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Anne Marie Nouel de Tourville de Buzonnière |
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Prix Femina () |
Anne de Tourville, née le à Bais (France) et morte le à Vitré, est une femme de lettres française.
Fille de Jean de Tourville et de Marie Lesage de la Haye, elle est née le à Bais (Ille-et-Vilaine). Elle passe son enfance au manoir de Carivan, en Morieux, près de Lamballe, puis à la villa « Les Lauriers » à Saint-Servan, où elle vit seule avec sa mère.
Elle commence à s'exprimer par la peinture et expose des miniatures des remparts de Saint-Malo au Salon des artistes français. Victime de troubles oculaires dans les années 1930, elle se lance dans l'écriture[1]. Au début des années 1960, elle s'établit à Dinard, allée de Cézembre[2], d'où elle ne repartira qu'à la fin des années 1990 pour retrouver son village natal. Elle y vivra paisiblement jusqu'à sa mort le à Vitré chez les enfants d'amis qui l'aidèrent, elle et sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale.
« C'est un recueil de contes régionaux dont la façon est originale. Plaisant même, mais légérement optimiste. Le premier conte « Le Gars qui s'a donné au Destin » dépeint une chance insolente : il s'agit d'un simple, d'un heureux, qui abandonne son bonheur et n'en est pas puni [...] C'est un livre qui arrache le lecteur aux actuelles préoccupations[3]. »
Ce roman reçoit le Prix Femina en 1951.
« Le jabadao, écrit Anne de Tourville à la première page de son roman, est une danse très ancienne, survivance probable de quelques rites magiques primitifs. Toujours en honneur en Bretagne et vivement aimée, elle ne laisse pas d'y jouir d’un renom assez trouble. Le mot qui la désigne n’a ni signification, ni étymologie précise ; pour certains, il dérive de « Sabbat » ; d’autres y voient une déformation de « Job an Diaoul » (Joseph le Diable).
Si la danse est spécifiquement bretonne, le livre qui porte son nom l’est aussi. Anne de Tourville, petite-fille de corsaire, est allée à la recherche des légendes et des rites. Puis elle a fait une espèce de grand mélange avec ce qu’elle avait récolté dans tous les coins de Bretagne. Cela fait un livre assez inattendu et très passionné où l’histoire de Gaud et Ener, les époux séparés par une mère cruelle, se mêle aux images de folklore[4]. »
Le roman est initialement publié sous forme de « Bonnes feuilles » dans Les Nouvelles littéraires à partir du [5].
« On voit que la poésie ne chôme pas en Bretagne. Ni le roman poétique non plus avec des représentants comme la servannaise Anne de Tourville dont le prodigieux succès de Jabadao n'est pas épuisé et qui s'apprête à lancer son Matelot Gaël, déjà connu des lecteurs des Nouvelles littéraires[6] »
« Dans cet attachant ouvrage, l’auteur fait revivre quelques figures de femmes qui menèrent sur mer des existences hors série : Alvilda, fille du roi Siward, une princesse-pirate à l’âge du fer; Jeanne de Clisson, une grande dame de la mer au XIVe siècle ; Mary Read, Anne Bonny, pirates d’Angleterre, et gibiers de potence ; Julienne David et Louise Antonini, deux filles corsaires de France ; Mme Ching, femme-pirate de la mer de Chine ; la paisible et courageuse Eugénie Tuai, la pêcheuse d’Ouessant[7]. »
En , Anne de Tourville se voit attribuer le « Prix littéraire de Bretagne » pour le manuscrit de son recueil de nouvelles Les gens de par ici. Ce prix est décerné pour la première, et unique, fois au nom de la Société amicale des auteurs bretons. Parmi les membres du jury réunis à Rennes sous la présidence de Florian Le Roy, on relève les noms de Théophile Briant, Jean des Cognets, Jean Merrien, Marie-Paule Salonne, Jean de la Varende[9].
Le , par six voix contre quatre à Bruno Gay-Lussac pour La ville dort, les dames du Femina attribuent leur prix à Anne de Tourville, dès le deuxième tour. Louise de Vilmorin pour Julietta, Michel de Saint-Pierre pour La mer à boire, n'ont reçu chacun qu'une voix au premier tour[10].