Sortie | 1978 |
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Enregistré |
1978 New York |
Durée | 4:48 |
Genre | Disco |
Format | 7", 12" |
Auteur-compositeur | Henri Belolo, Jacques Morali, Victor Willis |
Producteur | Jacques Morali |
Label | Casablanca |
Singles de Village People
YMCA est une chanson disco du groupe Village People, en référence à la Young Men's Christian Association (litt. « Union Chrétienne des Jeunes Hommes »), un mouvement de jeunesse chrétien, exclusivement masculin jusque dans les années 1970, fondé en 1844 par George Williams (1821-1905).
Sortie en single en 1978, la chanson est extraite de l'album Cruisin' (1978). Elle a été composée par Jacques Morali, Henri Belolo (les producteurs français du groupe) et Victor Willis (alias le policier). YMCA a remporté un franc succès et est devenue une chanson phare de la période disco.
YMCA connaît son premier succès dès sa sortie en 1978 alors que la télévision est déjà un média de masse, devenu prescripteur pour le renouvellement de la consommation de musique.
Les déguisements des six personnages contribuent à l’identification et à la percée du titre puis à la durée exceptionnelle de son succès, grâce à la dimension festive et disruptive qu’il permet sur les pistes de danse et les plateaux des émissions de variétés.
Il est l’expression d’une fierté masculine collective, suffisamment teintée d’autodérision, de jeux avec les codes et de pluralisme social pour obtenir la participation féminine. Contemporain de Rockcollection et Born to be alive, il est comme eux particulièrement célébré dans les discothèques, fêtes privées entre amis et bals populaires, encore nombreux en 1978.
Souvent[réf. nécessaire] comprise au premier degré, la chanson est un éloge du mouvement Young Men's Christian Association. Dans le clip qui l'accompagne, elle est chantée par les six membres du groupe des Village People, portant chacun un costume représentant un stéréotype d'homme américain (cow-boy, amérindien, policier, ouvrier du bâtiment, motard et soldat).
Le refrain comprend des paroles comme : « They have everything for young men to enjoy, you can hang out with all the boys » (« Ils ont tout ce qui plaît aux jeunes hommes, vous pouvez passer du temps avec tous les mecs »).
Dans la culture gay dont est issu le groupe des Village People, la chanson a été comprise comme célébrant la réputation de la YMCA en tant que lieu de rencontres pour les homosexuels, en particulier pour les jeunes hommes auxquels s'adressait l'association[1].
Au cours d’un entretien en 2007, le représentant en communication de Victor Willis (habillé en policier stéréotypé dans le clip de la chanson) a affirmé que ce dernier n'avait pas écrit la chanson pour évoquer délibérément la drague gay à la YMCA, mais simplement pour parler des divertissements et des activités entre amis dans ce cadre. La chanson a été comprise comme reposant sur ce sous-entendu en raison de l'homosexualité de plusieurs membres du groupe et de leurs liens avec la culture LGBT[2]. Willis a réitéré ces affirmations en 2014[3]. Cette affirmation a cependant été contestée : elle constitue un épisode d'un contentieux de longue date entre les membres du groupe au sujet de leurs liens avec la culture LGBT. Jacques Morali, co-créateur du groupe avec Henri Belolo, était homosexuel, et Belolo indique dans un documentaire tourné en 2013, Secret Disco Revolution, que la chanson YMCA était pour Morali un manifeste de fierté homosexuelle doublé d'un exercice de sous-entendus[4].
Le titre de l'album dont fait partie la chanson, Cruisin', utilise le verbe « to cruise » qui signifie « faire une croisière » mais aussi, familièrement, « draguer »[4].
Le chanteur Victor Willis a obtenu en 2015 gain de cause devant les tribunaux américains quatre ans après s'être lancé en 2011[5] dans une procédure pour réclamer 50% des droits d'auteurs de plusieurs chansons du groupe, dont le tube planétaire de 1978,requête à laquelle finalement un jury américain a fait droit en lui accordant pas moins de 50% des droits d'auteur et en estimant qu‘Henri Belolo n'avait "joué qu'un rôle mineur dans l'écriture" des 13 chansons concernées par cette procédure judiciaire. Après sa victoire, il a déclaré être «content que le monde sache à présent que YMCA est un titre américain, et non français»[6]. Parmi les autres chansons qu'il a co-écrites, « In the Navy ». Il réclame pas moins de 30 millions de dollars de dédommagement. Crédité depuis 2012 comme étant l'un des trois co-auteurs, il n'avait reçu qu'entre 12 et 20% des droits d'auteurs.
L’année 1978 est considérée comme celle du zénith de la revendication du droit à l’homosexualité en Amérique du Nord et en Europe.
Présente dans les bacs dès novembre 1978, écrite par des français, elle surgit à la 1ère place des charts au Royaume-Uni le 6 janvier 1979. Elle est ainsi contemporaine de "Born to Be Alive" du chanteur français Patrick Hernandez, sortie également en novembre 1978 mais aussi de "Rockollection", oeuvre d'un autre chanteur français, Laurent Voulzy, sortie en 45 tours en mars 1977.