Fauteuil 35 de l'Académie française | |
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Président Humanisme et Renaissance (d) | |
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Président Association internationale des études françaises (d) | |
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Jonathan Mallinson (d) |
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Distinctions | Liste détaillée Bourse Guggenheim () Prix Pierre-Georges-Castex () Prix de la critique () Chevalier de la Légion d'honneur () Prix Claude-Lévi-Strauss () Officier de l'ordre national du Mérite () Officier des Arts et des Lettres () Prix Guizot () Commandeur des Arts et des Lettres () Commandeur des Palmes académiques Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences Professeur honoris causa de HEC Paris |
Les Antimodernes (d) |
Antoine Compagnon, né le à Bruxelles, est un écrivain, critique littéraire et académicien français.
Spécialiste notamment de Marcel Proust, il mène plusieurs carrières dont celle d'enseignant, de romancier et de critique littéraire. Il est professeur au Collège de France de 2006 à 2021.
Il est élu à l'Académie française le 17 février 2022. Il est reçu par Pierre Nora, sous la Coupole, lors de la séance solennelle du 11 mai 2023.
Fils du général Jean Compagnon[1] et de Jacqueline Terlinden, Antoine Compagnon est issu d'une fratrie de six enfants[2].
Il passe son enfance en Tunisie, à Londres, puis à Washington, au gré des affectations de son père[3]. Après la mort précoce de sa mère[3], il achève ses études secondaires au Prytanée national militaire de La Flèche, puis entre à l'École polytechnique[4] (promotion 1970) et devient ingénieur des ponts et chaussées[2] (1975)[5].
À 25 ans, s'étant rendu compte que « construire des ponts n'était pas sa passion », il bifurque vers les lettres[3]. Docteur en littérature française en 1977 (sous la direction de Julia Kristeva)[6], il devient docteur d'État es lettres en 1985 (sous la direction de Jean-Claude Chevalier)[7]. Il se définit comme « un quasi autodidacte en littérature »[3].
S'étant « converti à la littérature » par le biais de Roland Barthes (avec qui il dîne une fois par semaine[3], et qui l'évoque par ses initiales dans ses Fragments d'un discours amoureux[8]), il fait ses débuts comme pensionnaire de la Fondation Thiers et attaché de recherche au CNRS en linguistique et littérature françaises (1975-1978).
Après sa première thèse, il enseigne à l’École polytechnique dans le département « Humanités et sciences sociales » (1978-1985), à l'Institut français du Royaume-Uni à Londres (1980-1981), et devient maître de conférences à l'université de Rouen en 1981. En 1985, après sa thèse d'État, il part comme professeur à l'université Columbia à New York, où il sera nommé Blanche W. Knopf Professor of French and Comparative Literature en 1991. En France, il est professeur à l'université du Maine (1989-1990), puis à l'université Paris IV-Sorbonne (1994-2006).
Le Démon de la théorie (Seuil, Paris, 1998), sous-titré Littérature et sens commun, est l'une des rares tentatives critiques qui traitent de la crise théorique affectant la théorie littéraire universitaire. Ce texte, s'il ne marque pas un retour à « l'histoire littéraire » de Gustave Lanson, se donne comme le chant du cygne de la critique structuraliste des années 1970. « Le sens » revient à l'honneur en littérature.
En 2005, il publie son « ouvrage phare », Les Antimodernes[3]. De 2006 à 2021, il occupe au Collège de France la chaire de « Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie ». Il fait partie, entre 2006 et 2011, du Haut Conseil de l'éducation et, entre 2006 et 2013, du Haut Conseil de la science et de la technologie.
Pendant l'été 2012, il propose une chronique quotidienne sur France Inter sous le titre Un été avec Montaigne, accompagnée des lectures du comédien Daniel Mesguich[9]. Cette chronique donnera lieu à la publication d'un ouvrage qui constituera un grand succès de librairie de l'été suivant[10]. Il revient sur cette station dans le cadre de la grille d'été 2014 afin d'assurer une chronique intitulée Un été avec Baudelaire[11].
Candidat à l'Académie française au fauteuil de Pierre-Jean Rémy lors de l'élection du [12],[13], il obtient dix puis sept voix ; c'est Xavier Darcos[14] qui est élu. Fin 2021, il dépose à nouveau sa candidature, afin de succéder au grand ophtalmologue et humaniste Yves Pouliquen. Il est élu à l'Académie française le 17 février 2022 au premier tour, avec quatorze voix[15].
Il est président du conseil scientifique de la Bibliothèque nationale de France[16].
En 2014, ses propos sur la féminisation de l'enseignement (« la féminisation massive de ce métier a achevé de le déclasser, c'est d'ailleurs ce qui est en train de se passer pour la magistrature[17] ») lui valent de vives réactions dans les médias[18],[8],[19]. Il explique peu après que l'article publié ne reflète pas la distance qu'il a prise vis-à-vis de ces idées[20],[8].
En , il signe le « manifeste contre le nouvel antisémitisme » paru dans Le Parisien[21].
Antoine Compagnon a édité Du côté de chez Swann dans la collection « Folio » (Gallimard, 1988), Sodome et Gomorrhe dans la « Pléiade » et « Folio » (Gallimard, 1988 et 1989), ainsi que les Carnets de Proust (Gallimard, 2002), Réflexions sur la politique (Laffont, « Bouquins », 2007) et Réflexions sur la littérature (Gallimard, « Quarto », 2007) d'Albert Thibaudet, La Grande Guerre des écrivains (Gallimard, « Folio », 2014).