Progress D-18T | |
Un D-18T installé sous l'aile d'un prototype de l'An-124 Ruslan, aux couleurs de l'Aeroflot. | |
Constructeur | • Ivtchenko-Progress • Motor Sich |
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Premier vol | |
Utilisation | • Antonov An-124 • Antonov An-225 |
Caractéristiques | |
Type | Turbofan triple corps à fort taux de dilution |
Longueur | 5 400 mm |
Diamètre | Soufflante : 2 330 mm |
Masse | 4 100 kg |
Composants | |
Compresseur | • BP : un étage de soufflante • MP : 7 étages axiaux • HP : 7 étages axiaux |
Chambre de combustion | Annulaire, 22 injecteurs intégrés au flux et 2 allumeurs[1] |
Turbine | • HP : 1 étage (entraînant le corps HP) • MP : 1 étage (entraînant le corps MP) • BP : 4 étages (entraînant la soufflante) |
Performances | |
Poussée maximale à sec | 229,85 kN |
Taux de compression | 27,5 : 1 |
Taux de dilution | 5,7 : 1 |
Débit d'air | 36 kg/s |
Température Entrée Turbine | 1 327 °C (1 600 K) |
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L’Ivtchenko-Progress D-18T, aussi parfois désigné Progress D-18T ou Lotarev D-18T[2], est un turbofan triple corps à haut taux de dilution de forte puissance, taré à plus de 20 tonnes de poussée et utilisé pour propulser les avions-cargos parmi les plus lourds au monde.
Le moteur fut conçu dans les années 1970 par le bureau de conception (OKB) Ivtchenko-Progress, en Ukraine (alors appartenant à l'Union soviétique), puis fut produit par Motor Sich, une autre entreprise ukrainienne, elle-aussi située à Zaporijia. D'une taille impressionnante, ce moteur fut le premier en URSS à dépasser les 20 tonnes de poussée.
Ce moteur, dans sa version définitive, effectua son premier démarrage le , et prit l'air pour la première fois lors du premier vol de l'immense Antonov An-124, le . Les tests officiels sur banc furent achevés le . Son développement fut achevé en 1988[2]. Sa production commerciale débuta en 1999[3].
Actuellement (2017), 188 exemplaires du D-18T sont en service, ayant accumulé un total de plus d'un million d'heures de vol[1],[4].
Le D-18T est un turbofan à fort taux de dilution et doté de trois corps[5]. Le corps BP (basse-pression) est constitué d'une soufflante mono-étage, suivie par le corps MP et le corps HP, chacun étant doté de 7 étages de compresseur axiaux et amenant à la chambre de combustion annulaire un air comprimé à 27,5 bars. Après la combustion du mélange air/carburant grâce à 22 injecteurs de carburant intégrés dans le flux des gaz et deux allumeurs[1], les gaz chauds sont véhiculés vers la tuyère en passant à travers les turbines HP et MP, à un étage chacune, puis la turbine BP (entraînant la soufflante), dotée de 4 étages. Les turbines sont reliées à leurs compresseurs correspondants via des arbres concentriques indépendants tournant les uns à l'intérieur des autres (d'où l'appellation « triple corps »). Cette architecture, selon le constructeur, apporte une forte puissance au décollage mais également une grande fiabilité et un faible consommation spécifique de carburant dans tous les domaines de vol[5],[6]. D'autres avantages sont une maintenance facilitée, grâce notamment à une architecture modulaire (17 modules[4],[6]), une durée de service plutôt longue, une bonne fiabilité et de faibles émissions sonores et polluantes, qui sont d'ailleurs en accord avec les standards de l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI)[5],[6].
Les premiers exemplaires ne disposaient pas d'une durée de vie très importante, certains moteurs nécessitant une révision complète après seulement 500 heures de service[1]. Les moteurs de la série 3 virent cette durée allongée à plus de 5 000 heures[1], et ceux de la série 4 à environ 20 000 heures (ou 5 000 cycles de 4,5 heures de vol chacun)[3].
Le moteur est également équipé d'un efficace inverseur de poussée, installé sur le carénage du flux secondaire (celui de la soufflante)[1],[5]. Il est actionné par des vérins hydrauliques contrôlés par une unité électronique[1].
Le rapport poussée/poids est d'environ 5,7 pour 1.
Le D-18T fut sélectionné en 1984 pour propulser les deux plus gros avions du monde[5] :
Les moteurs modulaires à trois corps sont désormais devenus l'épine dorsale pour la presque totalité des moteurs de plus de 30 tonnes de poussée du XXIe siècle. Les qualités dynamiques et les paramètres de cycle thermique élevés du D-18T lui permettent d'être utilisé comme cœur pour les installations de turbogénérateurs ou turboalternateurs industriels ayant des puissances sur l'arbre s'étalant de 25 à 30 mégawatts[5].