Il débute au Salon des artistes français en 1884 et expose très régulièrement jusqu’en 1911. En 1886, il obtient le second grand prix de Rome de sculpture. Cette année-là, le sujet du concours était Tobie retirant le poisson de l’eau[3].
Il reçoit une médaille de troisième classe en 1890, une médaille de première classe en 1893, une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1900 et une médaille d’honneur en 1910.
François-Raoul Larche est l’un des nombreux artistes à avoir été influencé par la danseuse américaine Loïe Fuller : la lampe de 1901 inspirée de la danseuse, par son pouvoir évocateur, le classe parmi les sculpteurs qui ont rompu avec l’art académique et lui assura une grande notoriété. C’est ainsi qu’il crée de nombreux objets d’art et pièces décoratives en bronze et en étain (lampe, vase, lustre, coupes décoratives…) qui ont été édités par la fonderie d’art Siot-Decauville à Paris. Il a produit également plusieurs statues religieuses telles une Jeanne d'Arc à l’église de Gagny ou Saint-Antoine à l’Église Saint-Antoine-des-Quinze-Vingts à Paris.
Le , il est renversé par une voiture alors qu’il se promenait, au bras d’un ami, dans les rues de Lagny. Transporté dans le coma dans un établissement de santé parisien au no 60 rue Violet dans le 15e arrondissement de Paris, il meurt le soir même[5]. Après la cérémonie funéraire à l’église Notre-Dame-d'Auteuil, le corps a été transporté à Coubron où eut lieu l’inhumation[6],[7]. Sa tombe, située dans le cimetière de la commune, est surmontée d'une reproduction de l’une de ses statues. La commune fit élever un monument commémoratif dans la parc de la mairie : il est orné de son groupe en bronze Les Faunes[8]. Par ailleurs, la commune de Coubron possède plusieurs autres réalisations de l’artiste (Buste de Mme Larche[9], Éphèbe[10], Oreste[11]).
En 1920, le Salon des artistes français organise une exposition rétrospective de son œuvre au Grand Palais à Paris.
Sa veuve proposa de faire donation d'œuvres de son mari à la ville de Bordeaux à condition qu'une salle Raoul-Larche soit créée dans le musée des beaux-arts. Cette salle, inaugurée le , a été supprimée au début des années 1930, période durant laquelle l'Art nouveau était totalement tombé en disgrâce aux yeux des conservateurs de musée.
Le , la totalité des pièces de l’atelier de Raoul Larche est mise en vente à l’hôtel Drouot à Paris[12].
Jésus enfant devant les Docteurs ou L'Inspiré (1890) : modèle en plâtre exposé au Salon de 1890 et à l'Exposition universelle de 1900. Le succès de l'œuvre incita Larche à la faire éditer. Deux bronzes de la statue en pied ont été réalisés, et plusieurs plâtres destinés à des églises, dont l’église Saint-Christophe de Coubron. Une version en pierre est conservée au musée des beaux-arts de Bordeaux : à partir de cette version, plusieurs éditions ont été exécutées par la Manufacture de Sèvres, en pâte tendre, en grès émaillé et en biscuit. En 1901, à Sèvres et dans le catalogue Siot-Decauville, l'œuvre portait le titre de L'Inspiré. Sèvres le proposa en statuette et en buste, Siot-Decauville en buste en deux dimensions (H. 37 et 19 cm) et en trois matériaux (bronze et chairs dorées, bronze à patine spéciale, étain). Une version du buste en marbre est conservée au musée des beaux-arts de Calais[14].
La Prairie et le Ruisseau (1893) : groupe en marbre, 1,50 m, conservé à Paris au Sénat[15]. L’esquisse en terre-cuite se trouve à Paris au musée d’Orsay, une autre version en marbre de 1902, est conservée à Copenhague à la Ny Carlsberg Glyptotek. On note également une édition en bronze par Siot-Decauville, enfin une édition en biscuit par la Manufacture de Sèvres au musée national de la céramique[16].
