Édouard Estaunié naît le 4 février 1862 à Dijon, en Côte-d'Or[2], dans une famille de la bourgeoisie aisée[3]. Il est élève chez les Jésuites à Dijon, puis va à Paris pour continuer ses études[3].
Il devient Directeur de l'Exploitation Téléphonique du réseau téléphonique français du jusqu'au . Poste créé par décret du . JORF page 8520.Départ à sa demande vers d'autres fonctions (dont celle de romancier)[réf. nécessaire].
Son passage à la tête du téléphone français est marqué par la reconstruction du Central Téléphonique de Paris Gutenberg à la suite du grand incendie qui le détruisit le , tâche titanesque, Gutenberg étant alors le centre téléphonique le plus important de Paris et de France[réf. nécessaire].
En 1914, il est inspecteur général au Grand Quartier britannique pour les liaisons télégraphiques franco-anglaises[2].
Ses premiers romans, Un Simple et Bonne Dame, parus en 1891[3],[4], sont des tableaux de mœurs dans la province française[3], qui s'inscrivent dans le courant naturaliste[4]. Nombre de ses œuvres sont situées en province, notamment en Bourgogne[4]. Parmi ses romans suivants, L'Empreinte (1896), nourri de ses souvenirs et reflétant son anticléricalisme, est une satire de la vie dans un collège de Jésuites[3]. Toutefois, peu après ses premiers romans, Édouard Estaunié oriente ses œuvres autour de tout ce qui est tu, ce qui ne se dit pas, ainsi que sur ce que peuvent receler les silences, il creuse ainsi les caractères de ses personnages et les drames qui se nouent[4]. Fin psychologue[3] et moraliste, il est le peintre mélancolique de la bourgeoisie[réf. nécessaire]. Selon Robert de Flers, il a « écrit cinq ou six fois le roman de la détresse humaine »[3].
Les Choses voient (1913), se déroule à Dijon et met en scène plusieurs générations d'une famille, observées par la « Maison » et ses meubles, qui est un personnage à part entière.
L'Infirme aux mains de lumière (1923), retrace la vie de sa tante aveugle qui brodait dans la maison familiale de Saint-Julia ; rééditions en 1947, 1952 et 2016[7]).
Le Labyrinthe (1924)
Le Silence dans la campagne ; Le cas de Jean Bunant ; Une nuit de noces ; Pages roumaines ; La Découverte ; L'infirme aux mains de lumière (Librairie académique Perrin et Cie, 1926), recueil de nouvelles. Le cas de Jean Bunant, paru en 1911 dans La Revue littéraire et politique, est un récit narrant la fascination croissante d'un homme pour la montagne La Meije, dans les Alpes françaises[8],[9] ; cette nouvelle sera rééditée en 2017[7].
Roman et Province (Marseille, Robert Laffont, 1943, 7e éd., 225 p.) (avec une introduction de Daniel-Rops), contient les essais : « Le Roman est-il en danger ? » (1925) ; « La Province dans le Roman Français » (1925) ; « Un Bourguignon : Buffon » (s.d., 1924) ; « Une lyrique de la Province : Marie Noël » (1933) ; « Les Petits Maîtres » (1926) ; « Une Sainte au fond d'un couvent » (1937).
Souvenirs (Genève : Droz, 1973, 259 p.) (établissement du texte, présentation et notes par Georges Cesbron), mémoires inachevés, qui se terminent à un point-virgule.
Georges Cesbron, Édouard Estaunié, romancier de l'être, suivi de Récits spirites (1912), avec introduction et commentaires (série : Histoire des idées et critique littéraire, 161) (Genève, Droz, 1977, 458 p.)[7].
Édouard Estaunié a été collaborateur, éditeur scientifique ou préfacier pour d'autres ouvrages[7].
↑[Extrait d'une nouvelle parue en feuilleton] Édouard Estaunié, « Le cas de Jean Bunant », La Revue politique et littéraire, , p. 10-17 (lire en ligne, consulté le )