La commune compte 447 habitants permanents et comprend trois pôles[3] :
Le Vieux Fox, ancien castrum médiéval, est perché sur une colline à 540 mètres d’altitude.
On y découvre des vestiges de remparts et du château féodal appartenant jadis au duc de Blacas.
Le village est constitué des rues et ruelles étroites en escalier appelées calades, de maisons anciennes bâties autour de l'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption.
Le site offre un panorama sur les hameaux environnants ainsi que sur les montagnes alentour (les Alpes du Sud et le Bessillon) ;
Le synclinal de Montmeyan est un fossé d’effondrement orienté nord-sud, attribué au premier mouvement alpin de l’Oligocène, qui s’étend sur 12 km entre Quinson et Fox-Amphoux[6]. Il est rempli d’argiles rouges de l’Éocène inférieur, subdivisées en deux masses par un banc de calcaire lacustre[7].
Dans cette plaine étroite, bordée de failles calcaires, affleurent des roches sédimentaires d’âge Jurassique et Crétacé. Ces roches renferment des fossiles rares : œufs et ossements de dinosaures, ammonites, poissons et coquillages (potamides).
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 777 mm, avec 6,1 jours de précipitations en janvier et 2,9 jours en juillet[10]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Regusse », sur la commune de Régusse à 7 km à vol d'oiseau[12], est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 717,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de −10,3 °C, atteinte le [Note 1],[13],[14].
Commune desservie par le réseau régional de transports en commun Zou !. Les collectivités territoriales ont en effet mis en œuvre un « service de transports à la demande » (TAD), réseau régional Zou ![17].
Au , Fox-Amphoux est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[18].
Elle est située hors unité urbaine[19] et hors attraction des villes[20],[21].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (66,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (56,9 %), zones agricoles hétérogènes (35,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,8 %)[22]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le castrum de Fors est cité pour la première fois en 1097[26], dans le cartulaire de Saint-Victor de Marseille. Amphoux est la forme provençale correspondant au français Alphonse, du germanique Adalfuns (adal = noble + funs = impatient)[27].
Le gentilé des habitants de Fox-Amphoux est Foxois.
Dès l’âge du bronze, l’homme installe son habitat à l’intérieur de grottes qui dominent la vallée de la Bresque[28]. Un dolmen du chalcolithique à Basségat[29] figure à l’inventaire des mégalithes de Fox-Amphoux. Le rocher de Fox est habité dès l’âge du fer par des peuplades celto-ligures.
L’occupation romaine a laissé des vestiges abondants au Petit Nans, à la Jonquière et à Bassegat. Un buste de guerrier cuirassé[30], en pierre, a été retrouvé près du château de Cormeil en 1935[31](dépôt au Musée d'archéologie méditerranéenne)[26].
Des fouilles archéologiques[32], effectuées de 1968 à 1977 dans le quartier du Logis[33], ont dégagé un vaste édifice romain de 3 600 m2, daté du Ier siècle ; on y trouve un temple[34] dédié à Minerve[35],[36] et des bâtiments annexes, avec une cour centrale entourée d'un grand portique (galerie couverte). Ce site, occupé jusqu’au IIIe siècle, représente une petite agglomération autour d'un relais de la poste impériale avant le passage du Verdon, situé exactement à la frontière des territoires des cités romaines de Fréjus et de Riez[37].
Le castrum de Fox (castrum de Fossis) est cité en 1130 par le pape Innocent II. Le castrum d'Amphoux (castrum de Anfossis) apparaît en 1233[38], après celui de Fox qui le domine. Il est abandonné avant 1471, sans doute au profit de Fox, dont le site d'oppidum était beaucoup plus fort[39].
