Vottem | |||||
Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Liège | ||||
Arrondissement | (Arrondissement administratif de Oupeye,Milmort,Liers,Hermée,Glons) | ||||
Commune | Herstal | ||||
Code postal | 4041 | ||||
Zone téléphonique | 04 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Vottem(m)ois(e)[1] Les Roubîs[2] |
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Population | 7 477 hab. (1/1/2020) | ||||
Densité | 1 703 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 40′ nord, 5° 35′ est | ||||
Superficie | 439 ha = 4,39 km2 | ||||
Localisation | |||||
Eglise St. Etienne Ecoutez le son des cloches de Vottem | |||||
Géolocalisation sur la carte : Belgique
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Vottem (en wallon Votem) est un village belge, situé dans la province de Liège. Le Rida a sa source à Vottem et draine la majeure partie du village. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977, lorsque Vottem devint une section de Herstal. Les hameaux de Jolivet et Bernalmont avaient déjà été cédés à la Ville de Liège en 1975.
Vottem se trouve à la limite du Plateau de Hesbaye et de la vallée de la Meuse. Sur les sites de constructions, on pourra observer le sous-sol. De haut en bas dans le village, on observera[5],[6],[7],[8] :
Localement, près des sources du Rida, on trouve des dépôts alluvionnaires de calcaire biogène tuf calcaire.
Les sols dominants à Vottem sont les sols limoneux à drainage naturel favorable (Ab) et des sols limono-caillouteux à charge de silexite et à drainage naturel principalement favorable (Gb). Ces derniers sols sont directement en relation avec des affleurements de l’argile à silex. Remarquablement, sur la carte des sols, les sols des zones de sources ne sont pas différenciés. Cela sans doute en raison de la trop faible densité des sondages (env. un par ha)[5],[9].
Entre 1884 et 1944, on a exploité, à Vottem, une couche de phosphate de chaux de quelques dizaines de cm d'épaisseur. Cette couche se trouve à une profondeur entre 7 et 30 mètres, au-dessus des Marnes du Maastrichtien et est surmontée d'un banc d'argile à silex. Il y a eu 347 carrières souterraines de phosphate à Vottem, le plus grand nombre en Belgique, avec Liers (348). Ces carrières se trouvaient sur la partie hesbignonne du village[10].
Le climat de Vottem est similaire à celui de Liège. C'est un climat tempéré; des précipitations importantes sont enregistrées toute l'année à Vottem, y compris lors des mois les plus secs. Selon la classification de Köppen-Geiger, le climat est de type Cfb. La station climatique la plus proche est à Liège: elle affiche 9,8 °C de température en moyenne sur toute l'année. Chaque année, les précipitations sont en moyenne de 827 mm.
Sur le plateau hesbignon au nord du village, on craignait surtout les vents du Nord; on a pensé planter des rideaux d'arbres protège-vent pour y étendre la culture des fraises[11].
Sur les coteaux descendant vers la Meuse, on craignait le vent d'Est, localement appelé Vint d'Åbe (vent venant d'Aubel)[12]. Le vent d'Ouest était appelé Vint d'Lovagn (vent venant de Louvain)[13].
La première mention de Vottem date de 1186, dans un document de l'Abbaye du Val-Saint-Lambert.
Au XIIIe siècle, le chapitre Saint-Lambert possède la collation[14] de l'église Saint-Étienne. C'est à la même époque qu'un certain Gérard Pétillon venu de Lexhy vient se fixer à Vottem. Son fils, Guillaume est chanoine au chapitre Saint-Martin et propriétaire du domaine du Bouxthay. Ses filles légueront finalement leurs revenus à l'évêché de Liège[15].
En 1256, Lors de la sentence de Vottem, le bourgmestre de Liège Henri de Dinant est banni[16].
