Charles-François-Adrien Macret

Charles-François-Adrien Macret
Charles-François-Adrien Macret et Augustin de Saint-Aubin, La Fontaine enchantée de la vérité d'amour, d'après Charles-Nicolas Cochin, 1783
Naissance
Décès
(à 32 ans)
Paris
Nationalité
Française
Activité
Maître
Lieu de travail
Père
Jean-Baptiste Macret
Mère
Marie-Charlotte Miannay
Fratrie
Marie-Anne-Françoise-Charlotte Macret, Jean-César Macret
Conjoint
Marie-Julie Petit

Charles-François-Adrien Macret est un dessinateur et graveur d'interprétation au burin, français, né le 2 mai 1751 à Abbeville. Il vécut à Paris successivement rue Galande (1771), rue Saint-Jacques (1775) puis rue du Petit-Bourbon (1780) et mourut le 24 décembre 1783 à Paris. Ses gravures sont signées Macret, Carolus Macret, C. Macret ou C.F. Macret.

Portrait d'Antoine Petit, 1775
Pierre-Adrien Choquet, Aux hommes dignes de mémoire nés à Abbeville et aux environs : assis à droite avec ses estampes, Charles-François-Adrien Macret

Selon Philippe Tillier, la branche abbevilloise de la famille Macret a pour aïeul le mégissier (blanchisseur de peaux de bêtes) Nicolas Macret, originaire du village d'Ancennes, près de Blangy-sur-Bresle, dont le petit-fils François († 1613) s'est installé à Abbeville[1]. Charles-François-Adrien Macret est, après sa sœur aînée Marie-Anne-Françoise-Charlotte (née en 1749, elle sera l'épouse du peintre Pierre-Adrien Choquet) le deuxième des sept enfants nés du mariage de Jean-Baptiste Macret, arrière-petit-fils de François, et de Marie-Charlotte Miannay, fille d'un brasseur et marchand tourbier de Long[2]. Le dernier des sept enfants, qui naît en 1768, est Jean-César, qui sera également graveur. Marchand savonnier de profession, Jean-Baptiste Macret mourra ébouillanté le 16 décembre 1772 des suites d'une chute accidentelle dans une cuve de sa savonnerie[2].

Les dispositions de Charles-François-Adrien Macret pour les arts le font entrer dès 1764 et pour une durée d'un an en apprentissage à Abbeville chez un graveur sur métaux du nom de Joseph Selik, originaire de Hanovre et spécialisé dans l'art héraldique[2]. C'est après cette première expérience, encore artisanale plutôt qu'artistique, qu'il trouve ses premiers vrais maîtres à Paris en Nicolas-Gabriel Dupuis et Claude-Antoine Littrey de Montigny, puis qu'il poursuit sa formation, après le décès de ceux-ci, auprès de Jacques-Philippe Le Bas, Jacques Aliamet et Augustin de Saint-Aubin[1]. Les estampes titrées La Madone aux enfants (conservée par l'Académie des Lyncéens de Rome)[3] et La fontaine enchantée de la vérité de l'amour (conservée par le British Museum de Londres)[4], en portant les mentions Gravée à l'eau-forte par A. de Saint-Aubin et Terminée au burin par C. Macret[3], insinuent qu'avec ce dernier maître une relation de collaboration et d'estime s'est nouée, ce que cautionnent les frères Goncourt en citant un document écrit de la main d'Augustin de Saint-Aubin évoquant en Charles-François-Adrien Macret l'un de ses meilleurs élèves, « faisant honneur à l'art français »[5]. Le Portrait d'Antoine Petit, « très célèbre médecin » que Charles-François-Adrien Macret grave en 1775 sera perçu comme l'aboutissement de sa pleine maturité[2].

Du mariage, en juin 1777 à Paris, de Charles-François-Adrien Macret avec Madeleine-Julie Petit († 11 mai 1782) naîtront trois enfants, Jacques-Charles en juin 1778, Pierre-Adrien en mai 1779 (Pierre-Adrien, Jacques-Alexandre en 1782[2],[1].

Si Pierre-François Basan choisit, parallèlement à des graveurs de sa propre génération (comme Jacques Firmin Beauvarlet, abbevillois à l'instar de notre artiste, ou Jean-Georges Wille), d'éditer de plus jeunes graveurs, Charles-François-Adrien Macret est de ces derniers, aux côtés de Pierre Maleuvre, Heinrich Guttenberg, Pietro Antonio Martini ou Charles Emmanuel Patas.

