Réalisation | Agnès Varda |
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Scénario | Agnès Varda |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Ciné Tamaris, La Sept Cinéma |
Pays de production | France |
Genre | Biographie, documentaire, sketches |
Durée | 105 minutes |
Sortie | 1988 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Jane B. par Agnès V. est un film français d'Agnès Varda, sorti en 1988.
Portrait de l'actrice franco-britannique Jane Birkin sous forme de collage d'entretiens et de sketches.
Agnès Varda[2] : « J'avais traité l'hiver dans Sans toit ni loi et je voulais traiter l'automne en Belgique. J'ai été en Belgique, j'ai repéré... et je coinçais. Je me suis dit : je n'ai qu'à faire un "non-film", toujours la fameuse façon d'échapper. [...] Le non-film pouvait être approcher quelqu'un, une femme — j'avais pensé à Jane Birkin. [...] J'aimais beaucoup qu'elle arrive à cet âge de 40 ans qui est une sorte de fin de jeunesse. »
Jane Birkin[3] : « Je pensais Agnès éternelle, même si je la savais comme d’autres de ses proches, malade. […] Curieusement, ça me semble impossible qu’elle ne soit plus là aujourd’hui. Au lendemain de sa disparition, je dois pourtant me rendre tristement à l’évidence. J’ai tellement de souvenirs qui affluent.
À l’époque de Sans toit ni loi, je lui avais adressé une carte postale, ainsi qu’à Sandrine Bonnaire, pour les féliciter de ce film miraculeux et éblouissant, mais elle m’avait engueulée parce qu’elle n’arrivait pas à déchiffrer mon écriture (sourire).
Elle m’a donc donné rendez-vous au parc de Sceaux pour lui lire oralement ma carte. À l’occasion de cette balade, son projet de portrait filmographique est né, Jane B. par Agnès V. Dans son esprit, comme j’allais bientôt avoir 40 ans, je pouvais être n’importe qui et donc interpréter plusieurs personnages habillés différemment en fonction des saisons. »
Si de nombreux chefs-d'œuvre de l'art classique sont cités et reconstitués comme la Vénus d'Urbino de Titien, la Maja vestida de Goya, le Grand nu d'Ingres ou simplement montrés par des reproductions, Matisse, Hockney... des œuvres d'artistes contemporains apparaissent. Ainsi dans l'atelier du peintre, qui n'est autre que celui du peintre Jean Dewasne dont on voit ses œuvres. On voit également dans d'autres séquences une sculpture (une Nana) de Niki de Saint Phalle et une sculpture de Marcel Gimond[4].
Mediafilm[5] : « Agnès Varda a sa propre conception du documentaire, du « documenteur » comme elle l'a finement noté dans l'un de ses films[6], et ce portrait qu'elle trace de Jane Birkin ne ressemble à aucun autre. On y passe littéralement du coq à l'âne dans une conception ludique du cinéma en liberté. Cela donne un film vif et coloré, rarement en repos, tant sur le plan des images que des concepts. Jane joue son rôle et divers autres ; en plus d'être Jane Birkin, elle est Calamity Jane, la Jane de Tarzan et même « Jane » d'Arc avec grâce et esprit. Tout cela forme une image composite au charme certain. » Marianne[7] : « Les premières images du film qui se déroulent dans une simple terrasse de café révèlent une artiste timide. Agnès Varda, avec le tact qu’on lui connaît, lui fait très vite remarquer qu'elle ne regarde jamais la caméra dans ses apparitions à la télévision. Elle répond avec un sourire "c'est embarrassant, c'est trop personnel". Le coup de foudre amical est tel qu'Agnès s'installera deux ans dans le domicile de la star au point que la production deviendra une collaboration artistique pleine et entière entre la réalisatrice et son sujet. Le résultat est une forme hybride à cheval entre le documentaire et la fiction. Jane Birkin s'épanouit dans l'univers d'Agnès Varda, qui s'épanouit à son contact. Le film est un portrait rêvé, "un portrait-en-cinéma" comme le définissait Varda où les interviews sont nourries par des saynètes fantastiques parfois délirantes où les personnalités de Jane sont étirées à l'infini. Elle se retrouve au bras d'Alain Souchon mettant en scène un poème de Verlaine ou de Jean-Pierre Léaud qui joue un amoureux colérique. Agnès Varda la pousse dans ses retranchements en la transformant en danseuse espagnole. C'est ridicule mais ces extravagances rappellent ce que Jane ne sera jamais. »