Directeur Institut Pasteur | |
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Pierre Émile Duclaux |
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Mary Duclaux (à partir de ) |
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Duclaux |
Émile Duclaux, né le à Aurillac (Cantal) et mort le à Paris[1], est un physicien, biologiste et chimiste français. Il succéda à Pasteur en 1895 à la tête de l'institut du même nom.
Issu d'une famille bourgeoise distinguée qui a donné plusieurs générations de médecins, puis des magistrats, il est le fils de Justin Duclaux (1797-1860), huissier-audiencier près du tribunal d'Aurillac et d'Agnès Farges (1807-1883)[2], négociante en épicerie qui a pour neveu Louis Farges (1858-1941)[3].
Il suit ses études au collège communal d'Aurillac où il subit surtout l'influence d'Émile Appert, son professeur de mathématique. Puis en 1857, il monte sur Paris suivre la classe de mathématiques spéciales au Lycée Saint-Louis, comme élève de l'institution Massin. Reçu simultanément à l'École polytechnique et à l'École normale supérieure en 1859, il choisit de suivre ses études à l'École normale supérieure[4].
Assistant dans le laboratoire de Louis Pasteur en 1862, il entame ensuite une carrière comme professeur : en 1865 à Tours, en 1866 à Clermont-Ferrand où il est nommé suppléant de la chaire de chimie à la faculté des sciences, et a pour étudiant-assistant Émile Roux. Il enseigne à la faculté des sciences de Lyon de 1873 à 1878. En 1878, il regagne Paris, nommé au concours professeur de physique et de météorologie à l'Institut agronomique et maître de conférence à la Sorbonne, puis, titulaire de sa chaire de chimie biologique[5].
En 1873, il épouse Mathilde Briot, fille du mathématicien Charles Briot, qui lui donne deux fils : Pierre Duclaux (1876-1949), agronome qui effectuera des recherches en Indochine, et Jacques Duclaux, professeur au Collège de France. En 1880, son épouse meurt atteinte de fièvre puerpérale, après la naissance d'un troisième enfant.
Durant la plus grande partie de sa carrière, il est associé au travail de Louis Pasteur et considéré comme son disciple. Avec Pasteur, il a collaboré à l'étude de maladies de ver à soie à Pont-Gisquet près d'Alais et a aussi participé aux expériences pour réfuter la théorie sur la génération spontanée. Il a aussi entrepris les études sur le phylloxera, un parasite semblable au puceron qui s'attaque aux vignobles. Il a surtout fait des recherches sur la transformation chimique de lait au fromage, aussi bien que les processus de fermentation de bière. En tant que professeur d'université, il a donné des cours de sciences de la Terre (météorologie) et de physique[6].
Le travail de Duclaux a été principalement dans les domaines de la chimie, la bactériologie et l'agriculture. Propriétaire d'une ferme à Marmanhac (Cantal), il y étudie la fabrication du cantal et la pasteurisation du lait.
En paraît le premier numéro des Annales de l'Institut Pasteur, revue qu'il fonde pour donner audience aux travaux de la rue d'Ulm. Charles Chamberland, Jacques-Joseph Grancher, Isidore Straus, Edmond Nocard et Émile Roux font partie du premier comité de rédaction de cette revue qu'il finance. À la mort de Pasteur, Duclaux devient le directeur de l'Institut de 1895 à 1904, avec Émile Roux et Charles Chamberland en tant que sous-directeurs.
Duclaux est un auteur prolifique, ses publications les plus connues sont le Traité de microbiologie, L'Hygiène sociale, Ferments et Maladies et Pasteur, histoire d'un esprit qui est une biographie consacrée à Pasteur.
En 1898, il prend part à la défense du capitaine Dreyfus, lors de l'Affaire. Il est nommé vice-président de la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen dont il est un des fondateurs. Académicien, il s'implique en tant que citoyen pour défendre la justice, l'accès au savoir et l'hygiène sociale[7].
En 1901, il épouse en secondes noces Agnes Mary Frances Robinson, autrice d’origine anglaise.
Amateur de littérature et familier du mouvement félibrige, il a contribué en 1894 à fonder l'École auvergnate (Escolo oubergnato), avec Marcellin Boule et Arsène Vermenouze.
Un grand portrait à l'huile de lui, réfléchissant assis sur un fauteuil, est conservé au château d'Olmet à Vic-sur-Cère où il séjournait l'été.
Un des lycées d'enseignement général d'Aurillac porte son nom. C'est à la mort d'Émile Duclaux que le lycée de garçons d'Aurillac prend le nom de cet éminent homme de sciences par décision ministérielle du . Une rue du 15e arrondissement de Paris le porte également, à proximité de l'Institut Pasteur.
Il est inhumé au cimetière Massigoux d'Aurillac[8].