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Fernand Henry Adrien Chavannes |
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Alice Dor (d) |
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Bernard Tiapa Langevin (gendre) Rémi Langevin (petit-fils) |
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Grades militaires |
Sous-lieutenant (d) Commandant Lieutenant-colonel |
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Distinction |
Fernand Henri Chavannes est un aviateur français, as de l'aviation pendant la Première Guerre mondiale, né le à Paris 16e et mort le à Châtenay-Malabry[1],[2]. On ne doit pas le confondre avec le dramaturge Fernand Chavannes (1868-1936).
C'est un sous-lieutenant de l'armée de l'air française qui a obtenu sept victoires aériennes pendant la Première Guerre mondiale[3]. Il faisait partie de l'escadrille 176 et de l'escadrille 112. Avec son ami Lionel de Marmier, ils conduisaient un SPAD S.XII, mis en circulation dès le milieu de l'année 1917. Les initiales de leurs noms de famille, M et C, étaient inscrits sur le fuselage. Fernand Chavannes a obtenu la Légion d'honneur, la Médaille militaire et la Croix de Guerre[4].
Après la guerre il rentre comme pilote de ligne à la Compagnie franco-roumaine de navigation aérienne, puis travaille ensuite à la Direction générale de l'aviation civile au Ministère de l'Air et devient directeur de la Fédération française aéronautique, après avoir été promu commandant puis lieutenant-colonel.
Fernand Henri Adrien Chavannes naît le 16 avril 1897 dans le 16e arrondissement de Paris, dans une famille de la grande bourgeoisie où son père, Édouard, est un universitaire de réputation mondiale, membre de l’Institut de France et professeur au Collège de France, où il est un des plus grands spécialistes en langues chinoises et mandchoues. Le jeune garçon se passionne comme beaucoup de ceux de sa génération pour l’aviation naissante. Un peu trop turbulent au goût de ses parents, il est envoyé en pension dans un établissement scolaire en Suisse allemande et en revient avec une parfaite connaissance de la langue de Goethe. Retrouvant le domicile familial à Fontenay-aux-Roses, il reprend ses études à Paris et obtient son baccalauréat ès sciences. Il envisage d’intégrer la prestigieuse école Lavoisier pour faire des études de physique et de chimie et intégrer une taupe, une classe préparatoire en mathématiques spéciales, quand il est rattrapé par la guerre.
Étant de la classe 1917 qui est appelée de manière anticipée pour combler les énormes pertes de l’armée française, il se retrouve sous les drapeaux le 11 janvier 1916. Mais, passionné d’aviation, il fait des démarches pour intégrer l’aéronautique militaire et parvient à être incorporé au 2e groupe d’aviation à Lyon-Bron, en tant que conducteur car il est sans doute un des rares appelés à avoir son permis de conduire. Dirigé fin février 1916 vers l’école de pilotage d’Ambérieu pour y servir en tant que mécanicien, il y nettoie les moteurs pendant plusieurs mois mais se porte volontaire pour devenir pilote. Avec le piston que son père consent à lui accorder, il arrive à ses fins et peut suivre les cours de pilotage dans sa propre école, dont il sort breveté avec le grade de caporal et affecté le 24 avril 1917 à l’escadrille N.112 stationnant en Champagne sur le terrain de La Noblette.
Fernand Chavannes effectue ses premières missions sur chasseur Nieuport avant de vite passer sur SPAD. Promu sergent en juin, il ne remporte aucun succès pendant l’année 1917 où il fait son apprentissage du front et acquiert les bons réflexes de combat. Ce n’est qu’au début de l’année 1918, alors que son escadrille est mutée sur le terrain de Chaux dans la région de Belfort le 12 janvier, qu’il va remporter ses premiers succès. Il commence l’année par une terrible nouvelle, le décès de son père, qui s’éteint le 20 janvier 1918 à l’âge de 52 ans.
Alors que le secteur de Belfort est supposé calme pour les troupes au sol, elles ne le sont pas forcément pour les aviateurs qui ont en face d’eux les escadrilles allemandes du terrain d’Habsheim. Fernand Chavannes a mis à profit ses huit mois d’expérience au front, et va remporter son premier succès le 8 février 1918 en abattant un chasseur qui allait s’en prendre à l’appareil de son ami Lionel de Marmier. Il remportera d’ailleurs la plupart de ses autres succès en compagnie de ce dernier, à commencer par 2 biplaces DFW C.V abattus le 5 mars 1918, suivis de 2 Rumpler C.IV, l’un capturé le 11 et le second abattu le 23 mars.
Promu au grade d’adjudant à la fin du mois, il part avec son escadrille pour l’Oise au sein du GC.16 où les combats se multiplient face aux dernières offensives allemandes. Préférant voler sur SPAD S.VII qu’il trouve plus léger que le SPAD S.XIII, il peut en tant qu’as voler sur un SPAD S.XII canon qu’il utilise en commun avec de Marmier et qui est décoré de leurs initiales entrelacées, même s’il n’apprécie pas l’appareil qu’il trouve dangereux à réarmer. De nouveau promu au grade de sous-lieutenant le 1er juin 1918, il abat un Fokker D.VII le 18 juillet puis un autre le 22 août 1918 qui est capturé dans les lignes françaises. Il est muté juste avant la fin de la guerre à la SPA 176, une nouvelle unité qui n’a pas le temps de combattre avant l’armistice.
