Éric Coquerel | |
Éric Coquerel en juin 2017. | |
Fonctions | |
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Président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale | |
En fonction depuis le (2 ans, 4 mois et 17 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Législature | XVIe et XVIIe (Cinquième République) |
Prédécesseur | Éric Woerth |
Député français | |
En fonction depuis le (7 ans, 4 mois et 26 jours) |
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Élection | 18 juin 2017 |
Réélection | 19 juin 2022 30 juin 2024 |
Circonscription | 1re de la Seine-Saint-Denis |
Législature | XVe, XVIe et XVIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | NUPES-LFI |
Prédécesseur | Bruno Le Roux |
Coordinateur puis co-coordinateur du Parti de gauche | |
– (6 ans, 7 mois et 8 jours) |
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Avec | Danielle Simonnet (2015-2021) |
Prédécesseur | Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard (coprésidents) |
Successeur | Jean-Christophe Sellin Hélène Le Cacheux |
Conseiller régional d'Île-de-France | |
– (7 ans, 7 mois et 21 jours) |
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Élection | 21 mars 2010 |
Réélection | 13 décembre 2015 |
Circonscription | Paris |
Président | Jean-Paul Huchon Valérie Pécresse |
Groupe politique | Front de gauche |
Biographie | |
Nom de naissance | Éric Pierre Coquerel |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Courbevoie (Seine, France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | LCR (1983-1998) MRC (2003) MARS (2003-2007) MARS - GR (2007-2008) PG (depuis 2008) LFI (depuis 2016) |
Diplômé de | Université Paris-Diderot |
Profession | Communicant Professionnel de la voile nautique |
Site web | eric-coquerel.com |
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Éric Coquerel, né le à Courbevoie (Hauts-de-Seine), est un communicant et homme politique français.
Coordinateur du Parti de gauche de 2014 à 2021 et conseiller régional d'Île-de-France de 2010 à 2017, il est élu député de la première circonscription de la Seine-Saint-Denis pour le groupe La France insoumise lors des élections législatives de 2017 et réélu en 2022 ; il est élu président de la commission des Finances le . Il est réélu au premier tour des élections législatives le 30 juin 2024.
S'identifiant d'abord à l'anarchisme, Éric Coquerel[1] participe aux manifestations contre la loi Debré de 1973 à l'âge de 14 ans. Il devient alors proche de la Ligue communiste révolutionnaire, qu'il rejoint ensuite en 1983[2]. Il échoue au baccalauréat en 1977. Il prend part aux festivités du 10 mai 1981 à la suite de la victoire de François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de 1981. Il passe son baccalauréat en candidat libre en 1983 et entreprend des études d'histoire à l'université Paris-Diderot sur le campus de Jussieu[2] avec pour objectif le CAPES qu'il n'obtient pas. Il participe à la mobilisation étudiante de 1986 contre le projet de loi Devaquet de réforme de l'université.
Évoluant parallèlement dans le milieu de la voile sportive, il participe à la création de la course du Vendée Globe en 1989 livrant des articles à la presse, se chargeant de la communication de la course, et collaborant aux carrières d'Isabelle Autissier et de Michel Desjoyeaux au début des années 2000[3]. Il crée l'agence de communication Effets Mer[2].
Éric Coquerel quitte la LCR en 1998, après le rapprochement du parti avec Lutte ouvrière (LO).
En 2003, il entre au Mouvement républicain et citoyen (MRC) dont il est l'un des quatre secrétaires nationaux. Il est chargé de l'« anti-mondialisation »[4]. En , il démissionne du mouvement avec Jeannick Le Lagadec, François Cocq, Hayat Dhalfa et l'ancien juge Éric Halphen, refusant l'idée d'une alliance avec la droite[5] et après avoir échoué à rallier Jean-Pierre Chevènement à l'idée d'une « refondation de la gauche »[4]. Il fonde le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale (MARS)[2], qui se rapproche ensuite du PCF et de l'AGR (Association pour une gauche républicaine, issue du Mouvement des citoyens), et dont il prend la tête.
En 2003 également, il signe l'appel « Ramulaud » visant à une coordination de la gauche antilibérale, également signé par Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard[6].
En 2005, il s'investit dans la campagne du « non » de gauche au projet de traité constitutionnel européen[5].
