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Nieuwe Instituut (en) (LAAN)[1],[2] Abbaye de Vaals[3] |
Hans van der Laan (né à Leyde le , et mort à Mamelis le ) est un moine bénédictin et architecte des Pays-Bas. Il est l'inspirateur et une des figures importantes de la Bossche School (1945-1970).
Van der Laan est l'un des fils d'un architecte de Leyde, Leo van der Laan, et deux de ses frères, Jan et Nico, devinrent aussi architectes. De 1923 à 1926, il étudie l'architecture à la Technische Hoogeschool à Delft, avec le professeur Grandpré-Molière, mais il est déçu par l’enseignement académique qu'il y reçoit. En 1927, il entre à l’abbaye bénédictine de Oosterhout où il prononce ses vœux en 1929. Il y reste jusqu'en 1968, passant alors à l’abbaye de Vaals.
Van der Laan élabore, vers 1930, en même temps - au début, sans le savoir - que l’ingénieur polytechnicien français Gérard Cordonnier, une nouvelle approche mathématique des proportions. Le point de départ est ce qui lui semble être une adaptation en trois dimensions[4] du fameux nombre d'or, souvent noté (phi) et défini comme solution de .
Cette recherche s'inscrit dans une problématique traditionnelle, celle de déterminer par un moyen rationnel et objectif les principes de création du Beau. Dans le cas présent, ce Beau créé par l'homme est aussi mis en relation avec celui ressenti devant la nature. Une solution employée consiste à déduire des règles statistiques plus ou moins complexes en analysant avec minutie des proportions repérées dans l’ordre naturel, perçu comme « création divine » par essence. Ce savoir doit permettre au concepteur humain d’imiter l’harmonie naturelle, de manière aisée et sûre, en complément de son intuition artistique subjective qui n'est pas remise en question par Van der Laan. Le nombre d'or a été ainsi choisi comme base de construction artistique aussi bien en musique (Béla Bartók) qu'en peinture (Vermeer, Mondriaan), voire avec son adaptation en « Modulor », en architecture (Le Corbusier).
Pour tenir compte du fait que la nature était tridimensionnelle, van der Laan choisit de s'appuyer sur un autre nombre[5], reflétant cette dimension 3. Ce nouveau nombre fut nommé par Gérard Cordonnier « nombre Radiant » et par Hans van der Laan lui-même « nombre plastique ». Il est aussi désigné comme « nombre (psi) ». Il est défini mathématiquement comme la seule solution réelle de l'équation , et possède de nombreuses propriétés, analogues à celle du nombre d'or (comme d'être la limite de suites remarquables d'entiers).
Le rôle particulier attaché à ce nombre par van der Laan est accompagné par une philosophie générale expliquée dans son ouvrage L’Espace architectonique, qui est le mode d’emploi que tout architecte devrait connaître afin établir l’harmonie entre les trois éléments suivants :
Selon van der Laan et ses épigones, la mise sur une même « longueur d'onde » de ces trois éléments procure une plénitude, un bien-être profond, qu’on peut comparer au type d’émotion éprouvée dans certaines cathédrales et autres lieux religieux, ou bien au cœur d'une forêt.
La classique opposition entre architecture religieuse et profane laisse la place au principe que « toute véritable architecture est sacrée en soi », comme l’est, finalement, tout acte de créativité authentique.
De plus, cette technique peut être complétée par les apports de la géobiologie (étude des influences telluriques sur tout ce qui vit) et du Feng shui (branche du Tao chinois gérant l’harmonie de nos relations avec notre environnement)[réf. nécessaire].
Par voie de conséquence, le moindre objet étant complètement impliqué dans la relation plastique avec son environnement, les techniques du design se trouvent elles-mêmes directement concernées. Les arts graphiques peuvent également selon van der Laan tirer avantage à utiliser le nombre plastique pour la création de polices de caractères et la disposition des blocs composant la mise en page[6].
Van der Laan s'est consacré à l’étude et à la mise au point de cette nouvelle approche parce qu’il ressentait que dans l’architecture contemporaine, même la plus prestigieuse, « il manque toujours quelque chose » et qu'il ne voulait pas de cette absence dans ses propres œuvres.
De 1945 à 1973, il donne avec son frère Nico un cours sur l’architecture religieuse, à partir de ses principes. L’abbaye de Sint-Benedictusberg, entre Vaals et Lemiers (près d'Aix-la-Chapelle) est l'un des premiers fruits de ses recherches théoriques ; en 1968, Van der Laan y achève en particulier l’église supérieure, une crypte et un atrium[7]. Parmi ses autres œuvres, on peut signaler : une maison d’habitation à Best, deux cloîtres à Waasmunster en Belgique, puis un couvent à Tomelilla en Suède. En 1977, il a rassemblé ses idées théoriques dans son ouvrage Der Architektonische ruinter (L’Espace architectonique), traduit en plusieurs langues. La province du Limbourg (Pays-Bas) lui a décerné son prix d’architecture.
Après sa mort, des architectes, en particulier néerlandais, allemands, britanniques, belges, italiens, sud-africains continuent à utiliser ses concepts et à les enseigner. Certains d’entre eux avaient auparavant travaillé en très étroite collaboration avec Hans van der Laan.