Frédéric-Eugène de Wurtemberg (né le à Stuttgart – mort le à Hohenheim) est duc de Wurtemberg de 1795 à 1797, après la mort de son frère Louis-Eugène de Wurtemberg. Il acquiert ainsi le titre (posthume) de Friedrich II Eugen Heinrich Herzog von Württemberg.
En 1741, cinq ans après la mort prématurée de son pèr Frédéric-Eugène de Wurtemberg est envoyé à la cour de Frédéric le Grand avec ses deux frères aînés[2]. À Berlin, il est reçu avec bienveillance jusqu'à l'entrée en fonction de l'aîné des frères, déclaré majeur en 1744, engendrant le rappel des plus jeunes. D'abord destiné au clergé, Frédéric-Eugène entre bientôt en possession de plusieurs charges de chanoines (Salzbourg, Constance) et se voit offrir le poste de coadjuteur à l'évêché de Breslau par le roi Frédéric, mais il préfère le service militaire à une carrière cléricale[2].
En 1749, il est donc nommé par le roi colonel de cavalerie et chef d'un régiment de dragons. En 1756, il accompagne l'armée française et assiste à la prise de Minorque[2]. Pendant la guerre de Sept Ans, il sert dans l'armée prussienne et, en 1760, oblige son frère, le duc Charles de Wurtemberg, allié de l'Autriche, à se retirer de Magdebourg[2]. Il participe ensuite à la bataille de Torgau puis, en 1761, oblige les Russes à lever temporairement le siège de Kolberg. Il commande une partie de l'armée lors de la reprise de Schweidnitz sur les Autrichiens (siège du 4 août au 9 octobre 1762), et de la bataille de Reichenbach le [2].
En 1769, son frère, le duc Charles-Eugène, le nomme gouverneur à vie du seul comté de Montbéliard. Il s'installe au château où il réside avec sa famille[3], et se fait construire une résidence d'été, le château d'Étupes, un petit village proche de Montbéliard. Il acquiert en 1779 la seigneurie et le château de Hochberg qu'il cède à son frère le duc Charles-Eugène en 1791[3]. En 1792, il est nommé, au nom de Frédéric-Guillaume II roi de Prusse, gouverneur de la principauté d'Ansbach-Bayreuth[3]. En 1795, à la suite du rattachement du pays de Montbéliard à la France, il s'enfuit avec sa famille pour rejoindre l'État de Wurtemberg. Le château d'Étupes, après avoir été saisi comme bien national, est finalement détruit en 1801.
Eugène-Frédéric (1758 – 1822), duc de Wurtemberg-Stuttgart, qui est général de cavalerie dans l'armée prussienne (troisième branche). En 1787, il épouse Louise de Stolberg-Gedern, dont la lignée est éteinte en 1903 en la personne du duc Nicolas de Wurtemberg.
Guillaume (1761 – 1830), qui contracte, en 1800, une union morganatique avec Wilhelmine von Tunderfeldt-Rhodis. Leur fils, Frédéric (1810-1869) fonde la branche des ducs d'Urach (prétendante au trône princier de Monaco). Il est aussi le grand-père de Mindaugas II de Lituanie.
Henri-Charles de Wurtemberg (1772 – 1838), duc de Wurtemberg, en 1798 il épousaeCaroline Alexeï, créée Freifrau von Hochberg und Rottenburg, puis comtesse von Urach.
Frédéric-Eugène est l'ascendant de l'actuel (depuis 2022), prétendant au trône de Wurtemberg, Wilhelm de Wurtemberg (né en 1994).
Par ailleurs, Frédéric-Eugène et son épouse Frédérique-Dorothée sont les ancêtres communs de toutes les reines de Grèce et des Hellènes.
Daniel Seigneur, Le roman d'une Principauté, Montbéliard, Besançon, CETRE, , 405 p. (ISBN978-2878231618).
Michel Huberty, Alain Giraud, P. Chevassu et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, t. II : Anhalt-Lippe-Wurtemberg, Le Perreux-sur-Marne, A. Giraud, , 641 p. (ISBN978-2-901138-020).
Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN978-2-908003-17-8)
Joachim Engelmann, Günter Dorn: Friedrich der Große und seine Generale. Utting 2002, S. 124 f.
Sönke Lorenz(de) (Hrsg.): Das Haus Württemberg. Ein biographisches Lexikon. Kohlhammer, Stuttgart 1997, (ISBN3-17-013605-4), S. 284–287.
Robert Uhland: Herzog Friedrich Eugen (1795-1787). In: Robert Uhland (Hrsg.): 900 Jahre Haus Württemberg. Stuttgart 1984. (ISBN3-17-008536-0), S. 267–279.