Hàm Nghi | |
Titre | |
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Empereur d'Annam | |
– (1 an, 1 mois et 17 jours) |
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Prédécesseur | Kiến Phúc |
Successeur | Đồng Khánh |
Biographie | |
Nom de naissance | Ung-Lich d'Annam |
Surnom | Mé-Dar |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Hué |
Date de décès | (à 72 ans) |
Lieu de décès | El Biar (Département d'Alger) |
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Hàm Nghi (咸宜帝 en Chû Nôm), né le 3 août 1871 et mort le 14 janvier 1944, est empereur d'Annam, 8e souverain de la dynastie des Nguyễn, et artiste peintre.
Né Nguyễn Phúc Ưng Lịch, il accède au trône alors que la réalité du pouvoir est, depuis la mort de l'empereur Tự Đức, détenue par les régents Nguyễn Văn Tường et Tôn Thất Thuyết, qui ont détrôné ou tué trois souverains successifs.
Il règne moins d'un an, d' à , alors que les Français envahissent le Tonkin et mettent l'ensemble du Annam sous protectorat. Lorsque les troupes françaises prennent Hué, la capitale, Tôn Thất Thuyết s'enfuit avec le jeune empereur, ce qui marque le début du mouvement d'insurrection baptisé Cần Vương (« aider le roi »)[1].
Capturé en , Hàm Nghi est exilé le de la même année en Algérie française, où il arrive le 13 janvier 1889. L'insurrection, dans son pays, continue cependant en son nom. Il est assigné à résidence à El Biar, placé sous la garde d'un capitaine, nommé Vialard. Une rente annuelle de 25 000 francs lui est versée par le budget du ministère des Colonies.
Le souverain déchu va passer le reste de sa vie en exil et ne reviendra jamais dans son pays.
Surveillé sans relâche dans un premier temps par le Gouvernement français, qui le considère comme un ennemi potentiellement dangereux, le prince parvient, par la suite, à communiquer avec ses proches restés en Indochine, grâce à un réseau d’amis qui circule entre l’Algérie, l’Extrême-Orient et la métropole. Le capitaine Vialard, qui veille sur lui à Alger, lui fait rencontrer le peintre Marius Reynaud (1860-1935) qui lui donne des cours et permet à Hàm Nghi de développer son goût pour les Beaux-Arts. Il rencontre également Georges Rochegrosse et Léon Fouquet (1841-1939). Il obtient l'autorisation en 1899 de se rendre en France. Là, il fréquente l'atelier d'Auguste Rodin, puis le salon de Judith Gautier qui l'invite dans sa résidence à Dinard. Ainsi, il apprend les techniques de la peinture et de la sculpture et il commence à produire des créations personnelles, marquées par le postimpressionnisme[2].
Il épouse le une Française, Marcelle Laloë, qui est la fille du président du tribunal d'Alger, et dont il a trois enfants[3]. Avec elle, il se rend souvent à Vichy pour des cures. C'est là qu'il a peint une grande partie de son œuvre.
Hàm Nghi consacre alors de plus en plus de temps à l’art, passant des journées entières à contempler et à peindre la nature environnante. Il expose à Paris pour la première fois en juin 1904 des pastels dans la rotonde du musée Guimet. L'une de ses dernières rétrospectives s'est tenue en novembre 1927 à la galerie Mantelet-Colette Weil[4].
La majeure partie de ses œuvres appartient à des collections privées[5].
Il meurt le dans la villa Gia Long, à El Biar, située en banlieue d'Alger, où il est enterré. Pendant son exil, il avait acheté le château de Losse à Thonac en Dordogne.
En 1965, de Gaulle a proposé à sa fille, la comtesse de La Besse, de transférer le corps au petit cimetière du village, où se trouve toujours sa simple tombe. En 2002, le gouvernement vietnamien a proposé de transférer son corps à Huê l'ancienne ville impériale, mais la famille a toujours refusé.
La vie de Hàm Nghi fait l'objet d'une grande partie du roman d'Isabelle Bergoend, Le Dagobert optique (éd. Thierry Marchaisse, 2015).
Hàm Nghi est le personnage principal du roman de Virginie Jouany, Petit cœur d'opium (éd. Cairn, 2018).
Hàm Nghi est l'un des 11 personnages jouables du jeu de rôle Abstract Aventures Steampunk, publié en mars 2020 par Les 12 Singes[6].