Ghisoni | |
Vue de Ghisoni. | |
Administration | |
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Pays | France |
Collectivité territoriale unique | Corse |
Circonscription départementale | Haute-Corse |
Arrondissement | Corte |
Intercommunalité | Communauté de communes de Fium'orbu Castellu |
Maire Mandat |
Don Marc Albertini 2020-2026 |
Code postal | 20227 |
Code commune | 2B124 |
Démographie | |
Gentilé | Ghisonais |
Population municipale |
205 hab. (2021 ) |
Densité | 1,6 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 42° 06′ 15″ nord, 9° 12′ 42″ est |
Altitude | 650 m Min. 117 m Max. 2 352 m |
Superficie | 124,6 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Fiumorbo-Castello |
Localisation | |
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Ghisoni est une commune située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Castello dont elle était le chef-lieu.
La commune de Ghisoni est située sur la haute vallée du fleuve Fium'Orbu, entre une ligne de crêtes nord-sud culminant au Monte Renoso (2 352 m) et la Plaine orientale, dans le parc naturel régional de Corse.
Vivario, Muracciole | Vezzani | Pietroso | ||
Bocognano | N | Ghisonaccia, Lugo-di-Nazza, Poggio-di-Nazza | ||
O Ghisoni E | ||||
S | ||||
Bastelica | Palneca | Isolaccio-di-Fiumorbo |
Ghisoni se trouve dans le sud de l'En-Deçà-des-Monts, au commencement de la partie granitique de la Corse, par opposition à la « Corse schisteuse » qui s'étend sur le quart nord-est de l'île jusqu'au nord de la piève de Castello. « Tout à fait au Sud du Tavignano, les monts d'Antisanti et de Vezzani semblent la terminaison méridionale de ridements parallèles, plus occidentaux que tous les précédents, mais dont la partie septentrionale ne se serait pas formée ou aurait disparu »[1]. Son territoire repose en grande partie sur le socle granitique de l'île.
Le relief de la commune est très accidenté, le fleuve lui-même étant encaissé profondément dans deux remarquables gorges, respectivement défilé des Strette et défilé de l'Inzecca, en aval du village. Le sommet le plus élevé de la commune est le Monte Renoso (2 352 m), point culminant de la piève de Castello et appartenant à la chaîne centrale de l'île. Au-delà de celui-ci se trouvent Bocognano et Bastelica, importants villages montagnards situés dans l'arrière-pays d'Ajaccio.
Les cimes dentelées du sud-est, atteignant 1 260 et 1 535 mètres, portent les noms de Kyrie Eleison et de Christe Eleison. La mémoire populaire veut qu'elles aient été ainsi baptisées au XIVe siècle après le supplice des Giovannali réfugiés à Ghisoni ; alors que les hérétiques montaient au bûcher, le curé et les gens du pays auraient prié pour eux, l'écho des deux montagnes répétant : « Kyrie Eleison… Christe Eleison… »
Le territoire possède un réseau hydrographique très dense, avec pour principal cours d'eau le fleuve Fiumorbo[2] (u Fium'Orbu). Après avoir pris source à la Foce d'Astra à une altitude de 1 750 m sur la commune de Palneca sous le nom de ruisseau de Marmano, son cours prend une direction N-NE. Il longe la forêt de Flasca partie intégrante de la forêt territoriale de Marmano en Corse-du-Sud, avant de pénétrer sur la commune de Ghisoni en Haute-Corse, à la passerelle (1 390 m) dans la forêt de Marmano et en sortir à un point de son cours situé à 1 094 m d'altitude. De ce point, le fleuve longe la forêt jusqu'à son extrémité septentrionale à l'altitude d'environ 660 m avant de prendre le nom d'u Fium'Orbu. Son cours sinueux s'oriente alors vers l'est et va traverser successivement le remarquable défilé des Strette, puis la retenue de Sampolo, les remarquables gorges du défilé de l'Inzecca , et enfin la retenue de Trevadine (centrale de Trevadine) avant de quitter la commune à un point situé à 110 m d'altitude.
