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Philologue, poète, hagiographe, traducteur |
Bonino Mombrizio (en latin Boninus Mombritius[1]) est un humaniste italien du XVe siècle, écrivain (surtout poète latin), philologue et éditeur de textes, acteur des débuts de l'imprimerie en Italie. Né en 1424[2], sans doute à Milan, il est mort dans cette même ville à une date incertaine, postérieure au [3].
Issu d'une famille noble originaire semble-t-il de Romagne, il fit des études humanistes à l'université de Ferrare, où il fut l'auditeur de Guarino Veronese, et prit aussi ses grades in utroque jure. Il était installé à Milan avant 1458, et son activité est documentée dans cette ville entre 1458 et 1478. Il était employé de l'administration financière du duché, d'abord comme contrascriptor ad trafigum salis[4], ensuite, à partir de 1470 environ, comme l'un des cancellarii intratarum extraordinarium. Dans les années 1470, il fut (à titre privé) l'un des protagonistes de l'introduction de l'imprimerie à Milan (notamment comme associé de l'imprimeur Domenico Giliberti da Vespolate). Il semble aussi avoir donné un enseignement public, et était un ami proche de Pier Candido Decembrio, qui lui soumettait ses textes pour correction. Il était marié et père d'une famille nombreuse (quatre filles selon une lettre de 1472).
Il réalisa avant 1465 une traduction en vers latins de la Grammaire grecque de Constantin Lascaris (dédié à Ippolita Maria Sforza, conservée dans un manuscrit de la Bibliothèque ambrosienne), et donna également une traduction de la Théogonie d'Hésiode en latin (dédiée à Borso d'Este, imprimée en 1474 à Ferrare par André Belfort[5]). Il copia sur manuscrits des textes anciens comme le De architectura de Vitruve ou la Descriptio orbis terræ d'Avienus.
Comme écrivain, il est l'auteur d'écrits de circonstance en l'honneur de la dynastie régnante Sforza : depuis des épithalames pour les mariages, en 1451 de Sforza Secondo (1435-1491), et en 1455 de Tristano (1429-1477), fils naturels du duc François, jusqu'à une threnodia (déploration) après l'assassinat du duc Galéas Marie le . Parmi ses autres compositions littéraires, on peut citer : Momidos (sur les vices des femmes, texte dédié à la duchesse Bonne de Savoie) ; De varietate fortunæ (dédié au duc Galéas Marie) ; un recueil poétique Bucolica (dédié au même, et offert dans un manuscrit enluminé, conservé à Cobourg). Il faut également citer trois Vies de saints en vers (deux en latin et une en italien) : une Vita Hieronymi en 1 080 hexamètres, dédiée d'abord au pape Paul II, puis après sa mort à Sixte IV ; une Vita Ioannis Evangelistæ (dédiée à Giovanni Borromeo, comte d'Arona) ; et une Vita di Caterina d'Alessandria, poème en tercets inspirés de Dante, seul texte littéraire en italien attribué avec certitude à Mombrizio[6] (copié sur un codex richement enluminé, actuellement Ms. 10975 de la Bibliothèque royale de Bruxelles, dédié et offert à l'origine à la duchesse Blanche Marie). Mais sa composition la plus connue fut sans doute le poème De dominica passione en six livres, dédié à Sixte IV (imprimé à Milan par Antonio Zarotto en 1474).
En plus de celles de ses œuvres qui ont été imprimées, Bonino Mombrizio a contribué comme philologue à plusieurs éditions incunables[7] :
Le Sanctuarium est un recueil hagiographique en deux grands volumes in-folio, contenant 334 Vies de saints, rangées par ordre alphabétique du nom du personnage. Plus de la moitié (185) se retrouvent dans le Liber notitiæ sanctorum Mediolani du prêtre hagiographe Goffredo da Bussero (fin du XIIIe siècle). Plus de 300 concernent des saints des premiers siècles du christianisme, et il y a 56 Vies classiques dues à des auteurs connus (la Vie de saint Antoine d'Athanase d'Alexandrie, la Vie de saint Martin de Sulpice Sévère...). Mais il y a aussi de nombreuses Vies anonymes tirées de sources parfois non identifiées. Ce fut le premier grand recueil hagiographique imprimé avant ceux de Luigi Lippomano et de Laurentius Surius.