« Consumé par une fièvre lente que son ardeur pour le travail rendit peut-être incurable, évoque l'historien Charles François Louandre, Charles-François-Macret mourut le 24 décembre 1783, n'ayant pu terminer sa belle planche du Siège de Beauvais à laquelle il donnait tous ses soins et qui lui aurait infailliblement ouvert les portes de l'Académie royale de peinture et de sculpture »[6]. Plusieurs planches majeures restent de la sorte inachevées, parmi lesquelles le Couronnement de Jean de la Fontaine par Ésope aux Champs Élysées, reprise par Heinrich Guttenberg et terminée en 1785[7] ou Le Mouchoir, terminée par Charles-Eugène Duponchel et éditée en 1787 avec une dédicace touchante, Dédié à Monsieur de Monchanin, Écuyer, par ses trois petits serviteurs et amis les mineurs Macret, appelant à la compassion envers les orphelins[8]. « Le peu de morceaux qu'il a gravés fait regretter qu'il n'ait pas fourni une plus longue carrière », confirment Michael Huber et Carl Christian Heinrich Rost[9].

« Paraissant d'une constitution délicate, mince, de petite taille, chétif et souffreteux »[2] : c'est ainsi qu'avec semble-t-il plus de fidélité que de complaisance le peintre Pierre-Adrien Choquet (1743-1813) brossa les traits de son beau-frère Charles-François-Adrien Macret dans un important tableau intitulé Aux hommes dignes de mémoire nés à Abbeville et aux environs que conservait l'hôtel de ville d'Abbeville et qui fut détruit dans le bombardement du 20 mai 1940. Micheline Agache, conservatrice du musée Boucher-de-Perthes, sut établir cependant qu'un plus petit tableau de Choquet heureusement conservé par le musée n'était autre qu'une première version de l'œuvre disparue.

Vue de l'explosion du magasin à poudre d'Abbeville, 2 novembre 1773, d'après Pierre-Adrien Choquet
Joseph Legros, d'après Sébastien Leclerc

Artistes interprétés (ordre alphabétique)

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Émile ou De l'éducation, d'après Clément-Pierre Marillier

Graveurs interprétants (ordre alphabétique)

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Contributions bibliophiliques (ordre chronologique)

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  • Nicolas Schenker (1760-1848)[31].

Réception critique

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  • « On a perdu depuis peu un artiste bien intéressant par son talent et par ses qualités personnelles. Avec des talents supérieurs, il n'est pas nécessaire d'avoir parcouru une longue carrière pour obtenir une réputation distinguée ; non seulement l'artiste dont nous déplorons la perte aurait pu égaler les plus grands maîtres, mais on remarquait dans ses ouvrages le sentiment, l'expression et le caractère des artistes qu'il traduisait, lorsqu'une mort prématurée est venue l'enlever aux arts... On remarque dans ses différents ouvrages une profonde connaissance du dessin, une touche moelleuse, suave, spirituelle. » - Mercure de France[32]
  • « Charles, s'il n'était mort à l'âge de 32 ans, aurait certainement figuré parmi les plus grands artistes dont Abbeville a le droit de s'enorgueillir. » - Henri Macqueron[2]
  • « Macrret fut aussi un charmant dessinateur ; ses paysages, notamment, sont pleins de charme et dénotent une consciencieuse étude de la nature. » - Dictionnaire Bénézit[33]

Collections publiques

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Royaume-Uni

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  • Fitzwilliam Museum, Cambridge, Galerie des peintres flamands, hollandais et allemands de Jean-Baptiste-Pierre Lebrun.
  • British Museum, Londres, Œuvres complètes de Crébillon, 1785[30] ; La fontaine enchantée de la vérité d'amour, d'après Charles-Nicolas Cochin[4] ; Les Prémices de l'amour-propre d'après Gonzales Coques[10] ; Réception de Voltaire par Henri IV aux Champs Élysées, d'après Louis-François-Sébastien Fauvel[37] ; L'Offrande faite à l'amour, d'après Jean-Baptiste Greuze[38] ; Les Trois Grâces, d'après Angelica Kauffmann[15] ; Couronnement de Jean de La Fontaine par Esope aux Champs Élysées, d'après Jean-Jacques Le Barbier[7] Jeune Enfant enlevant un cerf, d'après Nicolas Maes[17] ; Léonard de Vinci mourant dans les bras de François Ier, d'après François-Guillaume Ménageot[19] ; Arrivée de Jean-Jacques Rousseau aux Champs Élysées, d'après Jean-Michel Moreau[20] ; Samson et Dalila[25] et Le Sauveur et la Samaritaine auprès du puits[26], d'après Adriaen van der Werff.
  • Royal Collection, Londres, Léonard de Vinci mourant dans les bras de François Ier, d'après François-Guillaume Ménageot.
  • Kingston Lacy, Wimborne Minster, L'Offrande faite à l'amour, d'après Jean-Baptiste Greuze[14].
  • Musée d'art et d'histoire de Genève, Couronnement de Jean de La Fontaine par Ésope aux Champs Élysées, d'après Jean-Jacques Le Barbier ; Arrivée de Jean-Jacques Rousseau aux Champs Élysées, d'après Jean-Michel Moreau ; Peintures antiques d'Herculanum, d'après Pierre-Adrien Pâris[23].

