Il remporte le premier prix du concours de composition lancé par la Société des beaux-arts de Caen à l’occasion de la célébration du centième anniversaire de la fondation de la Société d’agriculture et de commerce. Sa cantate est exécutée le à l’hôtel de ville de Caen.
Il obtient l’année suivante son admission au Conservatoire de Paris dans la classe d’Ambroise Thomas, grâce à l’appui de Savard. Après avoir étudié le contrepoint, la fugue et la composition idéale pendant deux ans, il est reçu second en loge au prix de Rome en 1865, et remporte le Grand prix au concours définitif avec sa cantate Renaud dans le jardin d’Armide, exécutée le dans la salle des concerts du Conservatoire.
Il revient à Paris en juillet 1868 avec la partition d'un opéra-comique, Le Florentin, qu’il soumet à l’un des concours de composition dramatique du ministère des Beaux-Arts et remporte en novembre 1869. Il reprend parallèlement ses études de contrepoint et fugue avec Charles-Alexis Chauvet, alors organiste à l’église de la Sainte-Trinité. En attendant la représentation toujours repoussée de son opéra à cause de la guerre franco-prussienne de 1870 et des évènements politiques qui s'ensuivent, il compose une messe de Requiem, exécutée pour la première fois à Bordeaux le au profit des victimes et des orphelins de guerre ; des fragments en sont exécutés à Paris en 1872 par la Société des concerts du Conservatoire, puis aux Concerts populaires en 1873.
Après de nombreuses démarches, Le Florentin est enfin représenté à l’Opéra-Comique le 26 février 1874. L’accueil du public est assez favorable[réf. nécessaire]. Bien que n’obtenant jamais plus qu’un succès de mode, la musique de ce « compositeur d’un classicisme dépassé[2] » franchit les frontières. Il fait ainsi représenter en 1882 au Covent Garden de Londres un « grand opéra » intitulé Velleda, tiré des Martyrs de Chateaubriand. Lors de la première de la version française, le au théâtre de Rouen, cette œuvre est ovationnée, mais ne dépassa pas les 4 représentations[réf. nécessaire].
En 1880, il est nommé professeur d’harmonie puis, en 1894, professeur de composition au Conservatoire de Paris où il forme, entre autres, André Caplet, Paul Pierné, Philippe Gaubert et Achille Philip. Pressenti pour succéder à Théodore Dubois à la direction du Conservatoire de Paris, il est mis en cause dans le scandale qui entoure le concours du prix de Rome en 1905 : à la fois professeur d'une partie des concurrents et membre du jury, il est accusé d'avoir favorisé l'attribution des six places de logistes à ses propres élèves, tandis que Maurice Ravel, à l'indignation générale, a été éliminé dès le concours d'essai[3],[4].
↑« Vers le début du mois de mai 1905 s'ouvrait le concours préliminaire aux épreuves du prix de Rome. Dix-neuf concurrents se présentaient : ils appartenaient aux classes de MM. Fauré, Lenepveu et Widor. [...] Résultat : seuls sont reçus six élèves de M. Lenepveu, le seul professeur qui fût en même temps membre du jury. Parmi les candidats refusés se trouvaient Mlle Fleury, élève de M. Widor, et M. Ravel, élève de M. G. Fauré, tous deux seconds prix de Rome à l'un des précédents concours. [...] Comment se fait-il que deux seconds prix de Rome ne soient même plus jugés digne de concourir ? Et la constitution du jury ne le rend-elle pas suspect ? Et le résultat du concours ne confirme-t-il pas ces soupçons, avec une sorte de candeur naïve et stupéfiante ? N'est-ce pas le cas, ou jamais, de réviser un jugement où se sourit à elle-même la plus béate iniquité ? » – Louis Laloy, Le Mercure musical, no 2, , p. 85 (lire en ligne sur Gallica).
↑« L'échec manigancé d'un jeune et audacieux compositeur au concours de Rome suscite un tollé général ; les journaux quotidiens s'en emparent et multiplient les interviews ; le retoqué y récolte un renom subit, tandis que M. Lenepveu en dégringole de ses rêves directoriaux, car « l'Administration » même s'en émeut : un Gabriel Fauré nommé par un ministre, sur la proposition d'un secrétaire d'État. » – Jean Marnold, Le Mercure musical, 15 juin 1905, pp. 449-50 (lire en ligne sur Gallica).