80 cm Kanone (E) Schwerer Gustav | |
Maquette du canon Dora exposée au musée de Overloon (Pays-Bas). | |
Caractéristiques de service | |
---|---|
Type | Artillerie lourde sur voie ferrée |
Service | 1941–1945 |
Utilisateurs | Reich allemand |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Production | |
Concepteur | Krupp |
Année de conception | 1934 |
Constructeur | Krupp |
Production | 1936-1941 |
Exemplaires produits | 2 unités (Dora et Gustav) |
Coût unitaire | 7 millions de Reichsmark |
Caractéristiques générales | |
Poids du canon et de l'affût | 1 350 tonnes |
Longueur du canon seul | 32,5 m (L/40,6) |
Longueur du canon et de l'affût | 47,3 m |
Support | Chariot ferroviaire sur deux voies parallèles |
Calibre | 800 mm |
Cadence de tir | 1 obus toutes les 30-45 min (max 14 par jour) |
Vitesse initiale | 820 m/s |
Portée pratique | 39 000 m |
Portée maximale | 47 000 m (obus explosif) 38 000 m (obus antiblindage) |
Munitions | Obus de 800 mm x 3 750 mm (explosif : 4,8 t / antiblindage : 7,1 t) |
Hausse | 0 à 48° |
Azimut | Dépend de la voie ferrée |
Servants | Assemblage : 250 (54 heures). Terrassement : 2500 (3-6 semaines). Protection : 2 bataillons Flak Tir : 500 |
modifier |
Schwerer Gustav (« Lourd Gustav ») est le nom d'un canon d'artillerie de très gros calibre monté sur voie ferrée et fabriqué en deux exemplaires pour l'armée allemande (Wehrmacht) durant la Seconde Guerre mondiale.
Faisant suite aux canons à longue portée, comme les Pariser Kanonen expérimentés lors de la Première Guerre mondiale, ils ont été développés et fabriqués par la firme allemande Krupp AG durant les années 1936-1941 sous le nom officiel de « 80 cm Kanone (E) Schwerer Gustav ».
À partir de 1928, la France construisit la ligne Maginot pour se protéger d'une invasion par l'Allemagne. Le cuirassement des ouvrages de cette ligne était prévu pour résister à des impacts directs d'obus les plus puissants de la Première Guerre mondiale, de type grosse Bertha, qui pesaient près d'une tonne (calibre 420 mm). Hitler demanda à Krupp de développer un canon capable de venir à bout de ces fortifications. Trois projets furent menés, avec des calibres de 600, 800 et 1 000 mm.
En 1937 commença le développement de l'arme de 800 mm, nommée Schwerer Gustav (« Gustave le lourd », en hommage au directeur de la firme) dont deux exemplaires furent commandés. Le premier, livré en 1941, fut baptisé Dora par les artilleurs (prénom de la fille aînée de son concepteur).
À ce moment la ligne Maginot était aux mains des nazis, les forts belges de Liège avaient été vaincus et l'assaut contre Gibraltar reporté sine die après le refus de Franco. Les canons se trouvèrent sans cible potentielle. C'est le déclenchement de l'opération Barbarossa, l'invasion de l'URSS, et surtout la volonté du dictateur de pousser vers le Caucase, qui lui donneront la forteresse de Sébastopol pour cible[1],[2].
Dora, acheminée en pièces détachées, n'a tiré par exemple que 48 projectiles en , qui détruisirent un dépôt de munitions russe abrité sous 30 mètres de rocher et plusieurs forts soviétiques[3].
Le canon est visible, en train de tirer plusieurs coups, dans les actualités hebdomadaires allemandes (Die Deutsche Wochenschau) diffusées dans les cinémas à partir du (n 617), et dont la seconde partie dépeint justement l'avancée du siège de Sébastopol.
Le deuxième Gustav ne fut jamais utilisé. Remisés et abrités, les deux canons furent détruits par les Allemands en 1945, lors de la débâcle du Reich.
La dimension des obus est de 0,8 × 3,75 m (longueur variable selon le type). La durée de vie de l'âme du canon est de 300 coups environ.
Les munitions anti-blindages ont une masse de 7,1 tonnes et une portée de 38 km pour une pénétration variable : acier : 1 m, béton armé : 7 m, béton : 10 m et terre : 30 m. Les obus explosifs ont une masse de 4,8 tonnes et une portée de 47 km.
Une maquette du canon Dora est exposée au musée de la voie ferrée (Spoorwegmuseum) d'Utrecht (Pays-Bas), à noter : les deux voies ferrées et l'échelle des personnages. Un obus du canon Dora exposé à côté d'un char soviétique T-34 se trouve à l'Imperial War Museum de Londres.
Ce canon est présent dans les jeux vidéo suivants :