Generaloberst est un grade d'officier général de l'armée allemande, de l'armée autrichienne et de l'armée de la Russie impériale.
De 1942 à 1945, il a également été utilisé dans la Schutzstaffel (la SS) en complément du grade attribué par cette organisation (Oberst-Gruppenführer), dans le but de préciser celui-ci.
Le grade de Generaloberst est un grade de l'armée prussienne de 1854 à 1870 et de l'armée allemande entre 1871 et 1945. Il fut aussi utilisé par l'armée autrichienne entre 1915 et 1918 et par les services armés de la République démocratique allemande entre 1956 et 1990, année de la désintégration de ce pays. Il correspondait à un niveau qui est celui de général d'armée dans l'armée française actuelle. Le grade de Generaloberst, général d'armée et non colonel général[a], était le grade le plus élevé de la Heer, l'armée de terre allemande, et de la Luftwaffe, l'armée de l'air allemande, avant celui de Generalfeldmarschall.
Toutefois, ceci est contredit par les constatations suivantes : lors de la signature de la convention d'armistice du 22 juin 1940 entre l'Allemagne et la France, tant les documents écrits que les traductions verbales enregistrées du traducteur officiel allemand Paul-Otto Schmidt qualifient le Generaloberst Wilhelm Keitel, principal négociateur de la délégation allemande, de « Colonel-Général » en français[1]... La convention d'armistice elle-même, dans sa traduction officielle française valable en France comme en Allemagne[2], qualifie Keitel de « Colonel-Général ».
Il a été créé en 1854 dans l'armée prussienne pour assurer une promotion au prince Guillaume de Prusse, qui ne pouvait obtenir le grade suprême de Generalfeldmarschall (maréchal de campagne) puisqu'il n'avait pas commandé une armée en chef, condition nécessaire au maréchalat. Le grade s'est ensuite consolidé dans l'armée allemande, créé après l'apparition de l'Empire allemand, en janvier 1871. La condition du commandement en chef a donné naissance, dans la période de l'entre-deux-guerres, à la position de Generaloberst mit dem Rang eines Generalfeldmarschalls, soit Generaloberst avec rang de Generalfeldmarchall, accordée à un Generaloberst méritant et qui n'avait pu obtenir le maréchalat.
Le grade de Generaloberst fut introduit dans l'armée autrichienne en 1915, sur le modèle de l'armée allemande mais il ne survécut pas à la Première Guerre mondiale.
La Bundeswehr, crée en 1955, supprime le grade de Generaloberst, mais l'armée est-allemande, la Nationale Volksarmee, le conserve comme son grade suprême jusqu'à sa dissolution en 1990.
L'insigne de grade du Generaloberst était une épaulette tressée d'or et d'argent avec trois étoiles d'argent. Le Generaloberst mit dem rang eines Generalfeldmarschalls portait quatre étoiles sur son épaulette. L’équivalent du Generaloberst dans la marine était, entre 1935 et 1945, le grade de Generaladmiral.
Équivalent du grade de Generaloberst dans la branche non militaire — Schutzstaffel non militaire (police, surveillance des camps) et Allgemeine SS — et dans la branche militaire — Waffen-SS (dénomination apparue en 1940) — de la Schutzstaffel (SS) de 1933 à 1945 :
SS-Oberst-Gruppenführer, avec éventuellement la mention suivante en complément « und Generaloberst der Polizei » ou bien « und Generaloberst der Waffen-SS » ;
Liste des Generaloberst n'ayant pas été promus Generalfeldmarschall, avec mention de leur date de promotion respective. Parfois certains portent la mention mit dem Rang als GFM, ce qui signifie « avec le rang de Generalfeldmarschall ».
Dans l'Armée populaire nationale de la République démocratique allemande, le grade de Generaloberst était, comme en Union soviétique, le troisième grade d'officier général. Ce qui correspondait au rang d'officier général OF-8 de l'OTAN (général trois étoiles). Dans la Volksmarine, le grade équivalent de Generaloberst était celui d’Admiral.
↑La traduction de Generaloberst en « colonel général » n'est pas satisfaisante. Le terme d’Oberst, désignant l'officier dénommé colonel en français, est aussi un adjectif substantivé ayant le sens de « suprême ». Ainsi le Generaloberst désigne plutôt un « général suprême » qu'un « colonel général ».