Le grogue est le plus souvent originaire de l'île de Santo Antão – notamment de la vallée de Ribeira do Paul. Plus arrosée que d'autres îles, Santo Antão a la réputation de produire le meilleur grogue de l'archipel[2], mais on en distille aussi à Santiago. Les grogues les plus médiocres proviennent de canne à sucre importée et contiennent parfois des additifs de synthèse[1].
La production globale reste modeste et sa consommation surtout locale, très populaire. En effet, alors que les classes aisées privilégient le whisky, le brandy ou la vodka et que les classes moyennes préfèrent le vin, local ou importé, ce sont surtout les plus pauvres – c'est-à-dire la majorité – qui boivent du grogue[1]. L'alcoolisme masculin est assez répandu, surtout dans les îles agricoles[3]. Les méfaits d'une consommation excessive de grogue sont également observés au sein de l'importante communauté cap-verdienne de Dakar (Sénégal)[4].
Associé à la mélasse, le grogue entre dans la composition du ponche (punch).
↑ ab et c(en) R. A. Lobban Jr et P. K. Saucier, Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, Scarecrow Press, Lanham, Maryland ; Toronto ; Plymouth, UK, 2007, p. 119
↑ a et b(pt) « "Batucar grogue com o génio das garrafas" em Santo Antão », in Diário de Notícias, 7 décembre 2008 [1]
↑Michel Lesourd, État et société aux îles du Cap-Vert : alternatives pour un petit État insulaire, Karthala, Paris, 1996, p. 54 (ISBN2-86537-625-7)
↑« Soum Soum, Kana Kadjou, Bigne, Grogou etc. : l’alcool des pauvres », Xibar[2]
(en) Mark Langworthy et Timothy J. Finan, « Sugar cane », in Waiting for rain : agriculture and ecological imbalance in Cape Verde, Lynne Reinner Publishers, Boulder, CO, 1997, p. 109-111 (ISBN1-555-87709-5)
(en) Richard A. Lobban Jr et Paul Khalil Saucier, « Grogga, grog, groggo, groggu », in Historical dictionary of the Republic of Cape Verde, Scarecrow Press, Lanham, Maryland ; Toronto ; Plymouth, UK, 2007, p. 119 (ISBN978-0-8108-4906-8)
Alain Huetz de Lemps, « Le grogue des îles du Cap-Vert », in Boissons et civilisations en Afrique, Presses Universitaires de Bordeaux, 2001, p. 466-467 (ISBN9782867812828)
Nicolas Quint, « Civilisation : Les épiceries-bars et le grogue », in Parlons capverdien : langue et culture, Editions L'Harmattan, 2003, p. 116-117 (ISBN9782296310896)
Philippe Gilabert, De la canne au verre: Grogue. Quatre langues : Portugais, Français, Anglais et Allemand. Editions Belavista. (ISBN978-3-86264-909-9)