Zofia Czajkowska

Zofia Czajkowska
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Fonction
Cheffe d'orchestre
Orchestre des femmes d'Auschwitz
avril -
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
TarnówVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Activités
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Membre de
Instruments
Lieux de détention
Tarnów (-), Auschwitz (-), Ravensbrück (), Neustadt-Glewe (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Zofia Czajkowska, née le à Tarnów et morte en dans la même ville, est une musicienne polonaise, connue pour être la première cheffe d'orchestre de l'Orchestre des femmes d'Auschwitz en 1943. Elle survit aux camps de concentration.

Professeure de musique à Tarnów, Zofia Czajkowska est déportée à Auschwitz en 1942 en tant que prisonnière politique. Un an après, elle devient la cheffe de l'orchestre des femmes naissant. Pendant ses quatre mois d'exercice, elle intègre des femmes de tous les niveaux, certaines inexpérimentées, voire ne savant pas jouer, leur sauvant la vie. L'orchestre a un niveau rudimentaire et un faible répertoire, ce qui est la cause de son remplacement en par l'Autrichienne Alma Rosé.

Elle devient cheffe du Block et joue dans l'orchestre du violon et du piano, jusqu'à sa fermeture en . En janvier et , elle est déportée à Ravensbrück puis à Neustadt-Glewe (de), jusqu'à la libération du camp en .

Vie en Pologne

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Zofia Czajkowska[2] naît le à Tarnów, ville chef-lieu de district située à l'Est de la voïvodie de Petite-Pologne[3]. Elle est la fille de Mariana Adrian, née en 1870 à Nowa Cerkiew, et de Piotr Czajkowsk, né en 1860 à Olbierzowice[4].

Avant-guerre, elle est professeure de musique, même si quelques sources affirment qu'elle n'avait que peu de connaissances musicales[5]. Elle est décrite comme n'ayant pas de talent particulier[5],[6].

En 1940, elle est domiciliée à Tarnów, où elle travaille à l'École nationale de commerce[7]. Elle est faite prisonnière par les Allemands le lors de la fermeture de l'école. Elle est détenue à la prison de Tarnów, où elle est torturée[8]. Zofia Czajkowska est âgée de trente-huit ans[5] lorsqu'elle est déportée au camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz, le depuis Tarnów[9], en tant que prisonnière politique non-juive[10].

Au sein de l'Orchestre des femmes

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Constitution et direction de l'ensemble

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Lorsqu'un orchestre est constitué dans le camp des femmes en par l'Aufseherin[5] et commandante en chef du camp Maria Mandl[9],[11] et le SS-Obersturmführer Franz Hössler[6], Zofia Czajkowska est volontaire pour devenir cheffe d'orchestre[12]. Elle est acceptée. Devenue kapo, elle assure une liaison vitale avec la direction du camp[5]. Elle est surnommée « Pani Zofia »[3].

L'orchestre compte à son origine six membres — une Ukrainienne et cinq Polonaises —, avant que l'accès soit ouvert aux juives en mai et que l'effectif monte à vingt musiciennes[5], de toutes nationalités[9], à la fin du mois de juin[6]. Les conditions d'accès nécessitent seulement une connaissance des bases rudimentaires d'un instrument ; certaines ne savent presque pas jouer[5]. Zofia Czajkowska tente de sauver la vie d'autres femmes qui n'étaient pas instrumentistes ou chanteuses[12],[13], les faisant devenir copistes[5]. Ainsi, lors de la constitution du groupe en avril, deux prisonnières issues du même convoi que Zofia Czajkowska l'intègrent sans y jouer[12]. L'ensemble joue quotidiennement en extérieur à l'arrivée et au départ des Arbeitkommando et quelquefois pour des prisonniers malades[5], avec un répertoire pauvre[10]. Leurs instruments proviennent des entrepôts du camp[5], où ils sont confisqués aux prisonniers lors de leur arrivée[6].

Après août 1943, simple musicienne

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Portrait d'Alma Rosé avant-guerre.

Quatre mois après la fondation de l'orchestre, en [12], Maria Mandl fait remplacer Zofia Czajkowska par Alma Rosé, musicienne autrichienne mieux qualifiée[5] et cheffe aguerrie[9]. Cette dernière améliore le niveau et le répertoire de l'orchestre[5],[10], et de fait augmente les chances de survie de ses membres[5].