Au cours de la traversée du territoire de Ghisoni, le fleuve reçoit les eaux de très nombreux cours d'eau et leurs affluents : ruisseau de Faeto Rosso dont le lit délimite partiellement les communes de Ghisoni et de Bastelica, ruisseau de Radicello[3], ruisseau d'Ariola[4], ruisseau de Cannareccia[5] (rg), ruisseau de Rivusecco[6], ruisseau de Paglione[7] (rg), ruisseau de Casso[8] (rg), ruisseau de l'Aresto[9], ruisseau de Chigheri[10] (rg), ruisseau de Vagile[11], ruisseau de Ciuntrone[12] (rg), ruisseau de Regolo[13] (rg) qui arrose le village de Ghisoni, ruisseau de Grotta del Prete[14], ruisseau de Vadolmo (rg), ruisseau de Paganello[15], ruisseau de Ruello[16] (rg), ruisseau d'Olmiccia[17], ruisseau d'Occhio-Griggio[18] (rg), ruisseau de Sampolo[19], ruisseau de Rosse[20], ruisseau de Zoppi[21], ruisseau de Monte Grosso[22], ruisseau de Trevadine[23] (rg).
Commune de montagne, Ghisoni possède dans ses parties les plus hautes, des lacs d'origine glaciaires : les lacs de Bastani et de Nielluccio sur le flanc nord-est du Monte Renoso, et, plus au sud, les lacs de Rina Soprano et Rina Sottano.
Ghisoni bénéficie d'un climat chaud et tempéré. En hiver, les pluies sont bien plus importantes qu'en été. De par l'altitude des montagnes qui l'entourent, la neige y est fréquente en hiver, permettant l'ouverture de la station de sports d'hiver de Capannelle.
La commune compte environ 5 600 hectares de forêts, soit un taux de boisement de près de 45 %. Celles-ci sont :
Les essences qui les composent, dépendent de l'étagement altitudinal[24] :
La route D 344 qui relie Ghisoni à Ghisonaccia et à la RT 10 (ex-RN 198), en aval du Fiumorbo, franchit le défilé des Strette, puis celui de l'Inzecca. La route D 69 permet de relier, excepté quelques jours en période hivernale, Ghisoni :
le village est distant par route[25], de :
Il n'existe pas de moyens de transports publics de voyageurs desservant la commune, à l'exception :
Loin des infrastructures de transport, le village est distant par route[25], de :
Au , Ghisoni est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[26]. Elle est située hors unité urbaine[27] et hors attraction des villes[28],[29].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (99,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (99,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (62,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (23 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (13,5 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %), eaux continentales[Note 1] (0,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[30]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le village de Ghisoni occupe le flanc d'un vallon situé à une altitude moyenne de 650 mètres. Il regroupe 20 quartiers : A Custarella; E Pianelle ; U Castagnone ; A Turchia ; U Quatru Mancinu ; U Funtanone ; A Tozza ; E Maestracce ; A Boda ; U Pianu ; San Roccu ; U Sarratu ; A Pepinera ; A Vadina ; E Vignacce ; A Tomba ; A Teghja ; A Quarceta ; A Furcella ; U Castellucciu.
Cavo (Cavu) au sud du village, est un hameau situé sous la route D 69 donnant accès à Palneca et la microrégion du Talavu - Bastelica via le col de Verde.
Galgaccio (U Galgacciu), au fond du vallon du Ruellu, au nord de Ghisoni, est un village qui comprenait 10 lieux-dits dont la plupart sont aujourd'hui ruinés. Depuis Ghisoni, on croise successivement :
La fête du hameau a lieu le 4 août, avec une messe et une procession organisée dans la petite chapelle située à Orsena. À la fin de la procession autour de l'église, les rubans qui décoraient la statue de saint Dominique sont coupés et distribués à l'assistance : ils sont censés porter bonheur durant toute l'année à venir.
Sampolo (Sampolu), à la sortie du défilé des Strette, sur la rive droite du Fiumorbo, à l'écart de la route, est un hameau bordé depuis 1992, par le lac de Sampolo, plan d'eau du barrage construit sur le Fiumorbo (32 mètres de haut, contenance 1,6 Mm3).
Rosse (E Rosse) a été créé au XVIIIe siècle dans un vallon affluent sur la rive gauche du Fiumorbo, à l'est du village ; le nom du hameau vient sans nul doute du gisement de schiste rouge présent près de Rosse, et dont la transformation en ardoise a permis la fabrication et la réalisation d'édifices du village. La chapelle construite en 1800, a été restaurée en 1993.