En 1235, Raimond Bérenger IVde Provence cède à Blacas de Blacas ses droits sur Fox et Amphoux contre la seigneurie de Séranon. En 1239, Laure de Castellane, épouse de Blacas de Blacas et leurs trois fils, concèdent aux chevaliers du Temple les droits de pâturage sur leurs terres de Fox et d'Amphoux. En 1252, Boniface de Castellane achète les terres de Fox et d'Amphoux à Raymond de Bras et les apporte ainsi à la famille de Castellane qui conserve ces seigneuries pendant quatre siècles. En 1338, Blacas de Alpibus et Boniface de Castellane furent seigneurs de Fox-Amphoux et coseigneurs d'Entrecasteaux[40]. La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Durrës contre Louis Ier d'Anjou. Le seigneur de Fox et d'Amphoux, Reforciat de Castellane, se rallie aux Angevins en 1385, après la mort de Louis Ier[41].
En 1719, les terres de Fox et d'Amphoux sont réunies aux terres de Bresc et érigées en marquisat[42] en faveur d'Antoine d’Albert du Chaine[43], avocat général au parlement de Provence en 1677, puis président à mortier en 1694. Antoine de Rafélis de Vincent d'Agoult, chevalier de Malte en 1772, est le dernier seigneur du lieu avant la Révolution française. Pendant la Révolution, une société populaire est établie à Fox-Amphoux[44]. À partir de cette période, le double nom porté par la commune sanctionne la réunion d'Amphoux au territoire d'où il avait été démembré.
Jadis possession des Templiers, la seigneurie de Saint-Jean de Bresc passe entre les mains des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[Note 2] qui la démembre de la commanderie de Puimoisson, en 1461, en faveur de Guillaume d’Arbaud, coseigneur d’Aups[45]. Les descendants de ce dernier la vendent vers 1621 aux de Leuze, de Marseille, qui la laissent en 1697 aux Savournin. Joseph-François de Gaudrini en fait l’acquisition en 1702 et l’aliène en 1709 en faveur de Jean-Baptiste de Sigaud[46], avocat au parlement de Provence[47].
Pendant la Révolution, la commune de Saint-Jean de Bresc est rattachée à la commune de Fox-Amphoux. Le château de Bresc[Note 3] appartient toujours à la famille de Sigaud de Bresc[48].
De gueules à la tour crénelée de sept pièces et donjonnée de trois tourelles, le tout d’argent, maçonnée, ouverte et ajourée de sable, posée sur un rocher de sinople mouvant de la pointe.[50]
Les armes de Fox-Amphoux se rapprochent de celles des Castellane, dont elles ne diffèrent que par la montagne de sinople qui fait allusion à la situation du village. Cette famille posséda pendant très longtemps cette terre (Armorial des communes de Provence, Louis de Bresc)[45].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[53]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[54].
En 2021, la commune comptait 486 habitants[Note 4], en évolution de +2,32 % par rapport à 2015 (Var : +4,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Au centre du Vieux Fox, l'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption, à la nef voûtée d'ogives séparées par des doubleaux, date du XIIIe siècle. Réparée à de nombreuses reprises, elle fut agrandie par l'adjonction de chapelles latérales pendant la deuxième moitié de XIXe siècle au fil des siècles ; elle a un clocher carré à campanile orné de gargouilles, a été construit en 1715[61] qui abrite deux cloches classées objets monuments historiques[62],[63].
Attenant à l'église, l'ancien prieuré des Hospitaliers :
Sous le socle de verdure de Fox est cachée une grotte éclairée par une fissure du rocher[65]. Cette grotte abrite la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours[66],[67] où se trouve une Vierge à l'Enfant[68] en bois doré du XVIIIe siècle qui a été classée objet monument historique.
La chapelle Notre-Dame de Cliveou : Moyen Âge classique[69].
Les Trois Croix[72], érigées sur un point culminant au carrefour des limites de Fox-Amphoux, Montmeyan et Tavernes, ont été un lieu de procession ; on y trouve une table d’orientation.
Le Micocoulier de Provence ou micocoulier du Midi (Celtis australis)[79] du Vieux Fox, sur la place de l'église, date de 1550 ; il possède de belles dimensions avec 4,95 m de circonférence et 18 m de haut. Malheureusement, on peut déplorer, en toute relativité pour ce bel arbre, une fin d'existence prochaine (l'arbre s'est coupé en deux dans le sens vertical et a été cerclé pour le maintenir); car on prête à cette espèce une durée de vie de 500 ans en moyenne.