Zofia Czajkowska intègre alors l'orchestre comme pianiste et violoniste[14]. Malgré son déclassement, elle demeure bien gradée dans le groupe. Elle occupe la fonction de cheffe de Block (Blockalteste)[5],[9] et est l'interprète des Polonaises auprès de sa successeure[12]. C'est elle qui annonce le décès d'Alma Rosé à ses compagnes en [5], qui est remplacée par la pianiste russe Sonia Vinogradova[6].

Après l'orchestre

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L'orchestre des femmes prend fin en [1],[15]. Les membres juives de l'ensemble sont déportées le à Bergen-Belsen[16]. Avec onze autres femmes de l'orchestre — Jadwiga Kollak, Esther Bejarano, Helena Dunicz-Niwińska, Irena Łagowska, Irena Walaszczyk, Kazimiera Małys, Józefa Maria Bielakowska, Maria Langenfeld, Maria Moś, Jadwiga Zatorska et Zofia Cykowiak —, Zofia Czajkowska est déportée le pour le camp de concentration de Ravensbrück, puis pour celui de Neustadt-Glewe (de), camp satellite érigé fin 1944 et situé en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale dans l'Ouest de l'Allemagne, le — avec Jadwiga Kollak, Helena Dunicz-Niwińska, Józefa Maria Bielakowska, Maria Langenfeld, Jadwiga Zatorska et Zofia Cykowiak —. Elles sont libérées le [17] par l'Armée rouge.

Après la libération, Zofia Czajkowska s'établit en Pologne[18]. Elle décède en à Tarnów[6],[19].

Notes et références

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  1. a et b (en) Richard Newman et Karen Kirtley, Alma Rosé : Vienna to Auschwitz, Amadeus Press, , 407 p. (lire en ligne), p. 229 et 382.
  2. Son nom de famille est parfois orthographié Cjakowska, Tschajkovska ou Tchaikoswka[1].
  3. a et b (en) « They came from everywhere in Europe », sur The Girls in the Auschwitz Band, (consulté le ).
  4. (en) « Too many of these parents were lost », sur The Girls in the Auschwitz Band, (consulté le ).
  5. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) Kellie D. Brown, The Sound of Hope : Music as Solace, Resistance and Salvation During the Holocaust and World War II, McFarland & Company, , 318 p. (ISBN 978-1-4766-3994-9, lire en ligne), p. 44-45 et 54.
  6. a b c d e et f (en) Susan Eischeid, The Truth about Fania Fénelon and the Women's Orchestra of Auschwitz-Birkenau, Springer Publishing, , 151 p. (ISBN 978-3-319-31038-1, lire en ligne), p. 6 et 61.
  7. (en) « Not one of their lives would ever be the same », sur The Girls in the Auschwitz Band (consulté le ).
  8. (en) « The world became a prison », sur The Girls in the Auschwitz Band, (consulté le ).
  9. a b c d et e Bruno Giner, Survivre et mourir en musique dans les camps nazis, Univers Poche, (1re éd. 2013), 220 p. (ISBN 978-2-8238-1607-5, lire en ligne).
  10. a b et c (de) Birte Hundhammer, Funktionen von Lagerorchestern am Beispiel des Frauenorchesters Auschwitz-Birkenau, Munich, GRIN Verlag (de), , 25 p. (lire en ligne).
  11. (da) Peter Langwithz Smith, Dødens bolig : Auschwitz-Birkenau, ArtPeople (en), , 766 p. (ISBN 978-87-7036-038-8, lire en ligne).
  12. a b c d et e (en) « Zofia Czajkowska », sur Music and the Holocaust, ORT (consulté le ).
  13. (de) Gabriele Knapp, Das Frauenorchester in Auschwitz : musikalische Zwangsarbeit und ihre Bewältigung, Von Bockel Verlag, , 339 p. (ISBN 978-3-928770-71-2, lire en ligne), p. 67.
  14. (en) « Their roles in the band », sur The Girls in the Auschwitz Band, (consulté le ).
  15. (fr + de) Claude Torres, « Orchestre des femmes à Auschwitz - Birkenau : Avril 1943 - Octobre 1944 », sur Mes musiques régénérées (consulté le ).
  16. (en) Mary Deane Lagerwey, Reading Auschwitz, Altamira Press, , 182 p. (ISBN 0-7619-9187-5, lire en ligne), p. 28.
  17. (en) « from one Hell to another », sur The Girls in the Auschwitz Band, (consulté le ).
  18. (en) « They found new songs », sur The Girls in the Auschwitz Band, (consulté le ).
  19. (en) « May their memory be a sacred blessing », sur The Girls in the Auschwitz Band, (consulté le ).