Femme chevauchant un dauphin : marbre blanc en ronde-bosse, musée d'Évreux[17].
Les Violettes : plâtre exposé au Salon de 1899, conservé à Paris au musée d’Orsay. Cette œuvre a été éditée en bronze par Siot-Decauville[18].
Les Gourmandes : plâtre, 1,50 m, musée des beaux-arts de Bordeaux. Une épreuve en marbre à Paris au musée d’Orsay[19]. Le groupe en marbre, acquis par l’État en 1908, se trouve aujourd’hui au ministère de l’Industrie et du Commerce à Paris. En 1913, Mme Larche obtient l’autorisation de faire réaliser une reproduction en bronze pour orner le Monument à Raoul Larche érigé sur la place de Saint-André-de-Cubzac ; inauguré le , cette œuvre a été envoyé à la fonte sous le régime de Vichy dans le cadre de la récupération des métaux non ferreux[20].
maquette du Monument à Chardin : commande de l’État pour le jardin du Carrousel à Paris. La maquette en plâtre est présentée au Salon de 1911 mais n’a jamais réalisée en marbre. En 1920, elle est déposée au musée des beaux-arts de Bordeaux, à la demande de Mme veuve Larche[24],[25].
maquette du Monument à la Tour d'Auvergne: plâtre, 1,60 m, musée des beaux-arts de Bordeaux[26].
Lampe Loïe Fuller (1901)[34] : lampe en bronze dorée et ciselée, 32 cm, fondue par Siot-Decauville, cette œuvre a été déclinée en trois modèles et reproduite en de nombreux exemplaires. Elle a connu un immense succès et on la retrouve dans plusieurs musées : Bayerisches Nationalmuseum à Munich, Dayton Art Institute à Dayton.
Jean Lionnet, portrait en médaillon en bronze ornant la tombe du propagandiste de l’émigration française au Canada, au cimetière de Fontainebleau[35].
La Sève : Salon de 1893, statue en marbre au ministère de l’Agriculture[36]. Le plâtre (2,50 m) est conservé au musée des beaux-arts de Bordeaux[37].
La Mer (vers 1894) : surtout de table en trois pièces en étain, Paris, musée d’Orsay[38].
Bacchante (1910) : bronze, Bordeaux, musée d'Aquitaine. Il représente une jeune femme en buste (allégorie de la vigne et du vin), les cheveux dénoués et le haut du corps dénudé[40].
Raoul Larche a produit de nombreux modèles d’objets décoratifs édités en bronze ou en étain par le fondeur Siot-Decauville : Gourmandes (vers 1908)[41], Au Miroir - les deux petits faunes, paire de vases Rêves (Harmonies et Parfums), Vase Lierre - Les Amants, lampes électriques Les Abeilles, cendrier La Rosée, pot à tabac Fumée[42].
Les œuvres de Larche ont également été éditées par la fonderie Susse.
Dominique Renoux, « Raoul Larche, statuaire (1860-1912) », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 1987.
Pierre Kjellberg, Les bronzes du XIXe siècle, Paris, Éditions de l'Amateur, 1996.
Philippe Dahhan, Étains 1900 - 200 sculpteurs de la Belle Époque, Éditions de l'Amateur, 2000, pp. 228-237 (ISBN978-2-85917-306-7).
Guillaume Peigné, Dictionnaire des sculpteurs néo-baroques français (1870-1914), Paris, CTHS, coll. « Format no 71 », , 559 p. (ISBN978-2-7355-0780-1, OCLC828238758, BNF43504839), p. 312-319.
Raoul Larche : Association des amis du musée d'Aquitaine
C.-E. Curinier (sous la dir.), Dictionnaire national des contemporains : contenant les notices des membres de l'Institut de France, du gouvernement et du parlement français, de l'Académie de médecine, en ligne sur Gallica