Xavier Becerra, né le à Sacramento (Californie), est un homme politique américain membre du Parti démocrate.
Élu à la Chambre des représentants des États-Unis pour la Californie de 1993 à 2017, procureur général de l'État de 2017 à 2021, il est depuis cette dernière date le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des États-Unis dans l'administration du président Joe Biden.
Xavier Becerra est originaire de Sacramento, capitale de la Californie[1]. Son père, Manuel Becerra[2], est également né à Sacramento mais a grandi à Tijuana au Mexique ; il est ouvrier agricole puis dans la construction[1]. Sa mère Maria est une immigrée mexicaine originaire de Jalisco[2]. Ses parents immigrent en Californie peu après leur mariage[1].
Après des études de droit et d'économie à l'université Stanford[3], dont il sort diplômé en 1984[1], Xavier Becerra devient avocat.
Xavier Becerra parle couramment l'anglais et l'espagnol. Il est marié à Carolina Reyes, obstétricienne, avec qui il a trois filles[3].
En 1986, Xavier Becerra rejoint l'équipe du sénateur d'État californien Art Torres[4] à Los Angeles[1]. Il est ensuite procureur adjoint de Californie de 1987 à 1990[4].
En 1990, il est élu à l'Assemblée de l'État de Californie[4] en rassemblant 60,9 % dans le 59e district[5]. Après avoir fait campagne sur la sécurité, il participe à l'adoption d'une loi renforçant les peines de prison pour les crimes commis à proximité d'écoles par des membres de gangs[1].
À l'approche des élections de 1992, le démocrate Ed Roybal (en) annonce ne pas être candidat à un nouveau mandat à la Chambre des représentants des États-Unis. Bien que n'habitant pas dans ce district du Downtown Los Angeles, Xavier Becerra se présente à sa succession[1]. Dans ce qui est désormais le 30e district de Californie, il remporte la primaire démocrate avec 31,8 % des suffrages, devançant de dix points son plus proche concurrent. Il est ensuite élu représentant des États-Unis avec 58,4 % des voix[5].
Entre 1994 et 2000, Xavier Becerra est réélu tous les deux ans avec des scores compris entre 66 et 84 % des suffrages[5]. En 2001, il se présente sans succès à l'élection municipale de Los Angeles, finissant cinquième de la primaire démocrate avec seulement 6 % des voix[3]. En 2002, à la suite d'un redécoupage des circonscriptions, il est réélu au Congrès dans le 31e district avec 81,2 % des suffrages[5]. Il est réélu avec plus de 80 % des voix lors des quatre élections suivantes[5].
Le président Barack Obama lui propose en 2008 d'être représentant américain au commerce. Il choisit cependant de rester au Congrès[6].
En 2012, il est élu représentant du 34e district de Californie avec 85,6 % des voix[3],[5]. Il est réélu en 2014 avec 72,5 % des suffrages face à un autre démocrate[3]. Xavier Becarra envisage de se présenter à l'élection sénatoriale de 2016 en Californie, après la retraite de la sénatrice Barbara Boxer[2]. Peu connu en dehors de Los Angeles[7], il décide finalement de se représenter à la Chambre des représentants[2] et remporte un nouveau mandat avec 77,2 % des voix[5]. Soutien d'Hillary Clinton lors des primaires démocrates de 2016[8], il est mentionné comme possible candidat à la vice-présidence des États-Unis[6]. C'est finalement Tim Kaine qui est désigné.
À la Chambre des représentants, il devient le premier élu hispanique à siéger au Ways and Means committee, qui s'occupe des questions fiscales. Il siège également à la commission sur la santé et la sécurité sociale[1]. Après les élections de 2012, il est élu président de la Conférence démocrate de la Chambre des représentants (en)[9], quatrième poste dans la hiérarchie du groupe démocrate à la Chambre des représentants[7]. Sa présidence prend fin après les élections de 2016[7].
Après l'élection de Kamala Harris au Sénat des États-Unis en , Xavier Becerra est choisi par le gouverneur Jerry Brown pour lui succéder au poste de procureur général de Californie. Il prête serment le , devenant le premier Latino à occuper ce poste[10]. Une élection partielle est organisée au printemps 2017 pour le remplacer à la Chambre des représentants[11] ; elle est remportée par le démocrate Jimmy Gomez. Durant son premier mandat, Xavier Becerra intente une trentaine de procès contre l'administration Trump, dont la moitié visent à protéger l'environnement face aux dérégulations fédérales[12].
Xavier Becerra se présente pour un mandat complet de procureur général en 2018. En , il arrive en tête de la primaire avec environ 45 % des voix, devant l'ancien juge républicain Steven Bailey (25 %)[12]. Le , il est élu procureur général pour un mandat de quatre ans[13], avec 63,6 % des suffrages[5].
En tant que procureur général de Californie, il lance au total une centaine d'actions en justice contre l'administration Trump[1], principalement en matière d'environnement, d'immigration et de santé[1],[14]. En particulier, il mène la coalition d'une vingtaine d'États demandant à la Cour suprême des États-Unis de valider la légalité de l'Obamacare (Patient Protection and Affordable Care Act), remise en cause par la décision d'une cour d'appel fédérale[14].
Après l'élection présidentielle américaine de 2020, il est désigné par le président-élu Joe Biden pour devenir secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des États-Unis. Ce choix s'explique notamment par sa défense en justice du Patient Protection and Affordable Care Act, dont Joe Biden avait été l'un des artisans en tant que vice-président[1]. Sa nomination doit être validée par le Sénat[14], après l'inauguration du nouveau président en 2021. Il est le premier Hispanique proposé à cette fonction[15].
Le , sa nomination est confirmée par le Sénat des États-Unis par 50 voix contre 49, avec le soutien de tous les sénateurs démocrates présents et de la républicaine Susan Collins. Tous les autres sénateurs républicains s'opposent à sa nomination, citant son soutien au droit à l'avortement et le fait qu'il n'ait jamais travaillé dans le domaine de la santé[16].
Xavier Becerra est membre du Congressional Progressive Caucus, qui regroupe les représentants de la gauche du Parti démocrate[6].
S'il vote faveur de l'ALENA en 1993, Xavier Becerra dit regretter son vote et se montre par la suite plus protectionniste[17].