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Giulio Carpioni, né en 1613 à Venise et mort en 1678 à Vicence, est un graveur, dessinateur[1] et peintre vénitien de compositions mythologiques, scènes religieuses, sujets allégoriques, compositions murales, figures, paysages, fleurs.
Élève, à Venise, du Padovanino (1582-1634), qui lui transmet l'influence du Titien. Ensuite, il évolue sous l'influence classique de Poussin, soit par ses œuvres, soit qu'il l'ait connu directement.
Il s'établit en 1638, à Vicence, où il peint des petits tableaux aux sujets élégiaques, rêves, triomphes, bacchanales, des compositions religieuses, dans les églises Sainte-Catherine, Sainte-Claire, Saint-Félix, Saint-Fortuné, à la basilique de Monte Berico, dans les oratoires de Saint-Nicolas et Delle Zitelle de Vicence, et des décorations dans des villas et des palais, Palais Trissino et villa Macchiavello à Nove près de Vicence. Il est également graveur, à l'exemple de Giovanni Francesco Testa (it) (1506-1590).
Il s'oriente très tôt, sans doute après un voyage à Rome, où il a vraisemblablement connu Poussin, vers une position classique, qui fait de lui une personnalité singulière de la peinture vénitienne du XVIIe siècle. son attention s'attache surtout au dessin, dans une recherche formelle toujours plus élaborée, accompagnée toutefois d'une couleur précieuse avec des tons froids et aigres. À partir de 1638, Vicence devient le centre de son activité[2].
Dans la décennie de 1640, il choisit des thèmes à dominante mythologique (Le règne d'Hypnos, Vienne, K.M. : Triomphe de Silène, Venise, Accademia ; Mort d'Adonis, Dijon, musée Magnin ; Fête de Silène, Bordeaux, M.B.A.), où son sens classique trouve son atmosphère la plus naturelle, même si parfois un expressionnisme plus marqué peut leur donner, de façon inattendue, un convaincant accent dramatique[3].
À Vicence, il exécute des tableaux commémoratifs des podestats, parmi lesquels, en 1651, le Portrait allégorique de F. Grimani à Monte Berico, énorme toile d'ordonnance classique. Un sens de la beauté idéale, non dépourvu d'un subtil charme mélancolique, se fait jour dans quelques portraits surprenants (Autoportrait, Brera ; Musicienne, musée de Vicence), où la précision graphique est accompagnée d'un jeu de timbres aigrelets qui semblent évoquer des images plastiques.
Parmi ses décorations à fresque, la plus significative, par le naturel du trait et la limpidité du paysage, est celle de la villa Pagello à Caldogno (Vicence).
Il travailla aux côtés de Maffei à la décoration des oratoires des Zitelle et de San Nicola à Vicence et après le départ de Maffei pour Padoue, il resta le maître incontesté de la peinture locale et dut satisfaire de nombreuses commandes religieuses et privées. Mais au cours de ses dernières années il délaissa la peinture pour la gravure[4].