En 2007, avec Clémentine Autain, Claude Debons, Marc Dolez, François Labroille, Claude Michel, Roger Martelli, Christian Picquet, José Tovar et Catherine Tricot, il lance le club Maintenant à gauche, afin de maintenir la perspective du rassemblement de la gauche antilibérale et d'une nouvelle force politique pour l'incarner[7].
En 2008, Éric Coquerel s'investit pleinement dans la fondation du Parti de gauche[2], où il occupe le poste de secrétaire national aux Relations extérieures et unitaires[5]. En tant que coordinateur politique au sein du PG, il théorise la stratégie « plan A/plan B », consistant à menacer d'une sortie de la France de l'Union européenne et de la zone euro en cas d'échec des négociations sur les traités en vigueur : il indique être « [parti] du constat que la capitulation de Tsipras face aux institutions européennes avait eu lieu du fait qu’il n’avait pas de plan B de sortie de l’euro »[8]. En 2016, lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, il est à l'origine du slogan : « Cette Europe-là, soit on la change, soit on doit la quitter »[8].
Aux élections régionales de 2010 en Île-de-France, il est tête de la liste FdG-Ensemble pour des régions à gauche pour Paris. Il obtient 6,11 % des voix. Élu conseiller régional d'Île-de-France, il siège dans le groupe Front de gauche et alternatifs, qui appartient à la majorité régionale.
Pendant la campagne présidentielle de 2012, il est « conseiller spécial » de Jean-Luc Mélenchon[5]. Candidat aux élections législatives de 2012 dans la deuxième circonscription de la Corrèze, notamment face au député sortant Philippe Nauche ; il assume son parachutage, rappelant qu'un député est avant tout élu de la nation, et signalant qu'il assure deux jours de présence par semaine sur le terrain dans l'année précédant le scrutin[9]. Il est battu dès le premier tour, recueillant 7 % des voix[2].
Aux élections européennes de 2014 en France, il est deuxième de la liste du Front de gauche qui obtient 5,96 % des voix dans la circonscription Sud-Est.
Le , le bureau national du Parti de gauche avalise la suppression des postes de coprésidents (détenus par Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard) et la réorganisation du secrétariat national, dont Éric Coquerel est nommé coordinateur[10]. Le , lors du quatrième congrès du PG, il est élu coordinateur avec Danielle Simonnet[11]. Ils quittent leurs fonctions au cinquième congrès de , où ils sont remplacés par Hélène Le Cacheux et Jean-Christophe Sellin[12].
Il est intervenu à plusieurs reprises pour manifester contre des évacuations d'immigrés clandestins, notamment en 2015[13].
Aux élections municipales de 2020, il est 38e sur la liste Saint-Ouen Debout[14], menée par Laurie Lefèvre, qui obtient 414 voix, soit 3,77 % au premier tour[15].
Il est candidat de La France insoumise aux élections législatives de 2017 dans la Seine-Saint-Denis (1re circonscription)[16]. En ballottage défavorable au premier tour avec 19,02 % des voix, il retourne la situation pour finalement l'emporter avec 51,72 % des voix face au candidat Sébastien Ménard de La République en marche [17].
Au bout de six mois de législature, il est le deuxième député le plus actif selon le classement établi par Capital[18]. D' à , il dépose 11 propositions de lois, ce qui fait de lui le 6e député le plus actif en la matière sur cette période[19]. Selon un classement établi par Le Figaro, il est la 3e personnalité la plus invitée dans les matinales entre le et le , avec 38 passages[20],[21].
Le , il est entarté par Cyriaque de Vulpillières, alors militant d'Action française[22], pour avoir soutenu, en mars, l’occupation de la basilique Saint-Denis ; il annonce deux jours après qu'il portera plainte[23].
Lors du premier tour des élections législatives de 2022, il obtient 53,79 % des voix[24]. Il est en ballottage ayant recueilli moins de 25 % des suffrages des électeurs inscrits. Il est réélu au second tour avec 17 456 voix sur 67 264 inscrits soit 25.95 % des inscrits et 71,68 % des suffrages exprimés, face à Jeanne Dromard (Ensemble)[25].