En 1875, les habitants de Rosse ont demandé que leur hameau soit érigé en commune distincte : les démarches entreprises à ce sujet n'aboutirent pas. Rosse a compté jusqu'à 150 habitants, avant que 14 de ses enfants ne tombent au champ d'honneur lors de la Guerre 1914-1918. Aujourd'hui, le hameau n'a plus d'habitant à l'année.
Le nom corse de la commune est Ghisò [ɡiˈzɔ] ou Ghisonu [ɡiˈzɔːnu]. Ses habitants sont les Ghisunesi.
L'origine du nom de Ghisoni, entre le nom d'un fleuve de la province de Turin, d'un peintre ou issu d'une origine purement religieuse, reste elle aussi incertaine. Cosimi pense que le nom de Ghisoni proviendrait de l'appellation donnée par les moines byzantins à leur couvent, à savoir, « demeure de Jésus », qui devient "IHIONI", prononcé en corse Ghisoni ou Isoni (après une voyelle terminant le mot précédent)[31].
Une autre source lie le nom de Ghisoni avec un chant religieux, sorte d'hymne à la vertu, désignant l'ultime refuge des Giovannali alors qu'ils étaient pourchassés lors de l'Inquisition. Réfugiés dans une cuvette ceinturée de montagnes, les Giovannali s'étaient fixés en ce lieu, face aux majestueuses aiguilles granitiques que l'on nommera ensuite le Kyrie Eleison. Ce lieu fut baptisé des 7 lettres reprenant les initiales des 7 vers de la première strophe de leur Dolor caecorum[32] : "Gloria...Hominis...Isulae...Sacrae...Omnis...Nobilis...Illustris...". Si ce Gloria était une louange à l'Eternel, on pouvait aussi y lire dans sa première strophe, une louange à la communauté des Giovannali qui s'était formée au pied des aiguilles.
Le révérend père Salvatore Vitale signale l'existence à Ghisoni, en l'an 430 de notre ère, d'une église San Thoma de Grisino.
J. Cosimi, auteur de la Toponymie grecque de la Corse, démontre l'existence d'un couvent ou d'une chapelle tenue par des moines byzantins au VIIIe siècle.
Les premières mentions de Ghisoni datent des chroniques de l'historien Giovanni della Grossa (1388 - 1464)[33]. Ghisone[Note 2] est un des sept villages qui composaient la piève de Castello, l'une des dix-neuf pievi de l'évêché d'Aléria, et qui contenait quatre cent vingt feux. Le village de Piève était la piévanie[34].
À la mort d'Orlando, évêque d'Aléria, la seigneurie des Cortinchi passa aux mains de ses deux frères, Guglielmo et Ugo Cortinco. Ce dernier de Pietr'ellerata, devint plus tard seigneur de Gaggio. Il avait épousé une fille de Giudice de Cinarca. Après la mort des pères, la discorde éclata entre les trois fils de Guglielmo et les sept fils de Ugo Cortinco. À la fin d'une guerre acharnée, un accord fut conclu. Les sept frères eurent le castello de Gaggio. En 1348, ils étendirent leur autorité dans la piève de Castello et sur toute celle de Venaco[35].
Fondé dans le village de Carbini en 1352, la confrérie des Giovannali prend de l'ampleur en Corse[36]. Elle prône l'humilité, la simplicité, la pauvreté et la non-violence. Les Giovannali vivent en communauté et partagent tout. La communauté refusant toute autorité épiscopale et aussi l’impôt, l'évêque d'Aléria, Raimondo, obtient du pape Innocent VI une excommunication papale contre ces « hérétiques ». Quelques années plus tard, le pape Urbain V envoie un légat en Corse qui, soutenu par les seigneurs locaux, organise une sainte croisade militaire. Au nom de l'Église, de 1363 à 1364, à Carbini et dans d'autres villages corses, de nombreux Giovannali sont massacrés avec femmes et enfants. Certains, plutôt que de renoncer à leur foi, sont morts les armes à la main. Les derniers Giovannali furent brûlés à Ghisoni, au pied des montagnes appelées Kyrie Eleison et Christe Eleison[37].
Plus tard, l'atlas manuscrit du Génois Vesconte Maglioni, daté du , mentionne aussi l'existence du village. Si la date exacte de la création du village est incertaine, il est toutefois établi qu'il a été créé bien avant Ajaccio (1380) et Bastia (1412)[réf. nécessaire].
