Le père de Tony Johannot, François Johannot (né vers 1760, mort en 1838), dirigeait une manufacture de soieries en Allemagne, où la famille, originaire du Vivarais, était venue s’établir après la révocation de l’édit de Nantes[1],[2]. Il était aussi peintre, et participa au développement de la lithographie en France. Les deux frères aînés de Tony, Charles et Alfred, étaient des graveurs, et Alfred fut également peintre et dessinateur. Tony apprit la gravure avec ses frères et exécuta avec Alfred[3] des gravures sur acier pour des œuvres de James Fenimore Cooper et de Walter Scott. Par la suite, Tony Johannot se tourna vers la gravure sur bois, pour revenir à l’eau-forte à partir de 1845.
« Tony Johannot est sans contredit le roi de l’illustration. Il y a quelques années, un roman, un poème ne pouvait paraître sans une vignette sur bois signée de lui : que d’héroïnes à la taille frêle, au col de cygne, aux cheveux ruisselants, au pied imperceptible, il a confiées au papier de Chine ! Combien de truands en guenilles, de chevaliers armés de pied en cap, de tarasques écaillées et griffues, il a semé sur les couvertures beurre-frais ou jaune-serin des romans du Moyen Âge ; toute la poésie et toute la littérature ancienne et moderne lui ont passé par les mains : la Bible, Molière, Cervantes, Jean-Jacques Rousseau, Walter Scott, Lord Byron, Bernardin de Saint-Pierre, Goethe, Chateaubriand, Lamartine, Victor Hugo, il les a tous compris. – Ses dessins figurent dans ces volumes admirables, et nul ne les trouve déplacés. – À côté de ces pages sublimes, de ces vers harmonieux, ils sont un ornement et non une tache ; ce que tant de génies divers ont rêvé, il a pu le rendre et le transporter dans son art[4]. »
En tant que peintre d'histoire, il exposa pour la première fois au Salon de 1831.
1837 : Scènes de la vie adolescente, de Stéphen de la Madelaine, dédiées à S.A.R. le Duc d'Aumale, avec des gravures d'après des dessins de Tony Johannot (Paris : Lehuby, 1837).
Le Sage " Le diable boiteux " illustré par Tony Johannot précédé d'une notice sur Le Sage par M. Jules Janin, Ernest Bourdin et Cie, Éditeurs, Paris, 1840
1840-1842 : Les Français peints par eux-mêmes
1841: Voyage sentimental de Laurence Sterne traduction Jules Janin
1845 : La Bretagne ancienne et moderne de Pitre-Chevalier
1847 : Le Faust de Goethe par M. Henri Blaze. Édition illustrée par M. Tony Johannot, chez Michel Lévy Frères Libraires-Éditeurs / Dutertre Libraire-Éditeur, Paris.
1853 : Charles Nodier (ill. Tony Johannot), Trésor des Fèves et Fleur des Pois ; Le génie Bonhomme ; Histoire du chien de Brisquet, Paris, Hetzel, (BNF31021267, lire en ligne)
Contes de Charles Nodier (Hetzel, sans date) : Trilby, Inès de la Sierras, Smarra, La Neuvaine de la Chandeleur, Baptiste Montauban. (gravures sur acier)
Jeanne et Claudie inquiétés par des bruits nocturnes, dessin en noir et blanc de Tony Johannot (gravure de A. Delaville) pour les Œuvres illustrées de George Sand, Jeanne, 1853.
↑Marc Gauer, Histoire et généalogie de la famille Johannot et de ses alliances, (2011).
↑Florentin Benoît d'Entrevaux, Armorial du Vivarais.
↑Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France, Paris, Flammarion, , 384 p. (ISBN2080120131), « Johannot, Tony (1803-1852) », p. 162-163.
↑Théophile Gautier, article paru dans La Presse du 16 juin 1845 et réédité dans Portraits contemporains.
Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France, 1830-1950, Paris, Flammarion, , 384 p. (ISBN2080120131), « Johannot, Tony (1803-1852) », p. 162-163.
Henri Beraldi, Les graveurs du XIXe siècle, t. VIII : Guérin-Lacoste, Paris, Librairie L. Conquet, 1885-1892 (lire en ligne), « Johannot (Tony) », p. 245-277.
Alexandre Dumas, « Chapitre CCXXVII », Mes mémoires, 1830 -1833, Paris, Robert Laffont, 1989, pages 676-680.
Aristide Marie, Alfred et Tony Johannot, peintres, graveurs et vignettistes, Paris, H. Floury, coll. « La Vie et l'art romantiques », , 123 p. (EAN5550002247514)
Marcus Osterwalder (dir.), Dictionnaire des illustrateurs, 1800-1914, Éditions Ides et Calendes, 1989, p. 538-539.