Selon de nombreuses sources, elle serait née sous le nom de Frédérique Rosine de Gresac, entre 1866 et 1879, à Lamalou-les-Bains dans l'Hérault. Toutefois, aucune naissance n'est enregistrée à cette période sous ce nom, dans la commune[1].
D'après plusieurs articles parus notamment dans le quotidien Journal de la ville de Saint-Quentin au début du XXe siècle[2],[3],[4], elle serait née sous le nom de Louise Gaillard à Corbeil[Note 1] et aurait grandi rue d'Isle à Saint-Quentin[5], où sa mère aurait tenu une épicerie. Élève brillante au lycée de jeunes filles de Saint-Quentin[Note 2], elle aurait débuté comme journaliste sous le pseudonyme d'Alfred de Grésac[6] ou Fred[7], avant d'opter pour l'écriture théâtrale sous celui de Fred Grésac. Elle aurait eu 30 à 35 ans en 1903. Son identité fait à l'époque l'objet de nombreuses spéculations, d'autant qu'elle la dissimule soigneusement[8],[9].
Elle a affirmé avoir eu pour parrain le dramaturge Victorien Sardou, ce qui aurait influencé dans son enfance ses choix professionnels[10].
Vers 1908, Fred de Gresac émigre aux États-Unis avec le chanteur d'opéra Victor Maurel[11],[12]. Mariés à une date inconnue, ils sont toujours ensemble quand il meurt, en 1923[13].
Elle signe sa première pièce Monsieur Célimène en 1892. Son identité oscille entre Frédéric[14], Fred[15] ou Frédérique Gresac[16]. Elle adopte finalement le pseudonyme Fred de Grésac[Note 3]. Comme elle l'expliquera à un journaliste américain, elle a « tendance à penser que le public préfère les pièces écrites par des hommes »[17]. Dans la presse, on la prend d'ailleurs parfois pour un homme à ses débuts. Coécrite avec Francis de Croisset, sa pièce La Passerelle est jouée en 1902 à Paris, puis traduite en 1903 sous le titre The Marriage of Kitty.
Après son installation aux États-Unis vers 1908[11], Fred de Gresac continue d'écrire pour la scène à Broadway. En 1909, elle est nommée directrice artistique du Little Theatre à New York, offrant « des divertissements élaborés et coûteux dans un cadre luxueux pour l'élite »[18]. Elle écrit les livrets de plusieurs opérettes ou comédies musicales dont Victor Herbert compose la musique, comme The Enchantress, Sweethearts, ou plus tard Orange Blossoms[19], une comédie musicale elle-même adaptée de sa pièce La Passerelle. En 1917, Fred de Gresac signe la comédie musicale Flo-Flo à propos de laquelle elle confie : « Il y a suffisamment de tragédies en dehors du théâtre. C'est pourquoi j'ai créé Flo-Flo – je l'appelle mon cocktail spirituel – pour l'Amérique »[20]. Le critique de théâtre Alan Dale écrit : « La dramaturge féminine la plus brillante que j'ai jamais rencontrée est la femme qui se surnomme Fred de Gresac »[21].
1917 : Flo-Flo, comédie musicale, musique de Silvio Hein, livret de Fred de Gresac, paroles de Fred de Gresac et Edward A.Paulton[25], Cort Theatre, New York ()
1922 : Orange Blossoms, comédie musicale de Victor Herbert, livret de Fred de Gresac d'après la pièce La Passerelle, Fulton Theatre, New York, ()
↑Il n'est pas précisé de quelle commune il s'agit précisément : « Mais cela ne nous dit toujours pas qui est cette mystérieuse parisienne qui grandit à Saint-Quentin, si elle était née à Corbeil. » (Adrian Villart, « Chronique saint-quentinoise. Madame Fred Grésac », in Journal de Saint-Quentin, 17 février 1903, p. 2)
↑Il est à noter qu'en 1886, une élève au collège de jeunes filles Saint-Quentin, du nom de Louise Gaillard, passe avec succès l'examen du brevet supérieur. [1]
↑L'accent aigu sur le E de Grésac est souvent omis, notamment aux États-Unis. Elle est donc généralement appelée Fred de Gresac.
↑Adrian Villart, « Chronique saint-quentinoise. Madame Fred Grésac », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, (consulté le ), p. 2
↑« De Sardou et Mme Fred Gresac », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, (consulté le ), p. 2
↑Priola, « Une ex-Saint-Quentinoise », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, (consulté le ), p. 2
↑Alfred de Grésac, « Chronique théâtrale », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, (consulté le ), p. 2
↑« Théâtre », sur RetroNews - Le site de presse de la BnF, L’Éclair, (consulté le ), p. 4
↑Marcel Adam, « La dame masquée », sur Gallica, (consulté le ), non paginé (vue 1/4)
↑Arthémus, « Mme Fred Gresac », sur Gallica, Le Figaro, (consulté le ), p. 1