En , Noël de Jourda, comte de Vaux, est attaqué à Ghisoni[38] avec ses 200 troupiers par mille cinq cents Naziunali, mais est secouru par le 2e bataillon d'Auvergne. Il est blessé au cours de la bataille et laisse 27 soldats tués ou blessés ; le régiment d'Auvergne perd 44 hommes et 7 officiers tués ou blessés[39]. Vainqueur des troupes de Pascal Paoli à Ponte Novu le , le comte Noël de Jourda, nommé commandant général des troupes françaises en Corse, reçoit la soumission des habitants de Ghisoni en . En ce même mois de , il annonce au roi Louis XV : « toute la Corse est soumise au Roy ».
La loi du [40] érige Ghisonaccia en commune distincte ; pour cela, une partie du territoire est prise sur Lugo-di-Nazza qui se retrouve réduite de plus de moitié. Le village de Ghisonaccia a été peuplé par des habitants de Ghisoni, qui étant contraints de faire leur récolte, y ont bâti des maisons[41].
Ghisoni devient chef-lieu de canton par la loi du qui forme un nouveau canton en séparant de celui de Vezzani quatre de ses anciennes communes : Ghisoni, Ghisonaccia, Lugo-di-Nazza et Poggio-di-Nazza.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, à l'appel du Front national de la résistance, Ghisoni s'est libéré elle-même le , notamment grâce aux frères Carlotti (Francis et Ange). Ils parviennent à rassembler quelques hommes et chassent le détachement allemand qui logeait dans le groupe scolaire en ouvrant le feu sur le bâtiment avec un fusil mitrailleur FM 24 depuis les hauteurs du quartier de Pianelle. Des combats ont continué les jours suivants dans le défilé de l'Inzecca, où quatre jeunes ghisonais ont été faits prisonniers et fusillés au lieu-dit « Pinzalone ». Il s'agit de Paul-Toussaint Martelli, Bruno Chiodi ainsi qu'Antoine et Toussaint Pieri[42]. Un cinquième, Jean-François Martelli, survécut à la fusillade et parvint à prendre la fuite. Un détachement de blindés de la 16e Panzergrenadier Division SS Reichsführer-SS est envoyé de la plaine orientale vers le village. Le convoi de chars est partiellement détruit et bloqué à l'entrée du défilé de l'Inzecca par un tir d'artillerie italienne guidé par des partisans locaux sauvant ainsi le village de représailles[43].
Le général Giraud, commandant en chef des Forces françaises libres, visitera Ghisoni le [44], lors de sa tournée d'inspection (Bastia ne sera libérée que le ). Au lendemain de cette libération, tous les ghisonais, de 20 à 25 ans encore présents au village, ont été mobilisés en Afrique du Nord. Nombre d'entre eux ont pris part aux combats qui ont précédé la capitulation allemande du .
Depuis le , la commune de Ghisoni a intégré la communauté de communes du Fium'orbu, devenue communauté de communes de Fium'orbu Castellu, composée de 12 communes (Isolaccio, Prunelli, San-Gavino, Serra-di-Fiumorbo, Ghisoni, Poggio-di-Nazza, Vezzani, Pietroso, Ghisonaccia, Ventiseri, Lugo-di-Nazza, Solaro et Chisa) et regroupant près de 11 200 habitants.
Le [45], l'avion qui transportait 22 joueurs et joueuses du club de basket-ball de Bastia (plus ses 3 membres d'équipage) alla heurter la paroi sud du Monte Renoso à 2 300 mètres d'altitude, au-dessus de Ghisoni. Il était un peu plus de 13 heures, les conditions atmosphériques étant très mauvaises, les colonnes de secours ne parvinrent à localiser l'épave que deux jours plus tard, le . Il n'y avait aucun survivant. Tous les corps ne furent pas identifiés.
Une stèle en mémoire des 25 disparus se trouve dans le cimetière de Bastia.
La catastrophe est attribuée à une série de fautes de l'équipage[46].
Classement de la commune de Ghisoni en nombre d'habitants, superficie et densité, sur l'ensemble des communes françaises, de Corse, et de Haute-Corse :
Statistiques | en nombre d'habitants | en superficie | en densité | |
---|---|---|---|---|
Sur la France | 23150e | 131e | 36599e | |
Sur la Corse | 122e | 10e | 351e | |
Sur la Haute-Corse | 71e | 5e | 230e |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[50].
