B. Kaler, « Theta Muscae », sur Stars
  16. (en) G. M. Hill, A. F. J. Moffat et N. St-Louis, « Modelling the colliding-winds spectra of the 19-d WR + OB binary in the massive triple system Theta Muscae », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 335, no 4,‎ , p. 1069–78 (DOI 10.1046/j.1365-8711.2002.05694.x, Bibcode 2002MNRAS.335.1069H)
  17. a et b (en) M. Stupar, Q. A. Parker et M. D. Filipovic, « The optical emission nebulae in the vicinity of WR 48 (Θ Mus); True Wolf–Rayet ejecta or unconnected supernova remnant? », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 401, no 3,‎ , p. 1760–69 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2009.15814.x, Bibcode 2010MNRAS.401.1760S, arXiv 0910.1546)
  18. (en) A. Sota et al., « The Galactic O-Star Spectroscopic Survey. I. Classification System and Bright Northern Stars in the Blue-Violet at R~2500 », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 193, no 2,‎ , p. 24 (ISSN 0067-0049, DOI 10.1088/0067-0049/193/2/24, Bibcode 2011ApJS..193...24S, arXiv 1101.4002)

Liens externes

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