Le village de Vottem dépendait donc du chapitre de la Cathédrale Saint-Lambert ce qui lui donne une certaine importance politique. En 1307, la paix de Seraing ou de Vottem est signée et met fin aux troubles qui ont éclaté dès 1303. En 1312, ce sont des hommes de Vottem qui bloquent le parti des « grands » et les pousse, avec l'aide des houilleurs, à s'enfermer dans l'église Saint-Martin où ils périront lors de l'incendie provoqué par leurs assiégeants. Cet épisode est connu dans l'histoire liégeoise comme celui de la Måle Saint-Martin[17]. En 1331, un plaid général est convoqué à Vottem pour juger Pierre Andricas qui avait fomenté un complot visant à assassiner les membres du chapitre et rétablir la puissance des métiers liégeois. Il parvient à s'évader et les troubles continuent jusqu'au où la Paix de Vottem[18] (connue également comme la Réformation d'Adolphe ou Loi de murmure[19]) y met un terme, pour un temps.
Le village fut détruit en 1484 lors de la lutte entre Jean de Hornes et Guillaume de La Marck.
Joseph Jacquart a publié les listes des patronymes attestés à Vottem à partir de 1741[20].
À partir du XIXe siècle à côté des exploitations minières, on exploite le phosphate. Le développement du travail du fer-blanc et, plus tard, de l'armement sur le territoire de Herstal déborde également sur la commune. Pendant ce temps les épouses et les filles livrent aux marchés de Liège le fruit de leur cueillette, spécialement des fraises[21]. On les appelait les cotîresses[22].
Lors de l'indépendance de la Belgique le géographe Philippe Vandermaelen inventarisa à Vottem 253 maisons (pour partie en briques, partie en colombages et torchis), 12 fermes, une église, une chapelle, un moulin à vent, une siroperie, un four à briques, et de nombreux artisans qui travaillaient le métal. Il y avait 1 499 habitants, dont de nombreux travailleurs de briqueterie, qui faisaient une migration saisonnière vers la Hollande et l'Allemagne. L’inventaire comprend en outre des détails de l’environnement naturel, les sols, la production agricole et le cheptel. Le réseau routier est également décrit. La description par Vandermaelen donne une vue intéressante sur la vie de tous les jours autour de 1830[23].
En 1865, douze habitants de Vottem meurent d'un coup d'eau au Charbonnage de la Grande Bacnure. Il y avait parmi eux des enfants, seuls soutiens de la famille[24].
En 1866, le village fût dûrement touché par le choléra[25]. Les morts ont été enterrés à l'ète Mawèt. Ce lieu de sépulture était situé à l'angle des rues du Bouxthay et Lavaniste Voie[26], à l'emplacement de l'actuel Funérarium Besem[27].
Il y avait beaucoup de petites briqueteries à Vottem, au tournant du XXe siècle[28].
Le , la première confrontation de la Première Guerre mondiale entre l'armée belge et l'armée allemande avait lieu à Vottem. Des centaines de soldats belges tombèrent. Le couvent des sœurs de Vottem servait d’hospice pour des soldats blessés. Le cas est connu du soldat Joannes De Winter (1887-1977) qui était tombé dans sa propre bayonette lors de la traversée d’une haie d’aubépines (le 7 Août 1914), et ensuite soigné au couvent, où il a été fait prisonnier par l’armée allemande quelques semaines plus tard[29].
Vottem fut occupé le par les troupes de l'Allemagne Nazie. La plupart des habitants offraient une résistance passive à l’occupation[30] ; parmi les tombés se trouvent également deux résistants armés. Le Monument aux morts de Vottem mentionne 44 tués lors de ce conflit. Le village fût libéré le .
Dans la deuxième partie du XXe siècle, la culture des fraises décline rapidement[11]. Le village sera incorporé dans le ville de Herstal, qui ne rêve que de constructions, béton, industries (de l'armement) et augmentation du nombre d'habitants[31]. Plutôt que d'opter pour une rénovation du centre fort délabré de Herstal, l'administration communale opte pour une stratégie de "colonies de peuplement" dans la périphérie, particulièrement à Vottem[32].
Jusque vers le milieu du XXe siècle, les habitants de Vottem parlaient majoritairement la langue wallonne. Le wallon de Vottem, comparé au liégeois, présente quelques particularités de phonétique et de vocabulaire propres à la Hesbaye liégeoise. Il ne connaît guère la nasale -in. On dira molègn pour "moulin"[33].
Au début du XXe siècle, la littérature wallonne bénéficiait de l'apport de plusieurs linguistes de Vottem : les écrivains Arthur, Lucien[34],[35] et Oscar Colson[36] et Gaspard Marnette[37] ainsi que le dramaturge Nicolas Trokart[38]. Entre 1937 et 1950, Léon Marique, nom de plume Aimé Quernol, écrit en français dialectal teinté de wallon liégeois[39],[40],[41],[42],[43].
Au cours du XXe siècle, à cause de l'utilisation de la langue française dans l'église, les écoles et à la télévision, et à cause des nombreuses migrations, la pratique du wallon a largement disparu à Vottem. Parmi la population, le wallon avait également un statut inférieur au français. On éduquait les garçons en wallon et les filles en français. Néanmoins, en 1938, dans le journal local « Le Rouby », environ un quart des textes est écrit en wallon, pour trois quarts en français[44].
La troupe de théâtre « L'Aurore » (1938-1987) organisait régulièrement des présentations en wallon. La Bibliothèque des dialectes de Wallonie, au Musée de la Vie wallonne conserve un dossier documentaire consacré à cette troupe[45].
Le deuxième dimanche du mois de Juin a lieu la procession annuelle à Vottem. C'est l'une des dernières qui a encore lieu dans l'agglomération liégeoise. Avec plusieurs centaines de participants, la tradition de la procession, telle que décrite par Gaspard Marnette en 1866[46], est assez bien maintenue: "... la procession paroissiale,... On entend des étrangers de Liège dire, qu'en ville-même, on ne voit pas de si beaux ornements dans les processions..."
De 1921 à 2018, Vottem comptait un club de football, le RRC Vottem, où notamment plusieurs Standardmen ont fait leurs débuts[47].
Depuis 1930, Vottem compte le Cercle de Gymnastique « L'Aurore »[48].
Depuis l'époque romaine, Vottem se trouve le long de routes importantes : la chaussée romaine de Tongres à Herstal, localement nommée chaussée Brunehault; la Visé-Voie de Visé vers Jemeppe, permettant un raccourci vers la Haute-Meuse, sans passer par Liège; ainsi que la Verte-Voie, le chemin de Liège à Tongres avant la construction de la Chaussée de Tongres, rectiligne. Au carrefour de la Visé-Voie et la Verte-Voie se trouvaient plusieurs petites brasseries (correspondant aux cafés actuels), d'où le nom "Neuves Brassines"[49]. Au vingtième siècle s'y ajoutaient les autoroutes et particulièrement l'échangeur de Vottem, un échangeur entre l'A3 (E40) et l'A13 (E313).
Vottem était le terminus de deux lignes de tram.
Il y a sur le territoire de cette ancienne commune un total estimé de 29 kilomètres de chemins et sentiers. Parmi ceux-ci 81, d'une longueur totale de 26 km, ont été cartographiés : 14 km sont en bon état, 2 km sont difficiles (envahis par ronces et orties), 1 km est barré, 2 km au statut inconnu et 5 km supprimés (pour l'installation d'autoroute et industrie)[55],[56]. Cette densité de sentiers s’explique par le maraîchage. Le travail intensif de la terre nécessitait beaucoup de déplacements à pied; le produit était transporté par les femmes (les cotîresses) et par charrettes à bras, ajustées à la largeur des sentiers : 1,17 mètre selon l’Atlas des Voiries vicinales :
Les sentiers et chemins suivants ont été supprimés entre 1957 et 1974 : Chemin 1 (partie nord)[57], Chemin 31[57], Sentier 32 (partie nord)[58], Sentier 44 (partie sud)[59], et Sentier 56[59]. Le sentier 53 (reliant la Rue Lavaniste Voie à la Rue des Fontaines) a été expressément maintenu par décision du Conseil Communal de Vottem en date du 14 Mars 1957[59].
Un marché se tient sur la place de l'église de Vottem, tous les mardis de 14h à 19 h[60].
Pendant longtemps, l'économie de Vottem était fortement marquée par le maraîchage, stimulé par la proximité de la ville de Liège. Dans les années 1950, la criée de Vottem structurait le maraîchage dans la périphérie nord de l’agglomération liégeoise. La superficie totale vouée à la culture maraîchère et fruitière était de 102 ha en 1929 et 28 ha en 1958: légumes, fraises, fleurs, arbres fruitiers. Si la culture des fraises a marqué l’esprit, elle n’en constituait pourtant qu’une petite partie (six hectares en tout et pour tout, bon an, mal an)[11].
En 1958, la coopérative de la criée de Vottem comptait, outre 94 producteurs de fraises à Vottem, 21 à La Préalle, et neuf à Milmort, pour une production commercialisée totale de 37 tonnes. A la criée, les fraises étaient vendues au prix moyen de 15 FB le kilo. La production était très variable, entre 34 et 102 kilos à l’are (3-10 t/ha), dépendant des conditions météorologiques[11].
Les variétés de fraises de Vottem les plus connues sont la Merveilleuse de Vottem, la Saint-Lambert et surtout la Souvenir de Charles Machiroux[61]. On y cultivait également l'Or du Rhin et la Surprise des Halles[11]. Certaines variétés ont disparu: la Naimette, la Triomphe de Liège et la Noire de Milmort.
Témoin de cette charactéristique de Vottem est le fait que, dans les années 1930, l'équipe locale de football, le RRC Vottem, avait le surnom de « Les Maraîchers »[62]. C'est pourtant le souvenir de la production de fraises qui se perpétue, du probablement au fait que cette production a perduré un peu plus longtemps que les cultures de légumes. Cependant, le musée local est autant dédié aux fraises qu'aux autres cultures maraîchères[61]. L’étude du déclin du maraîchage à Vottem, même du produit phare qu’était la fraise, reste à faire. Le contraste est grand avec la région de Wépion, dans une position similaire au-dessus de Namur.
Depuis 2021, le Vallon du Rida à Vottem est reconnu par la Region Wallonne comme site de grand intérêt biologique[63].
Plusieurs zones boisées spontanées se sont développés à Vottem :
Après la démolition du Moulin Bouquette, on a planté, vers 1970, un séquoia géant (circonférence: 3,5 m en 2021) à l'endroit même du moulin[64].
Un mayeur connu, au Moyen Âge
Tous les bourgmestres depuis 1795[30]
Année | Libéraux | % | Sièges | Socialistes | % | Sièges | Catholiques | % | Sièges | Communistes | % | Sièges | Rexistes | % | Sièges | Électeurs présents | Nuls ou blancs
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1864 | 5 | 4 | |||||||||||||||
1903 | 7 | 4 | |||||||||||||||
1907 | 6 | 5 | |||||||||||||||
1911 | 6 | 5 | |||||||||||||||
1920 | 67 % | 8 | 33 % | 3 | |||||||||||||
1926 | 63 % | 7 | 37 % | 4 | |||||||||||||
1932 | 55 % | 7 | 38 % | 4 | 8 % | 0 | |||||||||||
1938 | 57 % | 8 | 19 % | 2 | 13 % | 1 | 11 % | 0 | |||||||||
1970 | 2621 | 61 % | 9 | 1375 | 32 % | 4 | 267 | 6 % | 0 |
Lors des dernières élections communales avant la fusion des communes (), la répartition des voix était de
Le PSB obtint neuf conseillers communaux (MM. Noppens, Pypops, Georges, Dehousse, Van Ham, Crème, Marcotty, Colette et Libotte) et l'UDV quatre (MM. Boulanger, Gustin, A. Collard et Oscar Croisier)[67].
D'après le site officiel de la commune de Herstal, deux vottemois siègent au Conseil Communal pour la législature 2018-2024[68]
Michel frenna :(1986-) Artiste -comédien -producteur -metteur en scène . Principalement connu en France
La Préalle, Herstal, Haren, Milmort,Tilice, Liers, Rocourt, Liège (ville) : Sainte-Walburge, Saint-Léonard, Thier-à-Liège.