Ventiseri | |
Vue du village de Ventiseri depuis la D 45, en venant de Travo. | |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Corte |
Intercommunalité | Communauté de communes de Fium'orbu Castellu |
Maire Mandat |
Francois Tiberi 2020-2026 |
Code postal | 20240 |
Code commune | 2B342 |
Démographie | |
Gentilé | Ventisérais |
Population municipale |
2 556 hab. (2021 ) |
Densité | 55 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 41° 56′ 36″ nord, 9° 20′ 00″ est |
Altitude | 510 m Min. 0 m Max. 1 033 m |
Superficie | 46,7 km2 |
Type | Bourg rural |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Fiumorbo-Castello |
Localisation | |
Liens | |
Site web | ventiseri.fr |
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Ventiseri est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Coasina dont elle était le chef-lieu, dans le Fiumorbo.
Ventiseri est une commune littorale située sur la côte est de la Corse, au sud de la Plaine orientale et de la Costa Serena, dans l'ancienne piève de Coasina. Elle était l'une des sept communes du canton de Prunelli-di-Fiumorbo.
Serra-di-Fiumorbo | Serra-di-Fiumorbo | Serra-di-Fiumorbo | ||
Chisa | N | Mer Tyrrhénienne | ||
O Ventiseri E | ||||
S | ||||
Solaro | Mer Tyrrhénienne |
La commune est adossée à un chaînon montagneux du massif du Monte Incudine qui diverge de la chaîne centrale vers le nord-est et culmine à 1 045 mètres à la Punta di u Quarciu Grossu (littéralement « Pointe du gros chêne »).
Son territoire s'étage d'ouest en est depuis ce sommet jusqu'à la mer sur dix kilomètres. Le chef-lieu et ses hameaux environnants sont situés à plus de 400 mètres d'altitude, mais plus de la moitié de la surface de la commune se trouve à moins de 200 mètres d'altitude, et plus du quart à moins de 50, de part et d'autre de la RT 10 (ex-RN 198) (Bastia - Bonifacio), qui traverse la commune du nord au sud sur sept kilomètres, du hameau de Mignataja au pont du Travo.
La commune de Ventiseri est bordée au sud par le fleuve côtier Travo, au régime torrentiel, qui coupe parfois la nationale en cas de fortes pluies. Son embouchure se situe au sud de la base aérienne 126 de Ventiseri-Solenzara. Sur la portion de son cours qui sépare Ventiseri de Solaro, il reçoit les eaux de plusieurs ruisseaux qui prennent naissance sur la commune : ruisseau d'Aretu[1] (qui délimite en partie Ventiseri et Chisa), ruisseau de Cippisa[2], ruisseau d'Acqua Tepida, ruisseau du Guadellu[3] et ruisseau d'Aria Vallinca[4].
Entre la route nationale et la mer, l'étang de Palo, autrefois nommée étang de Coasina[5], est une lagune partagée avec la commune voisine de Serra-di-Fiumorbo qui possède la partie « côté mer ». L'étang reçoit, du nord au sud, les eaux de petits cours d'eau : les ruisseaux de Tagnacane[6], de Stangone[7], de Milelli[8] et de Calanala[9].
Au sud de l'étang, entre l'aérodrome militaire de Solenzara et la mer, se situe en arrière d'un cordon dunaire, une zone humide qui occupe l'espace jusqu'à l'embouchure du Travo[10].
La commune est traversée dans sa partie orientale (plaine littorale) par la route territoriale 10 (RT 10, ex-RN 198), qui donne accès à Ghisonaccia, Aléria et Bastia au nord, à Solenzara, Porto-Vecchio et Bonifacio au sud.
Le chef-lieu est accessible depuis Travo, sur la RT 10, par la départementale 45, qui poursuit ensuite dans les collines vers Serra-di-Fiumorbo. La D 745, depuis Mignataja, monte à Piedi Quarcio en passant auprès du château de Coasina, et rejoint ensuite la D 45.
La route départementale 545 traverse la commune du nord au sud au pied des collines, en parallèle à la nationale. Installée sur la plateforme de l'ancienne voie ferrée qui relia de 1935 à 1943 Bastia à Porto-Vecchio, elle sert de desserte locale entre les habitations qui la bordent.
Les hameaux de la plaine sont traversés par une ligne d'autocars assurant des liaisons quotidiennes de et vers Bastia et Porto-Vecchio. Une entreprise de taxi est établie à Minataja.
