Il est le fils de Georges-Auguste Leman, capitaine d'artillerie et professeur à l'École militaire, et de Marie Gertrude Félicité Kips. Après de brillantes études secondaires à l'Athénée royal de Bruxelles, il entre comme élève à l'École militaire en 1867 et en sort premier de promotion en 1872 avec le grade de lieutenant du génie.
Durant la guerre franco-prussienne de 1870, il sert dans un corps d'observation belge. En 1882, il est nommé membre du corps enseignant de l'École royale militaire. En décembre 1902, il est promu colonel[2]. Il est commandant de l'Ecole royale militaire du à janvier 1914. Il exerce une influence considérable sur la matière militaire enseignée, et pousse notamment les mathématiques[3].
Durant cette période, il devient aussi le responsable de l'éducation militaire du futur roi Albert Ier.
Il est nommé lieutenant-général dans l'infanterie le et membre du Conseil supérieur de la défense nationale[4]. Il est nommé, le 31 [5], commandant de la position fortifiée de Liège et de la 3e division d'armée. Déterminé à ralentir autant que possible une (encore) hypothétique attaque allemande, il mobilise plus de 18 000 personnes pour renforcer les fortifications bâties, entre 1888 et 1891, par Henri-Alexis Brialmont autour de la ville.
Durant une visite d'un ministre belge[Lequel ?], on[Qui ?] lui fait la remarque que ces travaux, qui sont tournés vers l'Allemagne, compromettent la neutralité de la Belgique telle que définie dans le traité des XXIV articles. Leman, peu impressionné, rétorque que « la Belgique le remerciera si la guerre devait avoir lieu et que si ce n'était pas le cas, qu'on pouvait lui prendre ses étoiles de général »[réf. souhaitée].
Les troupes allemandes en présence étant initialement incapables de vaincre et de soumettre les forts, elles doivent attendre l'arrivée des zeppelins et, surtout, de l'artillerie lourde (« Grosse Bertha ») pour ce faire. Après un bombardement intensif qui aura duré 24 heures avant d'atteindre l'arsenal du fort de Loncin, Gérard Leman est capturé, le , inconscient, fortement commotionné et blessé dans les ruines du fort.
En signe de respect, les Allemands lui permettent de conserver son épée durant sa captivité[3]. Il insiste pour que, sur le rapport de sa capture, soit mentionné le fait qu'il ne s'est pas rendu mais a été capturé inconscient[7].
Il est d'abord transféré dans la citadelle de Magdebourg où il subit l'amputation d'un orteil le 1er septembre dont la cicatrisation ne s'achève qu'en . Il écrit, entre autres, « j'ai reçu ici des soins médicaux éclairés et dévoués et depuis une dizaine de jours, je vais mieux »[8]
Le général Leman est, alors, déplacé le vers le camp de Blankenburg-im-Mark. Son état de santé devenant préoccupant, car il a des problèmes diabétiques et cardiaques[8], il est libéré sans conditions le .
Après une convalescence en Suisse, il rejoint le gouvernement belge exilé en France, près du Havre où une réception solennelle est organisée en son honneur le .
En , il est accueilli en héros dans sa ville natale et s'y installe pour rédiger son Rapport au Roi sur la défense de Liège en (édité seulement en 1960). Le roi le maintient dans ses fonctions sans limite d'âge et lui donne ses lettres de noblesse de comte le . Son « rapport » à peine achevé, il meurt le d'une pneumonie.
Près de 400 étudiants de l'Université libre de Bruxelles, fortement marqués par la Grande Guerre, assisteront aux obsèques sous la bannière de l'Association Générale, du Cercle Solvay, du Cercle Polytechnique et du Cercle des Etudiants Libéraux[9].
D'argent à une enceinte fortifiée de gueules, maçonnée d'argent, accostée de deux branches de lierre au naturel ; au chef tiercé en pal de sable, d'or et de gueules
Ornements extérieurs
Pour le titulaire, sommé d'une couronne de comte, et tenu par deux chevaliers d'argent, armés de toutes pièces, la visière levée, la figure de carnation, ceints d'une épée d'argent garnie d'or et tenant un bouclier de gueules au perron liégeois d'or accosté à dextre par la lettre L et à senestre par la lettre G, toutes deux aussi d'or.
Pour les descendants, sommé d'un heaume d'argent, couronné, grillé, colleté et liseré d'or, doublé et attaché de gueules, aux lambrequins d'or et de gueules.
Cimier : un chevalier armé comme les tenants et issant, brandissant une épée d'argent garnie d'or, et tenant de la senestre la lettre L aussi d'or
Devise
Omnia Patriae (d'or sur un listel de gueules)
Détails
Le bouclier de gueules à une colonne posée sur 3 degrés soutenus de 3 lions couchés et sommée d'une pomme de pin soutenant une croix pattée; la dite colonne accostée à dextre de la lettre L et à senestre de la lettre G, le tout d'or sont aussi les armoiries de la ville de Liège
à Etterbeek, la rue des Rentiers est rebaptisée rue Général Leman en . À noter qu'elle avait déjà pris cette dénomination au début de la guerre mais l'occupant allemand avait exigé de revenir à l'ancienne,
Médaille en bronze de Godefroid Devreese avec sur une face le nom, le grade et le portrait du général Leman et sur l'autre face le corps gisant sur les décombres du fort de Loncin avec l'inscription sur le listel "fort de Loncin ".
↑La rue Sainte-Foy a été rebaptisée du nom de l'officier de garde au moment de l'attaque le Commandant Marchand. Le bâtiment du quartier général, quant à lui, fut démoli en 1973 pour permettre l’extension de l'Athénée royal de Liège-Atlas.
↑(en) G. J. Meyer, A world undone : the story of the Great War, 1914-1918, New York, Delacorte Press, , 778 p. (ISBN978-0-553-38240-2, OCLC851877878), p. 135
↑Clément Rebuffat, (Mémoire de fin d'études) L'Association Générale des Etudiants entre les deux guerres (1918 - 1940), Bruxelles, Université libre de Bruxelles, , p. 27
n.c., La Hulpe info : Guide et catalogue de l'exposition à la maison communale de La Hulpe, La Hulpe, , « Documents des prisonniers de guerre belges dont une lettre signée par le Général Leman, défenseur des forts de Liège », p. 2 § 7
Il s'agit d'une carte postale écrite au crayon par le lieutenant-général Leman le 27 janvier 1915, mise sous enveloppe munie des cachets de la citadelle de Magdebourg où il décrit son état de santé et ses problèmes diabétiques et cardiaques.
(en) G.J. Meyer, A world undone : The story of the Great War, 1914-1918, New York, Delacorte Press, , 670 p. (ISBN978-0-553-80354-9, OCLC62857861), 2, August-December 1914: Racing to Deadlock