Naissance |
Strasbourg |
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Activité principale | Ondiste, professeur, pianiste et compositeur |
Genre musical | musique classique, musique electronique, Modern-classique, Romantique, Minimaliste, Avant-garde, Jazz, Expérimental |
Instruments | Piano, ondes Martenot, Synthétiseurs, Harmonium d'Inde |
Labels | Gizeh Records, NAHAL Recordings |
Site officiel | http://www.christineott.fr |
Christine Ott est une musicienne française, compositrice et arrangeur, née le à Strasbourg[1].
Elle est à la fois pianiste et virtuose des ondes Martenot[2].
Christine Ott est médaillée d'or du conservatoire de Strasbourg et a obtenu le prix du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Elle a été élève successivement de Françoise Cochet-Métairon au Conservatoire de Strasbourg, puis de Valérie Hartmann-Claverie et Jeanne Loriod au Conservatoire de Paris[3]. Elle enseigne la pratique des ondes Martenot au Conservatoire de de Strasbourg depuis 1997[4].
De formation classique, elle s'est produite comme ondiste soliste au sein de nombreux orchestres classiques et festivals. Elle interprète les œuvres majeures du répertoire pour ondes Martenot (Olivier Messiaen[5], Marcel Landowski, Edouard Michael, Edgard Varèse, Arthur Honegger, André Jolivet[6]... sous la direction notamment de Steven Mercurio, Stefan Anton Reck, Cyril Diederich ou David Reiland), mais aussi des œuvres plus récentes telles que "Smear" écrite par Jonny Greenwood (Radiohead), qu'elle jouera notamment au Festival Présences de Radio France avec le Sinfonietta d'Oslo en 2008[7]. En 2006, elle est choisie pour représenter les ondes Martenot au premier Festival de Musique Électronique de Budapest[8]. Elle obtient en 2002 le premier prix de compositions François de Roubaix du Festival mondial de l'image sous-marine d'Antibes. Elle enregistre différentes pièces pour ondes Martenot au sein d'ensembles de musique de chambre dirigés par Jeanne Loriod à la fin de sa vie ; notamment le disque Vol d'oiseau pour quatuor d'ondes Martenot et piano avec des pièces de Guinot, Lévine ou Blanchot [9], mais aussi pour six ondes l'album Electric Dream Fantasy de Roger Tessier, directeur artistique de l'ensemble L'itinéraire[10].
Christine Ott s'est surtout fait connaître dans le champ des musiques populaires, et pour avoir travaillé sur disque comme sur scène avec Yann Tiersen pendant près de 10 ans, de 2000 à 2009[11]. Elle a également collaboré avec Dominique A, Radiohead, Jean-Philippe Goude, Syd Matters, Tindersticks, Noir Désir, DAAU, Cascadeur, Chapelier Fou ou Oiseaux-Tempête.
Depuis 2009 et son départ du groupe de Yann Tiersen, Christine Ott se consacre essentiellement à sa carrière solo. Elle sort son premier album intitulé "Solitude Nomade"[12],[13]. Selon la presse qui entoure la sortie du disque, sa musique est à la fois inclassable, mélodieuse, inspirée et inquiétante grâce à son instrument énigmatique, captivant et insaisissable[14],[15]. En 2016, sort son second album Only Silence Remains, chroniqué notamment par les Inrockuptibles[16] ou The Wire, Adventures in Modern Music. La compositrice publie en 2020 son troisième album solo intitulé Chimères (pour Ondes Martenot), entièrement conçu à partir des Ondes Martenot[17]. L'album est produit par Mondkopf et Frederic D. Oberland sur leur label NAHAL Recordings. En 2015, elle forme avec Mathieu Gabry le projet parallèle Snowdrops[18], et avec lequel elle réalise plusieurs créations scéniques et bandes originales pour des films ou pour le théâtre. Le duo sort en 2020 l'album intitulé Volutes, chez Injazero Records, et que le quotidien britannique The Guardian classe dans les 10 meilleurs albums de musique contemporaine de 2020[19].
Compositrice à la sensibilité communicative et éminemment cinématographique, elle cultive son approche de la musique à l'image dans de nombreuses bandes originales et dans ses ciné-concerts reconnus pour leur précision particulière ; en 2012, elle propose une nouvelle partition sonore pour le film Tabou, de F.W. Murnau[20],[21], et en 2014, elle crée un ciné-concert sur la base de courts métrages de Lotte Reiniger[22], pionnière du cinéma d'animation en théâtre d'ombres dans les années 30. Son travail sur Nanook of the north de Robert Flaherty est également reconnu. Elle présente cette création en collaboration avec le joueur de Hang Torsten Böttcher au Festival International du Film de La Rochelle en 2013, puis tournera à nouveau cette création à l'hiver 2019[23].
Elle a signé la musique originale du film La Fin du silence de Roland Edzard (Quinzaine des réalisateurs, Festival de Cannes 2011) ou encore du premier film du thailandais Phuttiphong Aroonpheng Manta Ray[24]. Le film reçoit le prix du meilleur film à la Mostra de Venise 2018, sélection Orizzonti[25],[26]. Au-delà de ses compositions originales, elle donne également sa couleur unique à certains films où elle intervient en tant qu'interprète ou co-compositrice : sur « Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain » de Jean-Pierre Jeunet (composition Yann Tiersen), sur Où va la nuit de Martin Provost (composition Hugues Tabar-Noval), sur Les salauds de Claire Denis (composition Tindersticks), ou encore sur Minute Bodies, co-composé avec Stuart Staples et Thomas Belhom ; le thème principal est une de ses compositions solo aux Ondes Martenot, et certains chapitres sont des ré-interprétations de morceaux issus de Only Silence Remains. La création est présentée en avant première au Festival du film de Londres et est diffusée dans différents festivals comme au centre Pompidou-Metz. Christine Ott est régulièrement invitée comme membre de jurys de festival de cinéma, comme au Festival du film francophone de Tübingen en 2013 ou au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand en 2020[27].
En tant que pianiste, Christine Ott dit fréquemment que le fait d'être ondiste lui donne une technique toute particulière[28]. Son travail de compositrice est régulièrement rapproché des compositeurs français du XXe siècle (Olivier Messiaen[29], Claude Debussy[30], Erik Satie[31]) ainsi que des pionnières des musiques électroniques telles que Laurie Spiegel, Wendy Carlos ou Suzanne Ciani[32].