Créée en 2012, dans l'ancienne cave coopérative à côté de la mairie. Un véritable humérus de titanosaure peut être accessible en contact direct par les visiteurs.
La plaine de Fox Amphoux possède un important gisement de fossiles de dinosaures connu dans le monde entier. Le paléontologue américain Jack Horner en collaboration avec le cinéaste Steven Spielberg pour son film Jurassic Park, fera le déplacement pour explorer le site. Entre 1992 et 1995, la découverte du Variraptor mechinorum dans les grès à reptiles du site par les paléontologues amateurs Patrick et Annie Méchin est la plus connu[80],[81]. Elle apporte pour la première fois la preuve de l'existence d'un dinosaure de la famille des Dromaeosauridae en Europe. Cousin du célèbre vélociraptor, il était comme lui carnivore, et mesurait de 2,50 à 3 mètres de long pour 1,50 mètre environ de hauteur. Il devait probablement, comme la plupart des membres de sa famille, être couvert d'un fin duvet ou de plumes.
Longtemps sujet à controverse, il est aujourd'hui assimilé comme synonyme du Pyroraptor olympius.
On peut admirer une reconstitution supposée du spécimen au muséum d'histoire naturelle de Toulon.
Paul Barras[82] (1755-1829), conventionnel de la République, est né à Fox-Amphoux. En 1780, il était à bord du navire le Sartine en provenance de l’île Bourbon, quand celui-ci s’échoua à l’entrée du port de Marseille. C’est de cet incident — le nom du navire ayant été déformé — qu’est née la célèbre histoire marseillaise de la sardine qui bouchait l’entrée du port. En 1783, à bord de L’Actif, il fut pris dans une violente tempête sur le trajet du cap de Bonne-Espérance vers la France et implora Notre-Dame de Bon Secours à laquelle est consacrée la grotte aménagée en chapelle sur les pentes de la colline du Vieux Fox. En 1794, il contribua à la chute de Robespierre et fut membre du Directoire de 1795 à 1799.
Louis de Bresc (1834-1911) est un avocat, homme politique et érudit, auteur de l'Armorial des communes de Provence, inhumé à Fox-Amphoux dans la chapelle Saint-Jean du château de Bresc.
Christer Strömholm (1918-2002) est un photographe suédois qui a longtemps habité Fox-Amphoux où il possédait une maison.
Paul Icard (1899-1994), fondateur de l'Institut Supérieur du Commerce de Paris, est décédé à Fox-Amphoux.
↑En 1297, Isnard de Flayosc, commandeur de Puimoisson (ordre de Saint-Jean de Jérusalem), conclut un accord avec Réforciat de Castellane, seigneur de Salernes, au sujet de la haute juridiction et droit de ban aux lieux de Fox et Saint-Jean-de-Bresc (J. M. Maurel, Les commandeurs de Puimoisson, Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, Tome 8, 1898).
↑La Bresque prend sa source dans la terre de Fox et se jette dans la terre de Bresc. Cette terre a un château seigneurial à quatre tourelles, avec la moyenne et basse justice (Description historique du diocèse de Fréjus, Société d’études archéologiques de Draguignan, 1872).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Émile Espérandieu et Raymond Lantier, Recueil général des bas-reliefs, statues et bustes de la Gaule romaine, Volume 15, Éditions des Presses Universitaires de France, 1966.
Jeannine Neri et Francis Mora, Un cantoun en Provence, Haut-Var, Éditions Spot, 1994.
Jacques Seillé, Histoire de Fox-Amphoux, Éditions J. Seillé, 1998.
Lou terraire, Publication du Centre Culturel Provençal avec le concours du Conseil Régional Provençe-Alpes-Côte D'Azur, Office Régional de la Culture, 1994.
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]