Henri Dentz | ||
Nom de naissance | Henri Fernand Dentz | |
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Naissance | Roanne (Loire) |
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Décès | (à 63 ans) Fresnes (Seine) |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général d'armée | |
Années de service | 1900 – 1943 | |
Commandement | 54e brigade d'infanterie 15e corps d'armée 12e corps d'armée Gouverneur militaire de Paris 15e division militaire Armée du Levant |
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Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
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Faits d'armes | Campagne du Maroc Campagne de Syrie |
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Distinctions | Grand officier de la Légion d'honneur Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1939-1940 |
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Henri Dentz [dɛnts] , né le à Roanne (Loire)[1] et mort le à la prison de Fresnes (Seine), est un officier général français.
Il participa aux deux guerres mondiales. À la tête des troupes de l'armée de Vichy en Syrie mandataire, il lutta contre l'offensive des Britanniques et des Français libres en juin et juillet 1941. Condamné à mort à la Libération en avril 1945, sa peine fut commuée en prison à vie mais il meurt de maladie quelques mois plus tard.
Son père, Antoine Dentz (1853-1929), né à Saverne dans le Bas-Rhin, avait quitté l'Alsace en 1871 à la suite de l'annexion allemande de 1870 pour ne pas devenir allemand. Il était lui-même le fils d'Étienne Dentz (1817-1868), maréchal-ferrant natif d'Altorf et de Madeleine Werlé (1815-1870). Venu à Paris, il s'engagea dans l'armée et devint officier d'administration d'artillerie. Il était officier de la Légion d'honneur et médaillé militaire[2],[3].
La mère d'Henri Dentz, Éléonore Paccard (1862-1930)[4], était fille de cafetiers[5].
Antoine Dentz et Éléonore Paccard se sont mariés à Roanne le [6].
Henri Dentz avait un frère cadet, André Dentz (1888-1969)[7],[8], officier de réserve, industriel, administrateur de la SFFC et président de la Fédération française des carburants. Il était officier de la Légion d'honneur[9],[10].
Henri Dentz se marie le à Tunis avec Théa Noetinger (née en 1881 à Mustapha (Algérie), issue d'une famille de pieds-noirs alsaciens[11].
À partir de , il est nommé général de corps d'armée et commande successivement le 15e corps d'armée dans les Alpes pendant trois semaines puis le 12e corps d'armée en Alsace dans le secteur fortifié de Haguenau.
Il reçoit le l'ordre de rejoindre la capitale pour devenir adjoint du général Héring, gouverneur militaire de Paris. Le 12 juin, Paris est déclarée « ville ouverte » et Héring replie alors ses troupes au sud de la Loire. Le , Henri Dentz le remplace comme gouverneur militaire de Paris et il reçoit la mission de remettre la capitale à l'ennemi le lendemain, .
Quelques jours après l'Armistice du 22 juin 1940, le , il prend le commandement de la 15e division militaire à Marseille qu'il occupe jusqu'au 28 .
Le 27 , Jean Chiappe, tout juste nommé haut-commissaire de France au Levant, disparait en Méditerranée lors de son vol vers le Liban. Un mois plus tard, le 29 décembre 1940, Dentz est placé hors cadres et est mis à la disposition du ministre secrétaire d'État aux Affaires étrangères pour remplir les fonctions de Haut-commissaire de l'État français au Levant et est en même temps nommé commandant supérieur des troupes françaises au Levant.
Sur ordre de l'amiral Darlan, il fait passer en Irak deux trains d’armes françaises destinées aux partisans du Premier ministre irakien Rachid Ali al-Gillani, révolté contre les Britanniques lors de la guerre anglo-irakienne. En outre, quelque 70 avions militaires allemands dont certains arboraient la cocarde tricolore sont autorisés à transiter par la Syrie mandataire et le Liban. Il tente néanmoins de limiter la présence allemande à la seule région d’Alep.
De juin 1941 à juillet 1941, en tant que général d'armée, lors de la campagne de Syrie, il s’oppose par la force aux Alliés, commandés par le général Wilson (et comprenant les Français libres commandés par le général Legentilhomme). N’ayant pas obtenu de renforts, ni les avions allemands qu'il réclamait pour bombarder Britanniques et Français libres, il demande le aux Britanniques les conditions de l'armistice. Celui-ci est signé le à Saint-Jean-d'Acre. Cette convention d'armistice, signée par les seuls Britanniques, stipule que les militaires de Syrie ne pourraient pas être poursuivis. Le général de Gaulle estimera que la France libre n’est pas engagée par une convention qu’elle n'a pas signée.
Du 29 septembre 1941 à 1942, il est chargé de l’inspection générale des troupes rapatriées du Levant puis de 1942 à 1943, il est président de la Commission d'octroi des récompenses de la guerre 1939-1940. Henri Dentz, atteint par la limite d'âge, cesse ses fonctions le . Il se fixe alors à Grenoble puis est arrêté le par une patrouille de FFI.
Au cours de l’épuration, le , il est inculpé d’intelligence avec l'ennemi, condamné à la dégradation militaire, à la confiscation de ses biens, à la radiation des matricules de la Légion d'honneur, puis est condamné à mort par la Haute Cour de justice le 1945. Ses avocats furent Me René de Vésinne-Larue et Me Alcide Delmont. Le général de Gaulle le gracie et sa peine se trouve commuée en détention à vie. Son état de santé s'étant rapidement détérioré, il meurt à la prison de Fresnes le [20].
Il est inhumé au cimetière de Neuilly-sur-Seine le 19 décembre 1945[21].