Il a été acteur de théâtre, cinéma et télévision. Son allure et son visage hors norme, ainsi que son accent d'origine « moldo-valaque », ont éventuellement pu marquer les spectateurs français à partir des années 1950.
Il a été l'époux de l'actrice Denise Péron (1925-1996) dont il a eu une fille, l'actrice et metteuse en scène Stéphanie Loïk.
Selon le site Allociné, il serait né Daniel Zapognikof[1] le à Providencia au Chili. Les documents officiels confirment le nom de naissance « Daniel Emilfork »[2],[3]. Ses parents, Emilfork[c] et Elena Berenstein, étaient des Juifs originaires d’Odessa, ville qu’ils avaient quittée à la suite d’un pogrom, et qui avaient émigré en Amérique du Sud[4]. Il arrive en France en 1949, sans parler le français, afin de suivre une formation d’acteur de théâtre, qu’il commence au cours de Tania Balachova[4].
Le visage hors norme de Daniel Emilfork l’a conduit à jouer principalement des rôles de méchant au cinéma ou à la télévision (il est notamment connu du grand public pour son interprétation du Kanak dans la série Chéri-Bibi de Jean Pignol en 1974 ou de Krank dans La Cité des enfants perdus en 1995)[4], parallèlement à une carrière théâtrale très variée. Il a notamment marqué les esprits par son interprétation des Trois Sœurs de Tchekhov, dans une mise en scène de Sacha Pitoëff au théâtre de l'Œuvre, au cours des années 1950. Membre de la compagnie Balachova, on a pu le voir dans des pièces de Lorca, Shakespeare, Tchekhov ou Dostoïevski.
À la radio, il a par ailleurs participé, tant comme lecteur que comme acteur dans des dramatiques, à de nombreuses émissions diffusées sur France Culture. Son phrasé caractéristique — ce qu’il appelait son accent moldo-valaque[4] — y faisait merveille, donnant à toutes ses interventions une touche d’étrangeté.
Daniel Emilfork a épousé le l'actrice Denise Péron[3], qu’il a rencontrée dans son cours de théâtre. Ils ont eu une fille, l’actrice et metteur en scène Stéphanie Loïk[4].
À partir des années 1980, il a aussi vécu une longue relation homosexuelle avec le comédien Frédéric Leidgens, qui a été son partenaire au théâtre[4].
↑Le prénom de son père n’est pas mentionné sur son acte de décès : seuls figurent son nom de famille ainsi que le nom complet de sa mère.
Aucune mention de ce type n’apparaît sur son acte de naissance.
Christian Berger, « Nécrologie des personnalités disparues en 2006 : Daniel Emilfork », L'Annuel du Cinéma 2007, Editions Les Fiches du cinéma, Paris, 2006, 752 p., p. 737, (ISBN978-2-902-51614-8)