En 2021, la commune comptait 205 habitants[Note 3], en évolution de −4,21 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Ses habitants sont appelés les Ghisonais et les Ghisonaises[53]. Comme dans de nombreuses communes corses, les deux guerres mondiales, en mobilisant la plus grande partie de la population ghisonaise (le monument aux morts porte 155 noms) a accéléré la baisse de sa population.
La commune était dotée d'une école primaire publique fermée en 2011 faute d’effectifs suffisants. Les lycées et collèges les plus proches se trouvent à Prunelli-di-Fiumorbo, distants de 29 km. L'Université de Corte se trouve à 41 kilomètres.
Il n'y a aucun professionnel de santé à Ghisoni. Le plus proche médecin se trouve à Vezzani, village distant de 27 km, et la pharmacie à Prunelli-di-Fiumorbo (38 km). L'infirmier le plus proche est établi à Poggio-di-Nazza (23 km). L'hôpital régional de Corte qui est jumelé avec celui de Tattone (Vivario), est à 40 km.
Malgré son stade de football situé dans le village, Ghisoni n'a plus d'équipe disputant de championnat officiel. Les équipes de Ghisoni ont successivement portées le nom de RCG - Racing Club de Ghisoni (couleurs : jaune et noir) et d'ASCG - Association sportive et culturelle de Ghisoni (couleurs : bleu et blanc).
Traditionnellement, il était encore organisé tous les un match de football, remplacé depuis 2007 par un tournoi (Challenge Jean-François Beretti) organisé par Pierre-Dominique Cervetti, dont voici les résultats :
Année | Vainqueur du tournoi | Finaliste / Deuxième | Meilleur joueur | Meilleur buteur | Meilleur gardien | |
---|---|---|---|---|---|---|
2007 | Ghisoni | Pompiers de Ghisoni | Dumè Michelozzi (Ghisoni) | Dumè Michelozzi (Ghisoni) | Tito Paolacci (Ghisoni) | |
2008 | Antisanti | Pompiers d'Ajaccio | Julien Bursacchi (Antisanti) | Julien Bursacchi (Antisanti) | Christophe Muracciole (Ghisoni) | |
2009 | Antisanti | Ghisoni | Julien Bursacchi (Antisanti) | André-François Pieri (Ghisoni) | Olivier Picchetti (A Vadina) | |
2010 | Ghisonaccia | A Vadina | René Chiodi (Ghisonaccia) | Non décerné | René Chiodi (Ghisonaccia) |
Les sentiers de randonnée sont nombreux et cheminent au cœur d'une Corse authentique et généreuse. Le plus connu, le sentier de grande randonnée 20 (GR 20) traverse la commune de Ghisoni de la Bocca Palmente au col de Verde, sur deux étapes de sa partie sud : Vizzavona-Capannelle et Capannelle-Prati (et passe par le col de Verde). À Capannelle se trouvent un refuge et deux gîtes d'étapes.
Organisée mi-août, cette course est considérée comme une des plus difficiles, non par la longueur de son parcours 24 km, mais par son important dénivelé (+ 2 000 m), avec un point culminant à 2150 mètres d'altitude. La course de l'Oriente fait partie des challenges "Montagne Corse" et "Skyrunner National Series"[54]. En 2007, l'ancien champion cycliste Laurent Jalabert a terminé 10e de l'épreuve avec un temps de 3 h 2 min 49 s. En 2014, c'est l'ancien footballeur Pascal Olmeta qui en était la tête d'affiche.
