Comparaison entre le Balzac et le Mirage III V. | |
Constructeur | Dassault Aviation |
---|---|
Rôle | Démonstrateur technologique |
Statut | Détruit |
Équipage | |
1 pilote | |
Motorisation | |
Moteur | 8 x Rolls-Royce RB.108 de sustentation + 1 Bristol Orpheus 3 de propulsion |
Poussée unitaire | Sustentation : 8 x 1 000 kgp Propulsion : 1 x 2 200 kgp |
Dimensions | |
Envergure | 7,32 m |
Longueur | 13,10 m |
Masses | |
À vide | 5 360 kg |
Performances | |
Vitesse maximale | 1 000 km/h (Mach 0,9) |
modifier |
Constructeur | Dassault Aviation |
---|---|
Rôle | Prototype |
Équipage | |
1 pilote | |
Motorisation | |
Moteur | 8 x Rolls-Royce RB.162 de sustentation + 1 SNECMA TF106 de propulsion |
Poussée unitaire | Sustentation : 8 x 2 000 kgp Propulsion : 1 x 8 000 kgp |
Dimensions | |
Envergure | 8,80 m |
Longueur | 16,30 m |
Masses | |
À vide | 6 750 kg |
Performances | |
Vitesse maximale | 2 150 km/h (Mach 2,03) |
modifier |
Au début des années 1960, à la demande du ministère de la Défense français, les constructeurs aéronautiques Dassault Aviation et Sud-Aviation réalisèrent des expérimentations d'avions à décollage et atterrissage verticaux (ADAV) avec deux appareils :
Ce programme fut arrêté en 1966, pour des raisons techniques et financières, ne débouchant sur aucune construction en série. En 1970/71, la Cour des Comptes déclare que le gouvernement français y a investi en vain 200 millions de francs français (238 millions d'euros valeur 2022) ainsi que 79 millions de francs dans le réacteur Rolls-Royce RB.162 (94 millions d'euros valeurs 2022) entre 1960 et 1966[1].
Le gouvernement français lança en un programme expérimental d'avion à décollage et atterrissage verticaux, devant aboutir à un avion de combat. Le constructeur Dassault proposa un avion désigné Mirage III V (V pour "vertical"), équipé de turboréacteurs de sustentation, pour le décollage et l'atterrissage, et d'un turboréacteur classique pour le vol normal. Sud-Aviation proposa un projet de même configuration, le Sud-Aviation SA-X-600. Les deux avions étaient des monoplaces à aile delta[2]. Le projet de Dassault fut accepté, et un contrat de développement accordé à Dassault. Sud-Aviation obtint cependant, en compensation, de participer au programme de Dassault en fabriquant le fuselage du démonstrateur et du Mirage III V[2].
Pour valider la formule, un démonstrateur désigné Balzac V fut construit en utilisant des moteurs déjà existants : il disposait de huit réacteurs Rolls-Royce RB.108 de 1 000 kgp, chacun placés verticalement dans le fuselage, et d'un réacteur de propulsion Bristol Siddeley Orpheus 3 de 2 200 kgp. Plusieurs innovations furent faites sur cet avion : premières commandes de vol électriques et utilisation de la télémesure pour communiquer les données du vol en temps réel avec le sol.
Le premier vol stationnaire fut effectué le , à Melun-Villaroche. La première transition vers le vol horizontal eut lieu le , et un cycle complet de décollage vertical, vol en palier puis atterrissage vertical fut réalisé le . Le prototype s'écrasa cependant le , lors de son 126e vol, tuant son pilote Jacques Pinier. L'avion, après avoir été réparé, reprit ses essais, mais fut définitivement perdu le , lors de son écrasement à Bretigny, provoquant la mort de son pilote, le major Phillip E. Neale, de l'équipe de test de l'USAF venue évaluer l'engin[3].
Commandé en et destiné à atteindre Mach 2, le Mirage III V était plus lourd que le Balzac, et équipé de moteurs plus puissants : huit Rolls-Royce RB 162 de 2 000 kgp chacun pour la sustentation, et un réacteur de propulsion Pratt & Whitney JTF10, construit sous licence par la SNECMA sous la désignation TF106.
Deux prototypes furent réalisés : le Mirage III V 01, qui fit son premier vol stationnaire le [4], et le Mirage III V 02, qui vola pour la première fois le . La première transition du vol stationnaire au vol horizontal eut lieu le . Le , lors de son 11e vol, le V02 atteignit la vitesse de Mach 2,03 en vol horizontal. Avec ses 2 506 km/h, le Mirage III V reste encore à ce jour , l'ADAV le plus rapide du monde et le seul à avoir atteint Mach 2 (même le moderne F-35 américain ne peut pas dépasser cette vitesse).
Entre-temps, le ministère de la Défense français s'aperçut que la formule retenue était complexe à mettre au point, et que le coût du programme dépassait ses budgets. En conséquence, le projet fut abandonné dès , même si les essais furent poursuivis jusqu'au crash du V02 (). Le V01 est désormais exposé au musée de l'Air et de l'Espace.