Fasciné par le cinéma néo-réaliste italien, il débute en 1962 un essai photographique sur les Italiens, en séjournant pendant plusieurs semaines et à de nombreuses reprises en Italie, où il rencontre Alberto Moravia, Elsa Morante et Carlo Levi. Il présente ses photos à l'éditeur Robert Delpire. Le projet de livre ne se réalise pas immédiatement mais il rencontre à cette occasion Henri Cartier Bresson et Marc Riboud.
Bruno Barbey a 25 ans quand il rejoint l'agence Magnum en 1966 et en devient pleinement membre en 1968[6]. Il exerce les postes de vice-président pour l'Europe de 1978 à 1979 et de président de Magnum International de 1992 à 1995.
Au sein de l'agence Magnum, il amorce alors, parallèlement à son travail d'auteur, une carrière de photo-journaliste qui va le conduire à multiplier de courts séjours liés à l'actualité à travers le monde en vue de publications dans des magazines (tels que Life, Paris Match, Stern ou le National Geographic). Il se rend au Biafra au début de la guerre de sécession avec le Nigeria, il suit le général de Gaulle en Pologne, réalise le portrait de Nasser et photographie le cinquantième anniversaire de la révolution soviétique à Moscou. De temps à autre, il séjourne plus longtemps dans un pays ou une région particulière pour en publier un livre.
Il photographie, en couleur, abondamment les révoltes ouvrières et étudiantes de Mai 68 à Paris[7]. Il s'associe à un groupe composé entre autres de Marker et Godard pour réaliser des films au banc-titre sur les grèves. Il photographie également les émeutes étudiantes à Tokyo. En 1970, il réalise avec Jean Genet un reportage sur les Palestiniens, publié dans le magazine Zoom. En 1971 et 1972, il couvre la guerre du Vietnam, notamment la bataille d'An Lộc. Ses photographies sont publiées dans le magazine Life.
Il amorce en 1972 un travail au long cours sur le Maroc, pays de son enfance, avec le désir de sauver une mémoire en train de se perdre. Plusieurs livres, avec des textes de Jemia et J. M. G. Le Clézio et de Tahar Ben Jelloun, en seront publiés dans les années 1990 et 2000.
En 1980, il passe trois mois à Bombay pour publier un livre aux éditions Time and Life. En 1981 et 1982, il fait de longs séjours en Pologne qui est, sous l'impulsion du syndicat Solidarność, à un tournant de son histoire. Il suivra la très populaire tournée du Pape. Il en tirera un livre (préfacé par le journaliste Bernard Guetta). En 1984, il publie un livre sur le Gabon. En 1991, il couvre la guerre du Golfe puis suit les réfugiés kurdes en Irak et en Turquie.
Durant ces années, il a multiplié les séjours au Maroc. À Paris, l'Institut du monde arabe accueille une exposition sur la ville de Fès en 1996, puis le Petit Palais en réceptionne une sur le Maroc en 1999.
Depuis 2005, il se consacre à un long travail sur la Turquie[8], principalement à Istanbul. Il a fait aussi plusieurs séjours en Corée du Sud (2007-2008), au Brésil (2008-2009) et en Chine (2008-2013).
2023 : Les Italiens, Académie des beaux-arts, Pavillon Comtesse de Caen, Paris, France (Commissaires : Caroline Thiénot-Barbey et Jean-Luc Monterosso).
2023-2024 : Palette méditerranéenne du Portugal au Maroc. La Chapelle, Clairefontaine-en-Yvelines, France.
2023-2024 : Always On the Move [Rétrospective]. Musée National, Varsovie, Pologne (Commissaires : Caroline Thiénot-Barbey et Weronika Kobylińska).