États-Unis

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Collections privées

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Références

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  1. a b c et d Philippe Tillier, Les graveurs d'Abbeville. Société d'émulation d'Abbeville / F. Paillart éditeur, 2022, pp. 355-361.
  2. a b c d e f et g Henri Macqueron, Les Macret, graveurs abbevillois, catalogue raisonné de leur œuvre publié d'après les notes d'Émile Delignières, Imprimerie A. Lafosse, 1914.
  3. a b et c Académie des Lyncéens, La Madone aux enfants, par Augustin de Saint-Aubin et Charles-François-Adrien Macret
  4. a b et c British Museum, La Fontaine enchantée de la vérité d'amour
  5. Les frères Goncourt, L'art du XVIIIe siècle, Charpentier, Paris, 1881-1882.
  6. Charles François Louandre, Biographie d'Abbeville et de ses environs, Imprimerie de Devérité, Abbeville, 1829.
  7. a b et c British Museum, Couronnement de Jean de La Fontaine par Ésope aux Champs Élysées
  8. a et b Bibliothèque nationale de France, Le mouchoir, par Charles-François-Adrien Macret et Charles-Eugène Duponchel
  9. Michael Huber et Carl Christian Heinrich Rost, Manuel des curieux et des amateurs d'art, Orell, Fusliet Cie, 1804, tome septième, p. 320.
  10. a et b British Museum, Les Prémices de l'amour-propre
  11. a et b Metropolitan Museum of Art, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  12. a et b San Francisco De Young Museum, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  13. a et b Fogg Museum, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  14. a et b Kingston Lacy, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  15. a et b British Museum, Les trois Grâces
  16. a et b Bibliothèque d'État de Berlin, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  17. a et b British Museum, Jeune enfant enlevant un cerf
  18. a et b Cooper Hewitt, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  19. a et b British Museum, Léonard de Vinci mourant dans les bras de François Ier
  20. a et b British Museum, Arrivée de Jean-Jacques Rousseau aux Champs-Élysées
  21. a b et c Réunion des musées nationaux, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  22. Gérôme Doucet, Peintres et graveurs libertins du XVIIIe siècle, Albert Méricant éditeur, Paris, 1913.
  23. a et b Musée d'art et d'histoire de Genève, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  24. a b et c British Museum, Voyage pittoresque, ou description du voyage de Naples et de Sicile
  25. a et b British Museum, Samson et Dalila
  26. a et b British Museum, Le Sauveur et la Samaritaine auprès du puits
  27. a et b Bibliothèque de la ville de Trèves, Les frères Macret dans les collections
  28. Louis Drummond, Traité sur la cavalerie, ouvrage en ligne
  29. Nathalie Lemoine-Bouchard, « Louis-Nicolas van Blarenberghe et le Traité sur la cavalerie de Drummond de Melfort », Histoire de l'art, n°45, décembre 1999, pp. 57-69
  30. a et b Utpictura, "Œuvres de Crébillon", contribution de Charles-François-Adrien Macret dans les collections du British Museum
  31. Dictionnaire Bénézit, Nicolas Schenker, Gründ, 1999, tome 12, page 403.
  32. Mercure de France dédié au Roi par une société de gens de lettres, chez Panckoucke, Paris, 11 mai 1784, pp. 130-131.
  33. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 8, p. 938.
  34. École nationale supérieure des beaux-arts, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  35. Pinacothèque Tosio Martinengo, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  36. Kunsthistorisches Institut in Florenz, Charles-François-Adrien Marillier dans les collections
  37. British Museum, Réception de Voltaire par Henri IV aux Champs-Élysées
  38. British Museum, L'Offrande faite à l'amour dans les collections
  39. National Gallery of Art, Charles-François-Adrien Macret dans les collections
  40. Charles de Bremmaker, Catalogue raisonné de la précieuse collection de dessins et d'estampes au nombre de près de 30.000 provenant du cabinet de M. Charles Van Hulthem, Verhulst, Gand, 1846.

Bibliographie

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Liens externes

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