Démobilisé en 1919, il va aussitôt reprendre ses études et décider d’abandonner ses projets d’intégrer l’école Lavoisier pour entrer à l’École supérieure d'aéronautique de Paris, dont il sort en 1921 avec le titre d’ingénieur civil de l’aéronautique, trouvant un emploi d’ingénieur sous contrat au Service technique de l'aéronautique (STAé). Parallèlement à son emploi, il demeure un officier de réserve effectuant régulièrement des périodes d’entrainement volontaire pour se maintenir à niveau en pilotage.
En 1922, il entre à la Compagnie franco-roumaine de navigation aérienne dont il devient l’adjoint au directeur à la succursale de San Stefano, près d’Istanbul. Il y restera quatre années, se consacrant à la création d’aéroports civils en territoire étranger (Bucarest, Arad) pour la compagnie qui devient la Compagnie internationale de navigation aérienne (CIDNA) en 1925, l’année où il se marie et fonde une famille de deux enfants.
Il quitte la CIDNA en 1927 pour devenir ingénieur conseil à la Société Gnome et Rhône, s’établissant à Fontenay-aux-Roses. Il devient en 1930 ingénieur conseil à la société française des placements, il obtient le 14 janvier 1932 le brevet de pilote de transport public n°618 et devient en 1933 directeur de la Fédération française aéronautique.
En 1937, alors que la menace allemande devient une réalité pour tous les observateurs avisés, il souhaite se rapprocher de l’armée de l’air et obtient le 15 juillet 1937 l’autorisation de servir en situation d’activité avec son grade de capitaine affecté à la base de Reims où il sert comme adjoint au commandant du 1er groupe de la 4e escadre aérienne, il est ensuite affecté au Ministère de l’Air le 17 janvier 1938 à la direction des constructions aériennes, étant ensuite promu au grade de commandant le 15 décembre 1938. Il pilote généralement des avions estafettes mais prend également les commandes du Morane-Saulnier MS.406 à l’entraînement.
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, le commandant Fernand Chavannes est rattaché au bataillon de l’air n°119 puis affecté à l’entrepôt de l’air n°302. Il fait fonction d’adjoint au chef de la section enquête et production du SFA, puis va prendre la responsabilité d’installer à Nanterre un atelier de réparation d’hélices américaines à pas variable, livrant ainsi plus d’une centaine d’hélices Curtiss réparées aux unités combattantes. Évacuant vers le sud lors de la débâcle, il est affecté le 19 juillet 1940 à l’AIA de Limoges, puis officiellement démobilisé le 1er octobre 1940. Il garde toutefois un lien avec l’armée, en signant un contrat civil devenant directeur de l’atelier industriel de l’air à Limoges. Mais son contrat prend fin le 15 juillet 1941. Il se retrouve alors sans emploi et sans perspectives d’embauches dans la France de Vichy où les situations dans l’industrie aéronautique sont des plus limitées, ou alors à travailler pour le compte de l’Allemagne, ce qu'il se refuse à faire.
Il accepte un emploi dans la sécurité civile du gouvernement de Vichy, et plus précisément dans les groupes mobiles de réserve (GMR), les ancêtres des CRS, chargées du maintien de l’ordre. Vu ses antécédents militaires, il accède à la fonction de commandant régional de GMR. Un poste dangereux qui le conduit en 1943 et 1944 à participer à la chasse aux maquisards lancée par le gouvernement de Vichy, dans laquelle il va se conduire avec un manque évident de zèle.
A la Libération, alors domicilié à Montpellier, il se retrouve du fait de sa fonction prévenu du crime d’indignité nationale en étant précisément accusé d’avoir sciemment fait brûler une grange contenant des explosifs stockés par la Résistance. La justice militaire enquête, et se dessaisit du dossier au profit de la cour de justice civile de Montpellier. Le 17 octobre 1946, un jury populaire de 6 personnes l’acquitte du crime d’indignité nationale et il ressort sans condamnation du tribunal.
Néanmoins, l’affaire laisse des traces dans l’armée de l’air qui épure ses cadres. S’étant porté volontaire le 18 octobre 1944 pour reprendre une place dans l’active et pour y servir au Service de fabrication de l’aéronautique en arguant de sa parfaite connaissance de la langue anglaise, sa demande sera refusée par la hiérarchie de l’armée de l’air qui le maintiendra comme cadre de réserve, sans avancement.
Sa situation évoluera après son acquittement en 1946 puisqu’il sera promu au grade de lieutenant-colonel le 1er juillet 1951. Il aura entre-temps trouvé en 1947 un emploi de délégué de l’Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera) en zone française d’occupation de l’Allemagne. Rayé des réserves de l’armée de l’air le 10 septembre 1958 en raison de la limite d’âge, il s’éteint à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) le 5 octobre 1985[5].
Il était le fils de l'archéologue et sinologue Édouard Chavannes et d'Alice Dor.
L'une de ses sœurs, Isabelle Chavannes, a suivi les cours de Marie Curie et est devenue ingénieur chimiste.
Son fils, Gilbert Chavannes, a poursuivi aussi une carrière dans l'armée, a été promu général et est maintenant à la retraite[6].
Sa fille, Claire Chavannes, a eu un fils avec l'alpiniste Bernard Langevin : le mathématicien Rémi Langevin[7].