Henri de Bonnechose | ||||||||
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Biographie | ||||||||
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Naissance | Paris (France) |
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Père | Louis-Gaston de Bonnechose (d) | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 83 ans) Rouen (France) |
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Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par le pape Pie IX |
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Titre cardinalice | Cardinal-prêtre de Saint-Clément |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par le cardinal Antonio Francesco Orioli |
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Archevêque de Rouen (Primat de Normandie) | ||||||||
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Évêque d'Évreux | ||||||||
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Évêque de Carcassonne | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction laïque | ||||||||
Sénateur du Second Empire | ||||||||
Fide ac virtute | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Henri-Marie-Gaston de Bonnechose, né à Paris le , mort à Rouen le , est un homme d'Église français, archevêque de Rouen et cardinal.
Henri de Bonnechose naît le à Paris. Son père est français, ancien page du roi Louis XVI devenu sous-préfet de Nimègue sous l'Empire, tandis que sa mère est néerlandaise protestante[1],[2]. Il est le frère aîné d'Émile de Bonnechose historien, écrivain et bibliothécaire royal, et de Louis de Bonnechose (-) qui fut page de Charles X et fut tué en Vendée lors de l'insurrection légitimiste de 1832.
Il passe sa jeunesse à Bruxelles, puis à Nimègue où son père est en fonction. La chute de l'Empire le conduit à Yvetot et il fait ses études à Rouen, puis à Paris. Protestant, il se convertit au catholicisme à 18 ans et il est baptisé sub conditionem le [1].
Après la licence en droit obtenue à Paris le , il est nommé substitut aux Andelys en , mais quitte cette ville pour exercer les mêmes fonctions à Rouen. Le , il devient procureur du roi à Neufchâtel-en-Bray, puis est nommé substitut du procureur général à la cour royale de Bourges, le . Il n'y reste que quelques mois pour devenir avocat général à la cour de Riom, le [1]. Le , grâce à l'archevêque, Louis de Rohan-Chabot, il entre à la cour de Besançon comme premier avocat général. Il donne sa démission le pour entrer dans la communauté de l'abbé Bautain à Strasbourg.
Le , il est ordonné sous-diacre et reçoit le diaconat le . Le , il devient prêtre et célèbre sa première messe le dans l'église Saint-Pierre-le-Vieux[1].
Après quelques années consacrées à l'enseignement au collège de Juilly, le gouvernement de Louis-Philippe l'envoie à Rome comme recteur de Saint-Louis-des-Français (-)[1]. C'est là qu'il reçoit l'ordonnance royale le nommant évêque de Carcassonne. Élu le , il est consacré le à l'église Saint-Louis-des-Français de Rome par le cardinal Orioli, assisté de Girolamo D'Andrea, archevêque de Mélitène, et Domenico Lucciardi, archevêque de Damas[1]. Il ne peut rejoindre son siège que le . Il y est nommé chevalier de la Légion d'honneur en . Le climat du Midi ne lui convenant pas, il est transféré à Évreux le [1] qu'il rejoint le . Pour quelques années seulement, puisqu'il est nommé archevêque de Rouen par Napoléon III le et promu le [1].
En , il est nommé officier de la Légion d'honneur. Il est créé cardinal-prêtre au consistoire du tenu par le pape Pie IX. Le , il reçoit la barrette cardinalice des mains de l'Empereur dans la chapelle des Tuileries. Il reçoit le chapeau rouge et le titre de S. Clemente le [1]. Sa nouvelle dignité lui donne accès au Sénat du Second Empire où il interviendra fréquemment. En , il est promu commandeur de la Légion d'honneur[3].
Soucieux de la conservation du patrimoine, il nomme en l'abbé Cochet inspecteur des monuments religieux du diocèse. Toutes transformations des églises ou aliénation de biens doit recevoir l'aval de Cochet, qui rend compte de sa mission chaque semestre. Bonnechose invite également ses desservants à rédiger des annales paroissiales[2].
En , il procède à la translation, du fort de Braine (près de Soissons) à Rouen, des reliques de saint Victrice (évêque de Rouen), qui avaient été soustraites et protégées des invasions normandes au IXe siècle. Au nom du Saint-Père et des chanoines du chapitre de la Basilique Vaticane, il procède au couronnement de la Vierge de Notre-Dame-de-la-Délivrande (près de Caen) le .
Pour diffuser ses décisions dans tout le diocèse, il lance en La Semaine religieuse du diocèse de Rouen, un des premiers bulletins diocésains en France[2].
L'occupation de Rouen par l'armée prussienne lui donne l'occasion de renouer avec la tradition de l'évêque defensor civitatis (défenseur, protecteur de la cité). À la demande de la municipalité de Rouen, il se rend à Versailles où il est reçu par le chancelier Otto von Bismarck, par l'Empereur et par son fils. Il obtient une réduction des deux tiers de la dette de la ville[4].
Auparavant, il avait été l'un des Pères du premier concile du Vatican et soutiendra le dogme de l'infaillibilité pontificale.
Il observe une stricte neutralité pendant les débats qui amènent l'établissement de la IIIe République, ce qui ne l'empêche pas de faire de nombreuses démarches notamment auprès de Jules Grévy.
Il participe au conclave de 1878 à l'issue duquel le pape Léon XIII est élu.
En , il se rend une dernière fois à Rome, mais, pris d'un malaise le à la gare Saint-Lazare, il meurt le suivant. Ses obsèques sont célébrées le ; c'était la dernière fois qu'un cardinal français recevait l'hommage des pouvoirs publics. François-Nicolas Besson, évêque de Nîmes, prononce une oraison funèbre à Rouen le [5].
Bonnechose avait demandé à être représenté à genoux, tourné vers le maître-autel de la chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul où sa sépulture devait se trouver. L'œuvre est celle du sculpteur Henri Chapu. Il réalise une maquette à la fin qu'il expédie à Carrare. Il meurt sans pouvoir achever la traîne de la cappa magna. La statue est exposée au Salon de puis est mise en place. Le monument, dont le piédestal est l'œuvre d'Edmond Bonet, est inauguré le [6]. Assise sur le socle, une grande statue de bronze, réalisation de Carlus, représentait la « France chrétienne ». Après guerre, seul l'orant de marbre blanc a été conservé et placé à l'entrée de la chapelle de la Vierge[7]. On peut lire sur le socle l'épitaphe :