Année | Vainqueur de la course | Club | Temps | Participants | |
---|---|---|---|---|---|
2005 | Franck Biaggi | I Filanci | 90 | ||
2006 | Franck Biaggi | I Filanci | 2 h 38 min 02 s | 102 | |
2007 | Emil Hrnciar | I Filanci | 2 h 38 min 57 s | 113 | |
2008 | Jean-Paul Battesti | Alpana | 2 h 41 min 42 s | 183 | |
2009 | Franck Biaggi | A Santamariaccia | 2 h 38 min 01 s | 200 | |
2010 | Emil Hrnciar | I Filanci | 2 h 39 min 51 s | 200 | |
2011 | Franck Biaggi | Atippa | 2 h 34 min 25 s | 227 | |
2012 | Guillaume Peretti | AC Corté | 2 h 30 min 33 s | 200 | |
2013 | Lambert Santelli | Alpana | 2 h 30 min 33 s | 149 | |
2014 | Lambert Santelli | Muvre Balanine | 2 h 21 min 41 s | 193 | |
2015 | Lambert Santelli | Muvre Balanine | 2 h 25 min 21 s | ||
2016 | Thomas Angeli | Asics | 168 | ||
2017 | Thomas Angeli | Asics | 2 h 59 min 39 s | 166 | |
2018 | Edouard Laudier | Team Provence Endurance | 3 h 03 min 50 s | 169 | |
2019 | Quentin Bondoux | Taillefer Trail Team | 2 h 44 min 30 s | 149 | |
2020 | Annulée (Covid) | ||||
2021 | Annulée (Covid) | ||||
2022 | Noël Giordano | A Paolina | 2 h 49 min 15 s | 153 |
Ghisoni-Capannelle est l'une des trois seules stations de ski de l'île. La station est implantée sur le flanc est d'un chaînon montagneux d'orientation nord-sud culminant à 2 352 mètres au Monte Renoso (le deuxième plus haut sommet de l'Au-Delà-des-Monts). Elle domine la haute vallée du fleuve Fiumorbo. Le domaine skiable s'étend de 1 650 à 1 840 mètres d'altitude. Il se vend d’après le Comité corse du ski, plus de 500 forfaits les weekends de vacances scolaires. Chaque année le mètre de neige est largement dépassé au sommet de la station à 1 920 m. L’enneigement moyen aux bas des pistes fait état de 80 cm de neige sur la saison.
Sur le Fiumorbo[55], canoë-kayak (de février à fin mai) et canyoning (de mi-avril à fin octobre).
Situé au lieu-dit A Mina, le Parc Aventure Indian Forest Corse de Ghisoni propose un divertissement convivial et sportif avec ses 41 ateliers pour le parcours acrobatique en hauteur pour adulte (dont une tyrolienne de +250 m au-dessus du Fiumorbu) et 12 ateliers pour le parcours acrobatique en hauteur dédié au junior.
Le Tour de Corse cycliste est plusieurs fois passé par Ghisoni. En 2010, le village a été concerné par deux étapes : Ota-Ghisoni (4e étape, 127 km, 2 800 m de dénivelé positive) et Ghisoni-Col de Bavella (5e étape, 105 km, 1 800 m de dénivelé positive).
En 2022, la course cycliste Corsica Cyclo GT20[56], avec 250 participants, 50 membres d'organisation, 20 motards et plus de 200 suiveurs allant de Bastia à Bonifacio est passée par Ghisoni, village d'arrivée de l'étape no 3 (Porto - Ghisoni, 139 km) et village de départ de l'étape no 4 (Ghisoni - Bonifacio, 152 km).
Dans les années 1960 à 80, Ghisoni était une des plaques tournantes des Tours de Corse avec le col de Verde, le col de Sorba, et bien évidemment la descente sur le défilé de l'Inzecca et sa spectaculaire épingle vers Lugo. Aujourd'hui encore, même si le rallye ne passe plus qu'épisodiquement, Ghisoni reste une épreuve du Tour de Corse historique (en 2010 : ES8 Ghisoni-Lugo-Poggio-Abbazia - 28,7 km).
L'église paroissiale San Franceschinu relève du diocèse d'Ajaccio.
Dans un ouvrage écrit par l'abbé Rossi en 1810, on peut lire : « Le pays est plutôt montagneux, il ne manque ni de céréales, ni d'huile, ni de vin et châtaignes, avec beaucoup de bétail parce qu'il utilise les plaines du Fium'Orbu. »
En raison de ses grandes forêts, Ghisoni tire ses ressources de l'exploitation forestière mais aussi de l'agropastoralisme, et de la chasse et la pêche.
L'ancienne mine de Petra Rossa dite « mine de la Finosa », ouverte en 1912 pour l'exploitation de minerais de plomb, d'argent, de manganèse et de fer, a été fermée après la Deuxième Guerre mondiale.
L'EDF a équipé le Fium’Orbo en 1991, du barrage de Sampolo et de l’usine hydroélectrique de Trevadine, pour la production d'électricité et l'irrigation :
La station de ski de Ghisoni-Capannelle a été ouverte en 1975 sur le site des bergeries des Capannelle. La station fonctionne chaque hiver et accueille dès la neige tombée les amoureux du ski insulaire.
