Eristalis est un large genre de syrphes (insectesdiptères de la famille des Syrphidae, de la sous-famille des Eristalinae). On les appelle communément les Éristales. Certaines espèces comprises dans ce genre, ressemblent de façon superficielle à des abeilles. C'est le cas de la plus commune d'entre elles, Eristalis tenax, dont le nom commun en anglais est dronefly, « drone » désignant dans cette langue le mâle de l'Abeille à miel (Apis mellifera), le faux bourdon.
Sa larve est aquatique et respire l'air au moyen d'un long appendice tubulaire déployé vers la surface[1] (cet appendice lui a valu le nom de rat-tailed maggot (« asticot à queue de rat ») chez les anglophones)[2].
Les adultes fréquentent de nombreux types de milieux pourvu qu'ils soient riches en fleurs. Les larves, aquatiques, se retrouvent dans les fosses d'aisance ou dans les jus libérés par les fumiers et lisiers, les silos[3] et les eaux croupies peu profondes[4]. Les larves se développent aussi dans les bassins de lagunage de stations d’épuration, où diverses espèces d'oiseaux peuvent venir les manger.
Les éristales jouent au moins deux rôles importants :
comme auxiliaires de l'agriculture (pollinisateur généraliste) pour ce qui concerne l'adulte. À titre d'exemple, sur un champ de colza en fleur (1992) ; 50 % des Diptères étaient des éristales soit 14.5 % de tous les insectes pollinisateurs [5]
les larves contribuent à l'épuration de l'eau et des sédiments. Par exemple, une étude espagnole a conclu qu'après quelques mois, une population importante de larves d’éristales peut avoir transformé du lisier en eau potable[6].
Exceptionnellement, des larves d'éristales peuvent se développer dans l'intestin de mammifères, dont chez l'humain[7].
C'est l'un des nombreux insectes à phototropisme positif, c'est-à-dire attiré par la lumière[8],[9], ce qui pourrait peut-être le rendre vulnérable à la pollution lumineuse.
Le genre Eristalis est connu depuis longtemps[10] comme bioindicateur d'eaux ou de parties de cours d'eau ou de zone humide très polluées ou très chargées en matière organique[11] et souvent anoxique[12], dont en zone tropicale[13].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Campan, M. (1973). Étude des variations saisonnières du rythme de fréquentation des lieux de ponte chez les femelles d'Eristalis tenax (Diptères, Syrphides). Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse, 109, 119-130.
Campan, M. (1966). Quantitative study of the attractive power of the odor of liquid manure for Eristales tenax (Diptera, Syrphida) larvae and adults. Comptes rendus des seances de la Societe de biologie et de ses filiales, 160(2), 411.
↑Pesson P (1946) Comment respirent les insectes aquatiques ? | Bulletin Français de Pisciculture| (141), 153-161
↑ abcdefgh et i(en) F. Christian Thompson, « Revision of the Eristalis flower flies (Diptera: Syrphidae) of the Americas south of the United States », Proceedings of the Entomological Society of Washington, Washington D.C., Entomological Society of Washington, vol. 99, , p. 209-237 (ISSN0013-8797, lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑Brunel E, Cadou D & Mesquida J (1992) 7. Entomofaune associée à la floraison du colza de printemps (Brassica napus L): Syrphidae (Insectes, Diptera): Syrphidae (Insectes, Diptera). Apidologie, 23(5), 490-493.
↑Dubois, E., Durieux, M., Franchimont, M. M., & Hermant, P. (2004). Un cas exceptionnel en Belgique de myiase intestinale due à Eristalis tenax. Acta Clinica Belgica, 59(3), 168-170.
↑Worl Wildife Fund (2007 ), Macroinvertébrés - les habitants du fond de la rivière : Importance des macroinvertébrés dans les cours d’eau. In WWF, Riverwatch : Factshe et Macroincertébrés, WWF