Il fait partie des trois photographes principaux de la revue Réalités où il a travaillé de 1951 à 1969. Il est, avec Brassaï, Willy Ronis, Robert Doisneau, Izis, l'un des principaux représentants de la photographie humaniste française. Son œuvre empreinte de poésie fera dire de lui à Jacques Prévert : « Boubat, un correspondant de paix ».
Ses photographies sont diffusées par l'agence Gamma-Rapho.
Il est né à Paris le 13 septembre 1923[1],[2]. Après une enfance à Montmartre, Édouard Boubat passe en 1937 le concours de l'école Estienne. Reçu, il y étudie la photogravure de 1938 à 1942[2]. Réquisitionné pour deux années de service du travail obligatoire en Allemagne, ce n'est qu'après la guerre[1] qu'il s'initie à la photographie. Sa première photographie, La petite fille aux feuilles mortes[3] reçoit en 1947 le prix Kodak[4]. Il devient ensuite, en 1951, reporter collaborateur permanent pour le mensuel Réalités[1] puis photographe indépendant de 1968 à sa mort[1]. Pour Frank Horvat, « Boubat regarde le monde comme s'il venait de débarquer et comme si ses yeux venaient de s'ouvrir »[5].
Avec son premier appareil photo, un Rolleicord format 6 × 6, Boubat réalise ses premières photographies dont les photographies d'une jeune femme, Lella[6], rencontrée à la Libération et avec qui il vit de à fin 1949. Elle est alors son grand sujet et modèle[7].
La revue Camera le publie pour la première fois en 1950, année où il réalise l'Arbre et la Poule, une des photographies emblématique de son œuvre. Il commence ensuite à être publié dans différents magazines.
1951-1969 : reporter-photographe au magazine Réalités
À partir de 1949-1950, il fait la connaissance des photographes Brassaï, Robert Frank, Henri Cartier-Bresson puis Eugene Smith qui a souhaité le rencontrer lors d'un de ses passages à Paris. Il effectue ses premiers voyages en Italie et en Espagne et est publié dans la revue américaine de photographie US Camera (textes de Louis Stettner).
En 1951, il rencontre Picasso qui commente ses premières images. Robert Delpire (qui vient de créer la revue Neuf) l'invite à exposer à la galerie La Hune, à Paris, en compagnie de Brassaï, Doisneau, Facchetti et Izis, exposition à la suite de laquelle il rencontre Albert Edouard "Bertie" Gilou (1910-1961), fondateur directeur artistique de la revue Connaissance des Arts et directeur artistique du magazine Réalités.
Après un premier reportage intitulé Les artisans de Paris (1951) puis un deuxième sur Le Pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle en Espagne (1952), il devient collaborateur permanent de Réalités[1].
En 1968, il redevient photographe indépendant[1].
En 1970, après un voyage en Iran, il rejoint l'agence Top/Rapho fondée par Raymond Grosset. Il poursuit en parallèle une carrière indépendante qui le mène au Canada (1972), au Népal, en Inde à Mithila (1973), au Japon, en Roumanie, à Bodgaya pour les fêtes tibétaines (Inde du Nord) (1974), au Pérou (1975), au Kenya (1981), au Brésil (1985)…
En 1985, la maison d'édition Nouvelles Images, relayée ensuite par les éditions du Désastre, commence à publier ses photos sous différentes formes : cartes postales, affiches, marque-pages… En 1995, il est invité d'honneur de la croisière de la photo, aux Caraïbes avec Sebastião Salgado. Depuis toujours intéressé par les arts de la rue, son dernier reportage porte sur le cirque Romanès, à Paris (1997/1999).
Terre d'images, numéro 25, vendredi , p. 1, dans le cadre du compte-rendu de Chambre Noire : Le paysan à l'œuf et p. 3, dans le Dictionnaire des photographes : La petite fille aux feuilles mortes.
Édouard Boubat, Miroirs autoportraits, De-noël, 1973.
En 1947, il reçoit le 1erprix Kodak au deuxième Salon international de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France, où est exposée : La petite fille aux feuilles mortes ;
En 1972, il reçoit une mention pour son livre Femmes à l'occasion du Prix du Livre des Rencontres d'Arles. Il y est de nouveau exposé en 1974 pour l'exposition Filleuls et parrains ;
En 1977, il reçoit le Grand prix du Livre des Rencontres d'Arles pour son ouvrage La Survivance ;
En 1985, il est fait officier de l'ordre des arts et des Lettres puis commandeur des arts et des Lettres en 1997.
Édouard Boubat encouragea la création de la première galerie photographique à Paris, la Galerie Agathe Gaillard, par laquelle il fut ensuite représenté.
↑ ab et cBrigitte Ollier, « Boubat rejoint l'infini. Mort du photographe qui donna du monde une image harmonieuse et comme fixée dans l'éternité », Libération, (lire en ligne)
Robert Crégut, La Tête froide, Le Soleil noir, coll. « Poésie », 1951.
Plusieurs clichés d’Édouard Boubat, dont Bretagne 1957, ayant illustré la page de couverture et un article sur la paysannerie française de Réalités-femina-illustration, no 142, , p. 37 à 43, ont été reproduits en noir et blanc dans le numéro de Reporters sans frontières consacré à l’artiste en .