La chapelle de la Confrérie de Sainte-Croix (Santa Croce) date du XVe siècle. Au XVIIIe siècle, le chœur s'orne de peintures murales. La fresque murale (la descente du Christ), est l'œuvre de Ignaziu Rafalli. La chapelle est inscrite Monument historique depuis [57]. Elle est aujourd'hui désaffectée.
L'église Sainte-Marie (Santa Maria), de style roman, est l'ancienne église paroissiale. Elle est datée du XVe siècle.
L'église paroissiale Saint-Francois (San Franceschinu) date du XVIIe siècle. Elle était l'église de l’ancien couvent des Récollets. Une statue de Franceschinu Mucchielli (1777-1832) orne sa façade principale. L'édifice recèle un remarquable orgue.
La fontaine de Neptune, dont la statue de fonte (signée Gabriel-Vital Dubray en 1856 et fondue par la Fonderie Ducel[58] (en Eure-et-Loir)) qui la surmonte orne une dizaine de métropoles européennes ou latino-américaines parmi lesquelles Santiago du Chili, Rio de Janeiro, Montevideo, Valparaiso, Mexico, Lugano, Cologne et Clermont-Ferrand. Installée à Ghisoni à la suite d'un tirage au sort qui a vu placer la fontaine de Diane (déesse de la nature et de la chasse) à Vivario et celle des trois Grâces (déesses de la beauté : Aglaé, Thalie et Euphrosyne) à Vezzani ; la fontaine Neptune (dieu romain de l'eau) a parfaitement trouvé sa place à Ghisoni, commune dans laquelle on recense plus de 200 km de rivière ; le , un double de la statue de Neptune qui trône à Ghisoni a été adjugé à 110 500 $ chez Christie's[59] (New York, Rockfeller Plaza). La statue était décrite dans le catalogue comme « an important french over-life-size cast-iron figure of Neptune ». À travers cette vente, Ghisoni a été nommément cité au catalogue de Christie's comme un des lieux où une de ces œuvres est encore installée en place publique.
L'œuvre est reprise à l'Inventaire général du patrimoine culturel[60].
La Mine de Petra Rossa se situe au lieu-dit la Finosa. Les premières prospections sur le site commencent vers 1910 et donnent lieu à une production d'environ 400 tonnes de minerai de plomb argentifère, de zinc et de cuivre. Le , la concession est octroyée à la Société de recherches des mines de Ghisoni dont le siège social est établi à Paris. Regroupant une soixantaine d'ouvriers, cette exploitation donne lieu jusqu'en 1931 à l'extraction d'environ 2 tonnes de minerai par jour. La crise des années Trente et la chute du cours du plomb entraînent la fermeture de la mine. En 1949, les droits sur la mine sont cédés à la famille Van Ruymbeke (Bobby, grand-père du célèbre juge Renaud Van Ruymbeke est envoyé par son père pour s'occuper de la mine qu'il venait d'acheter). La réactivation du site jusqu'en 1957 donne lieu à une production annuelle de 40 tonnes de plomb marchand. En , un arrêté préfectoral interdira cette exploitation en raison de la dangerosité constatée par les ingénieurs.
Les vestiges de cette exploitation minière sont repris à l'Inventaire général du patrimoine culturel[61].
Relatant son trajet entre Ghisoni et Isolaccio il écrit : « La route est étroite, monte et descend continuellement. Nous sommes au fond d'une vallée dont les deux côtés sont couverts de pins immenses qui font partie de la forêt de Sorba. Nous nous arrêtons à une rivière, le Fium'Orbu, qui sépare celle-ci de la forêt de Marmano", "à nos pieds s'étendait la plaine d'Aléria, immense et blanche comme une vue de l'Orient", "on ne saurait dire ce qui se passe en vous à de pareils spectacles; je suis resté une demi-heure sans remuer, à regarder comme un idiot la grande ligne blanche qui s'étendait à l'horizon."»
Synopsis : En Albanie, un jeune homme hérite d'une vendetta vieille de quarante ans : il doit tuer un homme, puis se soumettre à son tour à une nouvelle vendetta. Parallèlement, une jeune mariée en voyage de noces, révoltée par cette loi ancestrale, s'immisce dans la tradition.
