Francisco de Paula Santander | |
Portrait de Santander, peint par Ricardo Acevedo Bernal. | |
Fonctions | |
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Président de la République de Nouvelle-Grenade | |
– (4 ans, 5 mois et 25 jours) |
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Élection | 1er avril 1833 |
Vice-président | José Ignacio de Márquez |
Prédécesseur | Création du poste |
Successeur | José Ignacio de Márquez |
Vice-président de la Grande Colombie | |
– (7 ans, 2 mois et 13 jours) |
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Président | Simón Bolívar |
Prédécesseur | Francisco Antonio Zea |
Successeur | Juan Germán Roscio (en) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Villa del Rosario ( Vice-royauté de Nouvelle-Grenade) |
Date de décès | (à 48 ans) |
Lieu de décès | Bogota (République de Nouvelle-Grenade) |
Parti politique | Parti santandériste |
Conjoint | Sixta Tulia Pontón y Piedrahita |
Enfants | Francisco de Paula Jesús Bartolomé Clementina Santander y Pontón Sixta Tulia Santander y Pontón |
Profession | Militaire |
Religion | Catholicisme |
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Présidents de la Colombie | |
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Francisco José de Paula Santander y Omaña, né le à Villa del Rosario de Cúcuta (Vice-royauté de Nouvelle-Grenade) et mort le à Bogota (Nouvelle-Grenade), était un militaire et homme d'État colombien, héros de l'indépendance, qui fut le premier président de la République de Nouvelle-Grenade entre 1832 et 1837. Santander est connu sous le nom de « L'Homme des Lois » ("El Hombre de las Leyes" )[1].
Francisco de Paula Santander naît le à Villa del Rosario de Cúcuta dans le département de Norte de Santander en Colombie actuelle. Baptisé onze jours après sa naissance dans la chapelle de Santa Ana à El Rosario, il a pour parents Juan Agustín Santander Colmenares et Manuela Antonia Omaña[2]. Après deux mariages ratés avec Paula Petronila de Vargas puis Justa Rufina Ferreira[3], Juan Agustín Santander, né à San José de Cúcuta, épouse en 1788 à l'âge de 43 ans une jeune veuve de 20 ans, Manuela Antonia de Omaña y Rodríguez, qui appartient à l'une des plus éminentes familles de la région. De cette union, naissent deux premiers enfants, Pedro José et Josefa Teresa, qui meurent en bas âge. Après la naissance de leur troisième enfant, Francisco de Paula Santander, ils ont une fille nommée Josefa Dolores[2]. Juan Agustín, qui gère les travaux agricoles dans la zone de San Faustino, est propriétaire d'importantes plantations d'indigotiers. À partir de 1790, à Santafé, le vice-roi José Manuel de Ezpeleta, qui administre la Vice-royauté de Nouvelle-Grenade, le nomme gouverneur de la province de San Faustino de los Ríos, région qui connaît de graves problèmes socioéconomiques[2].
La première institutrice du jeune Francisco de Paula, Bárbara Josefa Chaves, lui apprend à lire et à écrire dans une petite école privée de Villa del Rosario[2]. Par la suite, afin que son fils puisse intégrer le Colegio Real Mayor y Seminario de San Bartolomé à Bogotá, Juan Agustín Santander sollicite l'aide son beau-frère, le prêtre Nicolás Mauricio de Omaña[2], alors vice-recteur de cet établissement scolaire[4] pour obtenir une bourse. Cette aide est accordée par le prêtre José Domingo Duquesne, qui est le recteur du Colegio[2].
Le 17 août 1805, Francisco de Paula Santander rejoint l'institution au sein de laquelle il acquiert un solide bagage universitaire[2]. Il y apprend ainsi les bases de la théorie et des idées politiques ainsi que les doctrines juridiques et la législation romaine et espagnole[5]. En 1808, il y obtient son baccalauréat en latin et en philosophie et, en 1809, il commence ses études en droit[4].
Il interrompt ses études en 1810 pour s'engager dans la lutte pour l'indépendance. Il commence avec le grade de sous-lieutenant pour gravir les échelons et finir par être nommé général en 1819 après la participation décisive de ses troupes à la victoire de Simón Bolívar à la bataille de Boyacá.
Après l'indépendance de 1819, il est nommé vice-président de Cundinamarca (qui couvre à l'époque le territoire de l'actuelle Colombie).
Le 30 août 1821, le Congrès de Cúcuta approuve la constitution de Cúcuta qui est la première charte constitutionnelle de la Grande Colombie, composée de dix titres et de 191 articles[B 1]. L'assemblée constituante décide alors d'élire les nouveaux représentants de ce pays[B 2]. Simón Bolívar en est élu président car, sur les 59 députés présents, 50 votent en sa faveur, six pour Antonio Nariño, deux pour le général Carlos Soublette et un pour le général Mariano Montilla[6]. Francisco de Paula Santander remporte l'élection pour le poste de vice-président face à Nariño. À l'issue des sept premiers tours, aucun de ces deux candidats ne parvient à obtenir les deux tiers des voix requises[B 2]. Cependant, un nouveau vote permet à Santander d'obtenir 34 voix contre 19 pour Nariño et 6 pour José María del Castillo y Rada. Un autre tour est alors organisé pour séparer les deux premiers et le résultat penche en faveur de Santander, 38 députés lui accordant leur confiance contre 21 pour Nariño[6]. Il devient ainsi vice-président de l'ensemble de la Grande Colombie pour cinq ans.
Malgré une divergence de ses idées politiques, marquées par une ambition démocratique, avec celles du Libertador et des militaires, Santander est le vice-président de Bolívar lorsque celui-ci accède à la Présidence en 1826. À la suite de la conspiration du 25 septembre 1828 visant à éliminer physiquement Bolívar, il protesta devant le tribunal de son innocence. Le tribunal jugeant sur pièces put faire preuve sinon de sa participation à l'attentat, du moins de sa connaissance des faits et de sa complicité. La sentence à la peine de mort qui le frappa fut commuée par Bolivar en quelques années de prison puis à l'exil en 1828. Il vit alors en Europe et aux États-Unis d'où il poursuit ses manœuvres contre le Libertador. Rappelé en Colombie à la mort de Bolívar en 1830 (dissolution de la Grande Colombie), il est président de la République de Nouvelle-Grenade à titre provisoire de 1832 à 1833, puis élu de nouveau pour les quatre années suivantes.
Après la fin de son mandat en 1837 et l'élection de José Ignacio de Márquez, il entre alors au Sénat et devient Président du Congrès. Il tombe gravement malade et meurt en 1840, alors qu'il préparait la campagne électorale pour revenir au pouvoir.
Durant ses mandats de président de la République de Nouvelle-Grenade, Santander a fortement favorisé l'éducation, qu'il juge indispensable pour mettre en œuvre les défis d'une nouvelle nation. Il est l'auteur de réformes économiques visant à supprimer les effets pervers du système colonial. En politique étrangère, il obtient la reconnaissance de son pays par le Venezuela en 1833 et par le Vatican en 1835.
En 1926, une statue de Santander est inaugurée à Bucaramanga (Colombie). Elle est réalisée par Raoul Verlet et fondue par Rudier[7].
À Paris, place de Colombie (16e arrondissement) se trouve aussi une statue de Santander[8].