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Harry Edgar Mudford Farman |
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britannique (- française (- |
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Souvenirs et Récits contés le 28 novembre 1933 (d) |
Henri Farman, né Harry Edgar Mudford Farman le dans le 1er arrondissement de Paris et mort le dans le 16e arrondissement de Paris[1], est un ancien sportif (cycliste et coureur de fond) devenu un aviateur français puis un constructeur d'avions et d'automobiles[2]. Considéré comme l'un des pionniers de l'aviation avec son frère Maurice Farman, il détient à l'époque de nombreux records de vols avant de s'orienter vers la construction d'avions au sein de la société des Avions Farman, nationalisée en 1936 pour former avec d'autres constructeurs la Société nationale des constructions aéronautiques du Centre (SNCAC).
Issu d'un père anglais Thomas Frederick Farman (correspondant à Paris pour deux journaux britanniques) et d'une mère anglaise Sophia Ann Louisa Mudford[3] installés à Paris, Henri Farman, très jeune, se passionne pour le cyclisme, l'automobile et l'aviation avec son frère Maurice Farman. Il étudie à l'École des beaux-arts[Laquelle ?]. Curieusement, bien que nés à Paris, les trois frères Richard dit Dick, Henry et Maurice Farman ne figurent ni dans les tables décennales ni dans les registres de l'état-civil parisien, leur père les ayant juste déclarés au consulat de Grande-Bretagne[réf. nécessaire].
Henri Farman est champion de cyclisme en 1892 : premier alors de la course Paris-Clermont-Ferrand, et champion de France de demi-fond (sur 100 kilomètres en octobre)[4]. En , il effectue le trajet Paris-Madrid avec Édouard de Perrodil[5] sur des bicyclettes Gladiator. Henri Farman réalise les dessins du livre de Perrodil qui relate leurs exploits[6].
Il fait ensuite des courses de tandem avec son frère Maurice.
Se tournant ensuite vers les sports mécaniques, Henri Farman remporte la course Paris-Pau sur Darracq en 1902. En 1903, il participe à la course automobile Paris-Madrid et à la coupe Gordon Bennett sur Panhard-Levassor. Il finit aussi cinquième du Paris-Berlin en 1901[7],[8] toujours sur Panhard, quatrième du Paris-Arras en 1902 (remporté par Maurice) puis deuxième la même année du Paris-Berlin (cinquième Maurice), et il obtient le meilleur temps au tour lors des premières Éliminatoires Françaises de la Coupe Internationale en 1904 sur une Panhard 70, finissant la même année septième du circuit des Ardennes et remportant la course Paris-Roubaix.
En 1904, il est victime d'un très grave accident lors des éliminatoires de la coupe Gordon Bennett ; il met alors un terme à la compétition automobile (plongée dans le ravin de Sayat).
Le , il établit le record de vitesse aérien à Issy-les-Moulineaux, sur un Voisin-Farman I (à 52,7 km/h de moyenne)[9].
Le , il parvient à couvrir la distance d'un kilomètre en aéroplane, avec cependant plusieurs contacts avec le sol[10].
Le , alors qu'il s'appelle toujours Henry Farman, il remporte le prix Archdeacon-Deutsch de la Meurthe[11] en effectuant au-dessus du terrain d'Issy-les-Moulineaux le premier vol officiel en circuit fermé d'un kilomètre, d'une durée de 1 min 28 s[12], à bord d'un biplan Voisin, baptisé Henri Farman n°1[13] utilisant un moteur V8 Antoinette de 50 ch. Le , Henry Farman va parvenir à réaliser un vol de plus de 2 kilomètres (distance officielle de 2 004,80 mètres, en 3 min 31 s) dans le ciel d'Issy-les-Moulineaux, pilotant un appareil Voisin de 50 chevaux : le 1 Bis[14].
Le , Henri Farman participe, en tant que passager, à un vol historique avec le pionnier de l'air Léon Delagrange, réalisant ainsi le tout premier vol avec un passager[15]. Quelques mois plus tard, le , alors qu'il est en tournée aux États-Unis, il utilise le mot (déjà existant) « aileron » pour nommer les petites surfaces latérales, servant au contrôle en roulis, disposées entre les plans des avions de Glenn Curtiss. Il installera les premiers véritables ailerons, placés au bord de fuite de l'aile, sur son biplan 1909[16]. En septembre 1908, Henri Farman prend part au Prix de la Commission d’aviation, dont la dotation est de 5000 francs : une récompense pour l'aviateur, qui sera à l'origine du plus long parcours en aéroplane[17]. Le , il signe à bord d'un aéroplane de type biplan Voisin, le premier voyage aérien — dit aussi le « premier vol de ville à ville » — de l'histoire mondiale de l'aviation, réalisé entre le petit village de Bouy (Marne), décollant des hangars qu'il avait au Camp de Châlons, et Reims, se posant sur le terrain de cavalerie de la ville à une distance de 27 kilomètres, couvrant le trajet en 20 minutes[18],[19].
Le lendemain de cette performance, , il s'adjuge le prix de hauteur au camp de Châlons, parvenant à passer au-dessus d'un pylône de 25 mètres de haut, volant à 30 mètres d'altitude, et remporte ainsi 2 500 francs en espèces[20]. Le 31 décembre 1908, Farman fait une dernière tentative pour s'attribuer la Coupe Michelin dotée de 20 000 francs, mais les ratés du moteur de son aéroplane le privent du trophée au profit du pilote Wright[21].
Quelques mois plus tard, il s'illustre lors de la première Grande Semaine d’Aviation de la Champagne organisée à Reims — à l'emplacement de l'actuelle base aérienne 112 Reims-Champagne — du 22 au , remportant l'épreuve de distance sans ravitaillement avec 180 kilomètres parcourus. Il remporte également le prix des passagers avec un tour de piste effectué avec deux passagers en 10 min 39 s, à la vitesse de 56,304 km/h.
Le , en réalisant un vol d'Étampes à Angerville (Essonne) avec mademoiselle Delcher, il remporte le prix de l’École centrale, doté de 1 000 francs, récompensant l'aviateur auteur d'un vol en ligne droite de 10 km à travers la campagne avec un passager[22]. Il obtient également le record de temps de vol, le à l'occasion de la coupe Michelin, avec 8 h 12 min 47 s, pilotant un appareil biplan Farman à moteur Gnome et Rhône de 50 chevaux[23].
Henri Farman possède ainsi plusieurs records homologués par la Fédération aéronautique internationale :
Avec ses deux frères Dick et Maurice, il fonde en 1919 une compagnie de construction aérienne après les succès des premiers avions Farman dessinés par Maurice depuis 1910. En 1924, il crée avec ses deux frères la Société générale des transports aériens, qui sera intégrée à Air France en 1933.
Henri Farman se lance dans l'automobile lors du Salon de Paris de 1919, en créant une nouvelle marque, les automobiles Farman. Sa première voiture, la A6, est une 40 HP équipée d'un moteur six cylindres de 6,6 litres avec un arbre à cames en tête.
Né à Paris, il opte pour la nationalité française et fait franciser son prénom en 1937. Décoré à de multiples reprises, il reçoit notamment la Légion d'honneur. Les Britanniques — et par extension les anglophones — l'appellent « Henry » et le considèrent comme un Anglais.