La vie religieuse se manifestait, comme nombre de lieux en Corse, par des confréries. Marc-François Martelli en a dénombré au moins trois, toutes disparues depuis la fin de la guerre 1914-1918. Ces confréries chantaient à la messe, participaient aux processions et aux enterrements. Contre une contribution modeste (1 franc par an en 1900), elles venaient en aide à leurs membres nécessiteux ou malades, et, en cas de décès, se chargeaient des funérailles.
Aujourd'hui, même si Ghisoni a la chance d'encore disposer d'une chorale pour chanter à la messe, les tenues des confréries devaient, à l'époque, rehausser la solennité des fêtes religieuses.
Ghisoni est une commune adhérente au parc naturel régional de Corse, dans son « territoire de vie » appelé Fium'Orbu[63].
La commune est concernée par huit zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération :
La zone d'une superficie de 1 762 ha se situe entre 1 600 et 2 352 m d'altitude et concerne les communes de Ghisoni, Bastelica et Bocognano. Ses critères d'intérêts patrimoniaux sont la faunistique, les oiseaux, la floristique et les végétaux phanérogames. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004171 - Cirques et lacs glaciaires du Monte Renoso[64].
La zone d'une superficie de 6 497 ha se situe entre 720 et 2 134 m d'altitude et concerne quinze communes. Elle est constituée par une arête montagneuse qui s’étire du Nord au Sud sur 34 kilomètres de longueur. Elle commence au Nord à partir du massif du Kyrie Eleison. La zone présente de nombreux critères d'intérêts patrimoniaux. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004247 - Crêtes et hauts versants asylvatiques du massif de l'Incudine[65].
La zone d'une superficie de 5 112 ha se situe entre 950 et 2 352 m d'altitude et concerne huit communes. Véritable château d'eau, le massif du Renoso s'étend du col de Vizzavona, au nord, jusqu'au col de Verde, au sud. Il est prolongé au sud-ouest par deux chaînes de montagnes moins hautes qui délimitent les hautes vallées du Prunelli et de l'Ese. Elle présente des critères d'intérêts patrimoniaux pour l'écologie, la faunistique, les oiseaux, la floristique et les végétaux phanérogames. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004214 - Crêtes et hauts versants asylvatiques du monte Renoso[66].
Cette zone couvre une superficie de 1 745 ha étagée entre 100 et 1 014 m d'altitude, concernant trois communes. Elle se situe à l'est de Ghisoni et comprend une partie du cours du Fiumorbo. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004218 - Défilé des Strette et de l'Inzecca[67].
Cette zone couvre une superficie de 2 660 ha étagée entre 800 et 1 565 m d'altitude, concernant la seule commune de Ghisoni. Elle comprend une grande partie de la forêt communale de Ghisoni. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004169 - Forêt de Ghisoni[68].
Cette zone couvre une superficie de 2 660 ha étagée entre 800 et 1 565 m d'altitude, concernant Palneca et Ghisoni. Elle comprend le sud de la forêt communale de Ghisoni et la moyenne partie de la forêt domaniale de Marmano. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004231 - Forêt de Marmano[69].
La hêtraie couvre une superficie de 871 ha étagée entre 880 et 1 620 m d'altitude ; elle occupe le versant nord de la Punta dell'Oriente. Elle concerne Bocognano, Vivario et Ghisoni. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004212 - Hêtraie du col de Vizzavona[70].
La forêt couvre une superficie de 217 ha étagée entre 1 320 et 1 840 m d'altitude ; elle est située à l'ouest du col de Verde et comprend la partie supérieure du vallon de Marmano. Elle concerne Bastelica, Palneca et Ghisoni. Elle fait l'objet de la fiche ZNIEFF 940004220 - Sapinière du haut ravin de Marmano[71].
Ghisoni est entièrement incluse dans le périmètre du parc naturel régional de Corse. Elle est une des communes les plus riches de Corse en sites naturels :
Le village a donné à la France de multiples polytechniciens, mathématiciens et philosophes. Les bergers de Ghisoni rêvaient tous de l'agrégation pour leurs enfants. « À la fin des années 1960, j'ai été le 80e agrégé du village », se souvient Marie-Jean Vinciguerra, inspecteur général honoraire de l'Éducation nationale[72].