Président de la Cour suprême d'Israël | |
---|---|
- | |
Vice-président de la Cour suprême d'Israël | |
- | |
Shlomo Levin (en) | |
Juge de la Cour suprême d'Israël | |
- |
Naissance | |
---|---|
Nom dans la langue maternelle |
אהרון ברק |
Nationalités | |
Formation |
Université hébraïque de Jérusalem Université Harvard Hebrew University Secondary School (en) |
Activités | |
Conjoint |
Elisheva Barak-Ussoskin (en) |
A travaillé pour |
Université de Toronto École de droit de Yale Georgetown University Law Center (en) |
---|---|
Membre de | |
Distinctions | Liste détaillée Kaplun Prize () Prix Israël () Tzeltner Prize () Prix Gruber pour la justice () Prix EMET pour l'Art, la Science et la Culture (en) () Chevalier de la Légion d'honneur () Docteur honoris causa de l'université hébraïque de Jérusalem Docteur honoris causa de l'université Yale Docteur honoris causa de l'Institut Weizmann Docteur honoris causa de l'université de Haïfa Docteur honoris causa de l'université de Rome « Tor Vergata » Docteur honoris causa de l'université du Michigan Docteur honoris causa de l'université Brandeis Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences Docteur honoris causa de l'université d'York |
Aharon Barak (hébreu : אהרן ברק), né Harry Kubrick[1] le à Kaunas en Lituanie, est un juriste qui a marqué le droit israélien. Il a été président de la Cour suprême d'Israël de 1995 à 2006. Il est aussi professeur à l'université hébraïque de Jérusalem.
Au cours de l'occupation nazie consécutive à l'opération Barbarossa, Aharon Barak est enfermé en 1941 dans le ghetto de Kaunas. Il s'en échappe en 1944 caché dans un sac destiné à contenir des uniformes nazis confectionnés par des habitants du ghetto embauchés dans des ateliers (parmi lesquels son père). Le jeune fugitif est abrité jusqu'à la fin de la guerre par des paysans[2].
Installé en Palestine mandataire en 1947, il obtient à l'université hébraïque de Jérusalem une maîtrise en droit en 1958 avant d'y étudier l'économie et les relations internationales. Aharon Barak enseigne le droit comme assistant dans cette université de 1960 à 1963. C'est cette année-là qu'il y décroche un doctorat en droit puis y occupe une charge de professeur en 1968 avant d'être nommé doyen en 1974.
Il est conseiller juridique (procureur général) du gouvernement entre 1975 et 1978. C'est à cette époque qu'Aharon Barak met en jugement des personnalités politiques dans des affaires de corruption. L'une de ces affaires conduit à la démission du Premier ministre Yitzhak Rabin.
En 1978, il est nommé à la Cour suprême d'Israël. À ce titre, il participe à la négociation des accords de Camp David[3].
Nommé président de la Cour en 1995, Aharon Barak fait figure de libéral voire de « juge activiste », du moins du point de vue d'Israël car cette position est difficile à tenir en ce qui concerne les Territoires occupés.
Il a notamment statué, en 1999, contre l'utilisation de la torture par le Service de sécurité intérieure israélien, lors d'une plainte déposée entre autres par le Comité public contre la torture en Israël. Barak renforce le contrôle juridictionnel de la Cour durant sa présidence, y compris le contrôle de constitutionnalité et s'oppose à la discrimination concernant les Arabes israéliens dans les questions foncières (arrêt Kaadan, 2000)[4]. Il a aussi eu à connaître de la légalité de la politique des « assassinats ciblés », ainsi que de l'affaire Salah Shehadeh.
Toutefois, tentant d'atteindre un équilibre entre la sécurité de l'État d'Israël et les droits individuels des Palestiniens sujets à l'occupation, il a aussi pu être critiqué par certains auteurs, dont l'historien Tom Segev[5], comme fournissant le vernis de légitimité nécessaire à l'occupation[6].
D'autres auteurs, comme Ruth Gabizon, Hillel Neuer ou Mordehai Haller, lui reprochent son activisme judiciaire exagéré et sa conception totalitaire du droit[7].