L'aéroport le plus proche est l'aéroport de Figari-Sud-Corse, à 80 km ; l'aéroport de Bastia-Poretta est distant de 88 km. Le port de commerce le plus proche est celui de Porto-Vecchio (60 km), celui de Bastia à 105 km.
La gare de Cavone, située sur le territoire communal, était située sur la ligne de la côte orientale corse, et reliait Ventiseri à Casamozza (au sud de Bastia) et à Ghisonaccia, puis Porto-Vecchio. Endommagée pendant la seconde guerre mondiale, cette ligne n'a pas rouvert et la gare est depuis fermée.
Jadis, le littoral avait été déserté en raison des fréquentes razzias barbaresques, et de la malaria qui y sévissait. Les habitants avaient trouvé refuge à Ventiseri, un habitat important de la piève de Coasina, construit sur les hauteurs.
La paix revenue avec les Génois, le territoire s'est petit à petit repeuplé.
Au cours de la deuxième moitié du siècle dernier, le littoral et la plaine se sont urbanisés grâce à la RN 198 (récemment devenue RT 10), un des principaux axes de circulation de l'île, au renouveau de l'agriculture sur l'île, et surtout à l'installation sur le territoire de la commune de l'importante base aérienne 126 Solenzara.
Le long de la RT 10, du nord au sud, on trouve :
Au , Ventiseri est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle est située hors unité urbaine[12] et hors attraction des villes[13],[14].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[15]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[16].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (69,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (69,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (52,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (16,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,4 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), zones urbanisées (4,6 %), prairies (4,3 %), cultures permanentes (3 %), eaux maritimes (1,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,6 %), terres arables (0,5 %), zones humides intérieures (0,4 %), zones humides côtières (0,4 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom corses de la commune est Vintìsari [vinˈtiːzari]. Ses habitants sont les Vintisaresi.
En 1018, le pape Grégoire VI envoya en Corse le marquis de Massa de Maremma pour faire régner l'ordre. Il se rendit rapidement maitre de tout le territoire.
Vers la fin du XIe siècle, le comte Ugo Colonna devenu maître de la Corse après avoir défait les Maures, pour témoigner sa reconnaissance à ceux qui l'avaient obligé, fit don à Ganelon Covasina, avec tout le territoire qui s'étend de Solenzara à Calcosalto[Note 1]. Ganelon était venu sur l'île accompagné de Truffetta de Covasina, autre descendant des Mayençais.
Pendant la guerre des Biancolacci, Truffetta de Covasina avait passé les Monts et s'était fait seigneur de Talabo. « Ce fut lui qui bâtit le château de Pietrapola ; il l'appela ainsi du nom d'une de ses sœurs, Pola, qui l'occupait. Truffetta en mourant laissa trois fils ; l'un eut Covasina, le deuxième Pietrapola, et le troisième Poggio di Nazza. Ceux-ci, à l'exemple de tous les autres, se mirent à se faire la guerre ; on vit alors paraître sur la scène, dans le pays d'Antisanti, les gentilshommes de Novella, ceux de Noceta et de Castelnovo , qui se construisirent des châteaux et refusèrent l'obéissance aux fils de Truffetta, si bien qu'il ne resta plus à ces derniers que Talabo et le territoire qui s'étend de Pianello à Pietrapola »[18].
Dans les années 1380, les gouverneurs de la Maona vendirent le château de Cinarca à Ghilfuccio d'Istria. Ils restèrent maîtres du pays compris entre Calvi, Covasina et Lavasina[Note 2] ; comme il n'y avait de ce côté aucun seigneur particulier, cette partie de l'île s'appela ensuite la Terre de Comune[19].
En 1430, Simone Da Mare est élu gouverneur général. Il entre en campagne avec les caporaux ; le Comte Vincentello d'Istria, vice-roi de Corse, est obligé de s'enfuir à Cinarca. Mais peu après, le Comte redevient maître du pays compris entre Calvi, Covasina, la piève de Vico et Baraci.
Au XVe siècle, Ventiseri faisait partie de la pieve de Covasina, l'une des dix-neuf pievi de l'évêché d'Aléria, soumis par le pape Urbain II à l'archevêque de Pise.
« Les documents du milieu et de la seconde moitié du XIIIe siècle (...) donnent des listes sans doute exhaustives des castra situées dans ces vastes seigneuries. Ces textes permettent de constater que vers 1250, la plus grande partie des châteaux sont déjà construits (...). Beaucoup de castelli de l'île commandent des petites marines, même s'ils sont relativement éloignés de la côte. C'est le cas de la fortification de Coasina »
— Daniel Istria - Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du XIe siècle au XIVe siècle p. 226
L'ancien château fort de Coasina (ou Covasina), parfois appelé Castello Alemano ou Castellu di Carlomagnu, signifiant son origine probablement germanique, est à l'état de ruines. Construit sur une hauteur naturelle, il avait été la demeure des 'Covasinacti, l'une des dix-sept familles ou clans les plus importantes énumérés en 1324-1325 par Castruccio Castracani[20].
