Un thiazide, thiazidique ou benzothiadiazine est un composé organique bicyclique constitué par la fusion entre un noyau de benzène et un noyau de thiadiazine[1]. Les thazides sont considérés en pharmacologie comme une classe de diurétiques[2] souvent utilisés dans le traitement de l'hypertension et des œdèmes
À l'origine, les thiazidiques ont été développés pour leur propriété d'inhibition de l'anhydrase carbonique en alternative à l'acétazolamide mais leur effet diurétique s'est révélé supérieur.
Après une rapide absorption par voie orale, les thiazidiques sont sécrétés au niveau du tube contourné distal où ils entrent en compétition avec l'acide urique.
Ainsi, ils augmentent l'excrétion urinaire du sodium et des chlorures et, à un moindre degré, l'excrétion du potassium et du magnésium, accroissant de la sorte la diurèse et exerçant une action antihypertensive.
Le délai de l'apparition de l'activité diurétique est d'environ 2 heures. Cette activité est maximale au bout de 4 heures et se maintient de 6 à 12 heures et jusqu'à 24 heures pour l'indapamide. Leur durée d'action supérieure aux diurétiques de l'anse les rend plus intéressants dans le traitement de l'hypertension artérielle.
L'effet thérapeutique des diurétiques thiazidiques est proportionnel à la dose et la puissance de chacun des produits. Mais au-delà d'une certaine dose, l'effet maximal est le même pour tous les produits. En revanche les effets indésirables continuent d'augmenter : en cas d'inefficacité du traitement, il n'est pas utile, et souvent mal toléré, d'augmenter les doses au-delà des posologies recommandées.
Ils ont une action antidiurétique paradoxale chez les malades atteint de diabète insipide, sans que cela soit expliquée actuellement. Une déplétion en sodium en serait responsable[3].
Certains diurétiques thiazidiques ont un effet vasodilatateur, ce qui augmente l'efficacité sur l'hypertension artérielle<ref="Anisman 2024">Anisman SD, Erickson SB, Fodor KM, Thiazide diuretics, BMJ, 2024;384:e075174 </ref>.
Ils sont utilisés, seuls ou en association dans l'hypertension artérielle[4]. Ils permettent de réduire le risque d'accidents cardiaques dans les mêmes proportions que les autres antihypertenseurs[5].
Ils sont également utilisés dans l'insuffisance cardiaque, lorsque les diurétiques de l'anse ne sont plus assez efficace.
Alcalose métabolique hypochlorémique par élimination accrue d'ions H+ au niveau de l'échangeur situé dans la partie finale du tube contourné distal, due à la présence accrue de Na+ à ce niveau
Hypersensibilité aux sulfamides même s'il est probable qu'il n'existe pas d'allergie croisée entre les thiazidiques et les sulfamides antibiotiques[13].
Insuffisance rénale. Ils sont, en fait, inefficaces en cas d'insuffisance rénale sévère<ref="Anisman 2024"/>, même s'il existe des données contradictoires et qu'ils pourraient conserver une certaine efficacité comme antihypertenseur[14].
Grossesse, par précaution, même si aucun effet tératogène n'a été retrouvé[15]. Ils sont, par contre, compatible avec l'allaitement<ref="Anisman 2024"/>.
L'utilisation est déconseillé en association avec le lithium (risque de surdosage car l'excrétion urinaire du Li est diminuée), le sultopride et autres médicaments donnant des torsades de pointe (risque majorée par l'hypokaliémie), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (diminution de l'effet diurétique par réduction de la filtration glomérulaire) et les digitalique (risque de toxicité majorée par l'hypokaliémie)
L'équilibre hydroélectrolytique et la fonction rénale doivent être surveillés.
Fonction rénale : les diurétiques thiazidiques ne sont pleinement efficaces que lorsque la fonction rénale est normale ou peu altérée.(évaluée par la clairance de la créatinine corrigée par la formule de Cockroft pour le sujet âgé)
Hyponatrémie : la natrémie doit être contrôlée avant la mise en route du traitement, puis à intervalles réguliers par la suite
Hypokaliémie : la déplétion potassique avec hypokaliémie constitue le risque majeur des diurétiques thiazidiques et apparentés
↑Joëlle A. Erkens, Olaf H. Klungel, Ronald P. Stolk et José A. Spoelstra, « Antihypertensive drug therapy and the risk of lower extremity amputations in pharmacologically treated type 2 diabetes patients », Pharmacoepidemiology and Drug Safety, vol. 13, no 3, , p. 139–146 (ISSN1053-8569, PMID15072112, DOI10.1002/pds.932, lire en ligne, consulté le )
↑Gómez-Bernal S, Alvarez-Pérez A, Rodríguez-Pazos L, Gutiérrez-González E, Rodríguez-Granados MT, Toribio J, Photosensitivity due to thiazides, Actas Dermosifiliogr, 2014;105:359-66. doi:10.1016
↑Teles F, Peçanha de Miranda Coelho JA, Albino RM et al. [Effectiveness of thiazide and thiazide-like diuretics in advanced chronic kidney disease: a systematic review and meta-analysis], Ren Fail, 2023;45:2163903