Au terme d'une élection serrée où le Rassemblement national comme la NUPES préemptait le poste, il est élu par ses pairs président de la commission des finances au 3e tour, ce poste étant dévolu depuis 2008 à un député de l'opposition par l'article 39 du règlement de l'Assemblée nationale[26],[27]. Ce poste donne notamment un pouvoir de regard et de contrôle sur le budget de l'État et permet de lever le secret fiscal des entreprises et des particuliers de manière discrétionnaire. À la suite des élections, cette présidence a fait l'objet d'une importante bataille médiatique, l'enjeu pour les forces en présence étant de s'imposer symboliquement comme la première force d'opposition à Emmanuel Macron.
Le , il annonce l'ouverture prochaine d’une mission d’information parlementaire sur les cabinets de conseil privés afin d'évaluer leur rapport qualité-prix, leur nécessité et leur rôle. Comme il l'indique lui-même, cette décision fait suite aux recours controversés de l'État français sous la présidence d'Emmanuel Macron à des sociétés comme McKinsey ou Capgemini[28].
En juin 2024, à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale, il est candidat à sa réélection sous la bannière du Nouveau Front populaire. Dès le premier tour des élections législatives, il est réélu avec 65,28 % des voix[29]. Il est également réélu Président de la commission des finances au 3e tour[30].
Sophie Tissier, activiste, ancienne proche du Parti de gauche et figure des Gilets jaunes, accuse Éric Coquerel de « gestes déplacés » lors d’une soirée dansante prolongée en boîte de nuit en 2014 à Grenoble dans le cadre des universités d’été du parti dont il était alors le coordinateur national[31],[32]. Le 3 juillet 2022, elle annonce avoir saisi le comité contre les violences sexuelles de La France insoumise[33],[34]. Dénonçant des mains baladeuses, une « drague lourdingue » et un « regard salace et gluant » ainsi que des textos suggestifs[35], elle porte plainte contre lui à Vanves, le 4 juillet pour harcèlement sexuel et pour des gestes « pouvant s'apparenter à une agression sexuelle »[36]. Éric Coquerel affirme qu'il s'agissait d'un « flirt » et dément toute « drague lourde » ou « harcèlement »[33],[37]. La militante Nuit debout et vidéaste web Tatiana Ventôse, elle-même ancienne responsable du Parti de gauche, indique avoir été témoin des faits avancés par Sophie Tissier. Cependant, Marie-Laure Darrigade, candidate LFI aux élections européennes, infirme ces allégations[38]. La militante féministe Rokhaya Diallo affirme que le témoignage de Sophie Tissier n'est pas isolé : « J'ai eu accès à des témoignages directs, j'ai aussi eu plusieurs fois accès à des témoignages de journalistes qui en avaient recueilli d'autres »[39]. Le 2 juillet, selon Mediapart, il n'existe que deux témoignages directs, dont celui de Sophie Tissier, et celui d'une autre femme qu'Éric Coquerel dément intégralement[37].
Le 13 juillet 2022, le parquet de Paris annonce l’ouverture d’une enquête pour harcèlement sexuel et agression sexuelle à l’encontre d’Éric Coquerel, à la suite des accusations et de la plainte déposée par Sophie Tissier[40],[41].
Le , le parquet de Paris annonce que cette affaire est classée sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée[42]. Sophie Tissier dépose à nouveau plainte avec constitution de partie civile pour agression et harcèlement sexuels contre lui en juin 2024[43].
Le , dans le contexte du mouvement social contre le projet de réforme des retraites, Éric Coquerel se trouve sur le site Véolia de Saint-Denis pour apporter son soutien à des éboueurs bloquant un dépôt[44]. Afin de libérer le passage pour les camions poubelles, des policiers tentent d'éloigner les manifestants mais cette tentative se transforme en altercation[45]. Au contact avec les forces de l'ordre, Éric Coquerel en aurait profité pour frapper au « niveau de la pommette gauche » un policier, il lui aurait expliqué qu'il « allait tomber ». Des images, disponibles grâce aux caméras piétons des policiers, vont être analysées[46].
Dans la foulée, une plainte est déposée contre Éric Coquerel pour « violence sur une personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours », le parquet de Bobigny ouvre alors une enquête[45],[47]. Éric Coquerel déclare « démentir formellement cette accusation » tout en ajoutant avoir « failli tomber à plusieurs reprises » car les policiers ont repoussé « vivement les manifestants » jusqu'à générer « une forte bousculade »[44].