Au début du XVIe siècle, vers 1520, la pieve de Coasina comptait plus de 1 250 habitants. Les lieux habités étaient : Coasina (200 habitants env.), Ventisari, lo Solagio et Ornaso[21].
« Nous rencontrons donc tout d'abord la piève de Coasina, qui est à la fois le nom du village et celui du pays. Cette piève confine à celle de Sagri[Note 3], aujourd'hui inhabitée. Les habitants se sont en effet transportés à Erchiavari, endroit situé au milieu des montagnes, où ils ont un village de dix ou douze feux. Coasina confine encore aux Monts et à la rivière de Solenzara ; le village n'a pas plus de quarante feux. Il y a encore dans cette piève d'autres villages : Ventisari, Solaggio et Sornazo ; tous ensemble, ils forment environ trois cents feux. Le pays pourrait produire beaucoup de céréales ; mais la terreur qu'inspiraient les infidèles le dépeuplait peu à peu même avant les dernières guerres. »
— Mgr Giustiniani in Dialogo nominato Corsica, traduction Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse, Description de la Corse - Tome I, p. 32
Au XVIIIe siècle, Ventiseri faisait partie de la pieve du Fiumorbu, fusion des pievi de Coasina et de Cursa. Le Fiumorbu devient en 1790 le canton de Prunelli.
En 1954, la commune de Ventiseri, qui comptait 627 habitants, fait partie du canton de Prunelli-di-Fiumorbo.
En 2013, la commune rejoint sur décision de la préfecture la communauté de communes de Fium'orbu Castellu alors qu'elle avait exprimé le souhait de rejoindre celle de la Côte-des-Nacres en 2011[22].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1806. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].
En 2021, la commune comptait 2 556 habitants[Note 4], en évolution de +3,15 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Tout au nord de la commune, sur les premiers contreforts du chaînon montagneux, à près de 200 m d'altitude à 1 100 m à l'est de Pedi Quarciu, se dressent les ruines de l'ancien château-fort de Coasina (ou Covasina).
On y accède par un petit chemin (10 min de marche) , sur la D 745, mais non indiqué. Les ruines, imposantes, sont dépourvues de toute information historique[27].
À environ 450 mètres distance orthodromique au nord - nord-ouest du château de Caosina, se trouvent les ruines de la chapelle San Michele (Saint-Michel) sur la commune de Serra-di-Fiumorbo.[réf. souhaitée] Son histoire est indissociable de celle du château. Datant probablement du IXe siècle, d'architecture romane, la chapelle est un édifice de plan allongé, à chevet semi-circulaire. Elle a été remaniée sur des bases romanes. Elle est à l'état de ruines. Son abside abrite le bassin baptismal, ce qui pousse à dire qu'elle pourrait avoir été l'église piévane[28].
En descendant vers la plaine par la route D 745, à l'entrée (à gauche) du hameau de Piediquarcio se trouve la chapelle Sainte-Élisabeth-de-Hongrie.
Une statue en bois d'Élisabeth de Hongrie se dresse à côté du maître autel. On peut noter la présence d'un campanile à baie libre cintrée[29].[Information douteuse]
Au centre du village se trouve l'église paroissiale Saint-Jean-Évangéliste (San Ghjuvanni Evangelista), avec une tour-clocher sur trois niveaux[30].
À la sortie nord du village, à côté du cimetière se trouve la chapelle Sainte-Marguerite, datant du XVIIe siècle (?). Une statue en bois de sainte Marguerite se dresse à côté du maître autel où y est scellée "a petra sacra"[31]. Les peintures actuelles sont l'œuvre du peintre Chisà (Giudicelli Stephane), réalisées en 2008.
Implantée à proximité du pont du Travo sur le Travo, cette usine de distillation des résineux pour la fabrication de l'acétate de chaux, commence à produire dès 1915. Faute de main-d'œuvre et de capitaux, elle est contrainte durant le deuxième quart du XXe siècle de suspendre ses activités. Un projet de reprise de 1959 ne verra pas le jour.
L'établissement industriel désaffecté est repris à l'inventaire général du patrimoine culturel[32].
Ventiseri est concernée par deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :