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Les variants B.1.617, nommés aussi G / 452R.V3[2] et fréquemment surnommés « variant indien », sont des variants du SARS-CoV-2. Ils sont identifiés pour la première fois dans le Maharashtra, en Inde[3] le [4]. Ils sont identifiés dans le clade 20A sous le système de classification phylogénétiqueNextstrain[5]. La sous-lignée B.1.617.1 est nommée variant Kappa par l'OMS, et la sous-lignée B.1.617.2, variant Delta[6].
L452R, détectée chez les variants B.1.427/B.1.429 (Californie)[7] ;
E484Q, affectant le même acide aminé que la mutation E484K des variants sud-africains et brésiliens[8].
Ces deux dernières mutations sont préoccupantes car elles pourraient lui permettre d'échapper aux anticorps (post-infection ou vaccinaux)[1],[9]. Elles lui valent le qualificatif — impropre[Note 1] — de « double mutant »[10].
Le , ce variant B.1.617 a été classé comme « préoccupant » par l'OMS[11]. Le , l'OMS note qu'il « pourrait y avoir des différences importantes entre les trois sous-lignées » mais que « les données actuellement disponibles sont trop limitées » pour pouvoir les différencier[12].
Le , l'OMS adopte des lettres grecques pour nommer les variants les plus importants, en remplacement de leur origine géographique, potentiellement stigmatisante :
la lignée B.1.617.1 devient le variant Kappa et est déclassé variant d’intérêt ;
la lignée B.1.617.2, la plus dynamique, devient le variant Delta, classé variant préoccupant ;
la troisième lignée s'est peu répandue hors de l'Inde.
Le variant Delta se déploie en Europe (4e vague) au détriment du variant Alpha. Il se caractérise par[16],[17] :
2 substitutions dans le domaine de liaison aux récepteurs cellulaires (L452R et T478K), facilitant la liaison au récepteur ACE2 ;
1 substitution (T19R) et 1 double délétion (157-158del) dans le domaine antigénique NTD, contribuant à l'échappement aux anticorps neutralisants.
Depuis , les variants Delta ont été subdivisés dans le système de désignation de la lignée Pango en variantes AY.1 à AY.28. Cependant, il n'existe aucune information permettant de savoir si cette classification est corrélée avec des changements dans les caractéristiques biologiques du virus.
À partir d', AY.4 à AY.11 sont prédominants au Royaume-Uni, AY.12 en Israël, AY.2, AY.3, AY.13, AY.14, AY. 25 aux États-Unis, AY 20 aux États-Unis et au Mexique, AY 15 au Canada, AY 16 au Kenya, AY 17 en Irlande et en Irlande du Nord, AY 19 en Afrique du Sud, AY 21 en Italie et en Suisse, AY.22 au Portugal, AY.24 en Indonésie et AY.23 en Indonésie, à Singapour, au Japon et en Corée du Sud.
Un sous-variant du variant Delta est apparu au Népal avec la mutation K417N déjà présente dans les variants Bêta et Gamma[18]. Cette mutation pourrait favoriser l'échappement aux anticorps et donner un risque accru de réinfection[19]. Le variant, appelé « Delta avec K417N » par Public Health England, comprend deux clades correspondant aux lignées Pango AY.1 et AY.2[20]. Il a été surnommé « Delta plus »[20] (pour « Delta, plus K417N »[21]). Le , le ministère indien de la santé et du bien-être familial a classé le variant Delta plus comme préoccupant après le signalement de seulement 22 cas[22], ce qui serait prématuré d'après d'éminents virologues[23]. Début , ce variant est présent dans plusieurs pays mais sa diffusion n'est significative qu'au Népal avec 7 % des séquencements[24].
Selon Pango, ses règles de classification de nouvelles lignées[25] et les classifications AY.1 à AY.3 déjà publiées, les sous-lignées du variant Delta (c.-à-d. B.1.617.2 alias AY) comprennent maintenant, au , les lignées AY.4 à AY.12[26]. Ces lignées appartiennent au variant Delta, et sont nommées pour faciliter les recherches scientifiques (meilleure granularité génomique, meilleure détermination de répartition géographique)[26]. Au , Pango a émis une mise à jour pour les variants AY.4 à AY.12[26], introduisant également les lignées AY.13 à AY.25[27], lignées appartenant toujours au variant Delta.
Fin avril, il s'avère que ce variant circule aux Fidji. Il y a été apporté par deux patients rapatriés d'Inde. Un soldat en centre de quarantaine a alors été contaminé en touchant leurs bagages. Il a ensuite contaminé une femme de ménage, qui n'a pas informé les autorités de signes cliniques de sa maladie et s'est déplacée librement en dehors du centre de quarantaine, contaminant de nombreuses autres personnes[29],[30].
En , certains médias considèrent que le variant dit indien est plus contagieux que le variant dit britannique. Au Royaume-Uni, le variant dit britannique ne représente plus que 90 % des virus qui se propagent contre 10 % pour le variant dit indien[31].
Au , le Royaume-Uni — pour réagir au variant Delta qui supplante les autres variants — recommande officiellement de réduire les déplacements au minimum[32]. En effet, le variant double chaque semaine le nombre de personnes hospitalisées au Royaume-Uni, dont 90% non vaccinées avec deux doses[33].
En , le variant quintuple chaque quinzaine le nombre de personnes flash-testées en France[34], c'est-à-dire qu'il est multiplié par 2.2 chaque semaine. Le , Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, annonce que ce variant représente 9 à 10 % des contaminations en France, mais que ce nombre est bien plus élevé dans le département des Landes où il atteint 70 %[35].
Toutefois, en France, on recherche des mutations plutôt que des variants[36]. Le , la mutation L452R apparaît dans 25,8 % des tests[37].
Le , la propagation du variant delta en Espagne conduit au confinement nocturne dans les communes catalanes de plus de 5 000 habitants[38].
Le 23 juillet, l'Occitanie atteint un taux d'incidence de 200 pour 100 000, et de 651 pour 100 000 chez les 20-29 ans[40].
Au 1 aout 2021, l'Occitanie atteint un taux d'incidence de 420 pour 100 000, et de 1200 cas pour 100 000 habitants dans la tranche 20-30 ans[41]. Le 4 aout, le plan blanc est déclenché à Toulouse et en Occitanie[42].
Lors d'un test RT-PCR, le variant Kappa peut être distingué notamment par la mutation E484Q. La mutation L452R, quant à elle, permet de distinguer aussi bien le variant Kappa que le variant Delta[47].
↑(en) Starr, Greaney, Dingens et Bloom, « Complete map of SARS-CoV-2 RBD mutations that escape the monoclonal antibody LY-CoV555 and its cocktail with LY-CoV016 », Cell Reports Medicine, , p. 100255 (DOI10.1016/j.xcrm.2021.100255)
↑(en) Ewen Callaway, « The mutation that helps Delta spread like wildfire : A key amino-acid change might underlie the coronavirus variant’s ferocious infectivity », Nature, vol. 596, , p. 472-473 (DOI10.1038/d41586-021-02275-2).
↑Rachel Schraer, « 'Nepal variant': What's the mutation stopping green list trips to Portugal? », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
↑Bhargav Acharya et Shilpa Jamkhandikar, « Explainer: What is the Delta variant of coronavirus with K417N mutation? », Reuters, (lire en ligne, consulté le )