Wandjuk Marika fait ses études à la Mission méthodiste d'outre-mer de Yirrkala. Marika devient rapidement assistant d'enseignant et commence à traduire la Bible en gumatj. Ces compétences en anglais lui permettent de faire le lien entre des chercheurs et anthropologues tels que Ronald Berndt(en) et son père, alors chef du clan[2].
Ses peintures expriment les traditions et les croyances spirituelles de son peuple, notamment Djang'kawu Story (l'histoire de Djang'kawu, 1960) et Birth of the Djang'kawu Children of Yelangbara (la naissance des enfants Djang'kawu de Yelangbara, 1982)[1]. Djang'kawu est l'ancêtre fondateur des Rirratjingu(en) dans les histoires traditionnelles, qui a donné naissance au clan à Yalangbara(en)[3]. Il a également peint l'histoire des sœurs Wawalag. L'expression de ces histoires faisait partie de ses responsabilités en tant que chef de clan, et ces compétences lui ont été transmises par son père, Mawalan Marika[1].
Dans un tableau de 1959, Sea life (Dreaming of the artist’s mother) (Vie marine : Rêve de la mère de l'artiste, 1959), Marika exprime des éléments du clan Warramirri (Djaŋu(en)) de sa mère. La reproduction sans son autorisation de l'histoire de Djang'kawu[9] sur un torchon en 1959 l'a tellement bouleversé qu'il a cessé de peindre pendant plusieurs années[1].
Comme on lui avait enseigné l'anglais à l'école de la mission, il a utilisé ses compétences pour aider des anthropologues tels que Charles P. Mountford ainsi que Ronald(en) et Catherine Berndt à comprendre la culture yolngu[1].
À la mort de son père en 1967, Wandjuk devient le « chef rituel du peuple Rirratjingu »[7]. En 1973, il cofonde l'Aboriginal Arts Board[b], et en devient le président de 1976 à 1979[11],[1].
Marika a fait pression pour la création de l'Aboriginal Artists Agency en 1973 afin de protéger les droits d'auteur des artistes autochtones et la propriété intellectuelle indigène[1],[2].
Wandjuk Marika meurt le à Darwin[2]. Il a un fils, Mawalan, dit « Mawalan 2 Marika », également artiste[8], et une fille, Rarriwuy Marika. Il est aussi l'oncle de Raymattja Marika (c. 1959-2008), éducatrice, linguiste et défenseuse culturelle des Aborigènes d'Australie[7].
Wandjuk Marika reproduit principalement des mythes du cycle des Djang’kawu. Ceux-ci décrivent l'observation marine, l'exploration en canoé, la chaleur du soleil levant, en utilisant le symbolisme des éléments et des animaux marins[1]. On retrouve ces éléments dans Djang’kawu Story (The sun rising) (1959)[17], Sea life (Dreaming of the artist’s mother) (1959)[18], Djan'kawu story (c. 1963)[19], ainsi que Djang’kawu at Gumararra (2012), qui utilise plutôt le soleil couchant avec une figure des sœurs Djang’kawu[20].
Les peintures de Wandjuk Marika sont acquises et conservées dans plusieurs institutions muséales depuis les années 1950[2] :
Liste d'ouvrages écrits par Marika ou auxquels il a collaboré[25] :
(en) Wandjuk Marika, The aboriginal childrens history of Australia Relié, Adelaïde/Sydney/Hawaï, Rigby/Island Heritage : Aboriginal arts board, Australia council, (ISBN978-0727002365).
(en) Jennifer Isaacs et Wandjuk Marika, Wandjuk Marika : life story, St. Lucia (Australie), University of Queensland Press, (ISBN9780702225642).
« Biographie de l'homme d'Etat et artiste yolngu Wandjuk Marika ; impact de la Seconde Guerre mondiale, des missionnaires et des anthropologues en Terre d'Arnhem ; interactions avec la compagnie minière Nabalco ; droits fonciers ; Aboriginal Arts Board ; droits d'auteur ; peinture sur écorce ; culture traditionnelle ; sac sacré dilly ; cérémonies ; histoire de la création de Djankawu ; chasse au crocodile[26]. »
(en) Wandjuk Marika, « Painting Is Very Important (Story as Told to Jennifer Isaacs) », dans Ulli Beier (dir.), Long Water: Aboriginal Art and Literature, Sydney, Aboriginal Artists Agency, , p. 7–18.
(gnn) Wandjuk Marika, Yirrkala School Literature Production Centre, Nganapurru malng'marama balandanha runu'nguru baman', Yirrkala Community School Literature Production Centre, (ISBN9780864090355).
Histoire d'aider un pilote américain dont l'avion s'est écrasé à retrouver son chemin de Dhambaliya à Yirrkala. Racontée en gumatj avec un résumé en anglais.
Plusieurs contes dans : (en) Jennifer Isaacs, Australian Dreaming : 40,000 Years of Aboriginal History, Lansdowne Pr, (ISBN978-0701813307).
En 1979, il est nommé Officier de l'Ordre de l'Empire britannique dans la liste d'honneur de l'anniversaire de la Reine, pour sa contribution à l'art[7],[27],[8].
↑La plupart des sources et notices d'autorité donnent 1927 voire c. 1927 comme année de naissance, mais on trouve aussi c. 1930[1].
↑L'Aboriginal Arts Board (AAB[10]) est composé d'artistes, d'écrivains et d'interprètes aborigènes australiens, son objectif était de « stimuler les arts indigènes australiens et de conduire à la préservation de nombreuses formes d'art presque perdues depuis la colonisation de l'Australie par les Européens ».
↑Milirrpum v Nabalco Pty Ltd (Milirrpum étant le nom de son oncle Milirrpum Marika), également connu sous le nom de l'affaire des droits fonciers de Gove parce que son sujet était la terre connue sous le nom de péninsule de Gove dans le Territoire du Nord, a été le premier litige sur les titres indigènes en Australie, et le premier cas juridique important pour les droits fonciers aborigènes en Australie, décidé le 27 avril 1971.
↑(en) Wandjuk Marika, The Aboriginal Children's History of Australia, Rigby, (ISBN0-7270-0236-8).
↑(en) Diane E. Smith, From Gove to governance: reshaping Indigenous governance in the Northern Territory, (ISBN9780731556403).
↑(en) Eve Vincent et Timothy Neale, « Unstable relations: a critical appraisal of indigeneity and environmentalism in contemporary Australia », The Australian Journal of Anthropology, vol. 28, no 3, , p. 301–323 (ISSN1035-8811, DOI10.1111/taja.12186).
↑(en) John Hookey, « The Gove Land Rights Case: A Judicial Dispensation for the Taking of Aboriginal Lands in Australia? », Federal Law Review, vol. 5, no 1, , p. 85–114 (ISSN0067-205X, DOI10.1177/0067205X7200500105).
(en) Wandjuk Marika, « Foreword », dans Jennifer Isaacs, Australian Dreaming: 40,000 Years of Aboriginal History, (ISBN0-7254-0884-7).
(en) Nancy Williams, The Yolŋu and their land : A system of land tenure and the fight for its recognition, Canberra, Australian Institute of Aboriginal Studies, .