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Jean-Antoine Constantin, plus connu sous le nom de Constantin d'Aix, né le à Marseille et mort le à Aix-en-Provence, est un peintre français, élève de David de Marseille. Directeur de l'école de dessin d'Aix-en-Provence, il est considéré comme l'un des pères de la peinture provençale. Il est considéré par certains critiques d'art soit comme un petit maître d'Ancien Régime soit comme un préromantique inspiré par Joseph Vernet et Salvator Rosa[1]. Il est en tout cas un précurseur de l'œuvre de son élève François Marius Granet.
Né au quartier de la Loubière, à Marseille, près du quartier de Bonneveine et de Notre-Dame du Mont[1], il est remarqué encore enfant par un peintre sur émail qui le fait entrer dans une fabrique de porcelaine[2] appartenant à Gaspard Robert au quartier de Saint-Jean du Désert[1]. Mais il n'y reste pas longtemps et part étudier à l’Académie de Peinture de Marseille sous la férule de Jean-Joseph Kapeller (1702-1790), de David de Marseille et Jean-Baptiste Giry[3]. Il se fait alors remarquer pour la qualité de ses dessins par un amateur d'art originaire d'Aix-en-Provence qui le faire venir avec lui[2]. Ainsi, bien que né à Marseille et y ayant fait ses études, c’est à Aix-en-Provence qu’il mènera toute sa carrière de peintre[3].
Après ses études, il s’établit décorateur dans une fabrique de faïences de Clérissy[3]. Puis il prend la direction de la ville de Rome[4] pour un séjour de six années que lui offre son mécène aixois, M. Perron, négociant de son état[5], et grâce à l'aide de trois autres amoureux des arts : Grégoire, de Sideron, Boyer de Fonscolombe et de Montvalon[5]. Dans un premier temps, il s'adonne presque exclusivement à la peinture, mais y renonce pour se consacrer entièrement au dessin[6],[7]. Son séjour à Rome devra cesser au bout de trois ans en raison de fièvres contractés sur place. Rentré d'Italie, il s’établit dans la ville d'Aix-en-Provence, s'y marie[5], et y devient peintre, réalisant une quantité impressionnante de paysages aixois et provençaux, généralement peints sur le motif. C’est ainsi qu’il collectionne monuments et paysages aussi variés que la ville de Digne, la Fontaine de Vaucluse ou la rade de Marseille[3].
En 1786, il devient le troisième directeur de l’école de dessin d’Aix, succédant au peintre Claude Arnulphy. La Révolution met un terme temporaire à cette institution et Constantin perd son emploi. En 1807, il part pour Digne[2] où il exercera la fonction de professeur de l’école de dessin pendant six années[3]. Il rentre à Aix en 1813 où il profite de l’appui financier de son élève, François Marius Granet[4], qui lui accorde une pension de 150 francs[3] et il accepte le modeste poste de professeur adjoint à l'école de dessin d'Aix[5] au titre de « professeur de paysage[2] ». En 1817, il reçoit une médaille d'or à l'Exposition de Paris et, jusqu'en 1827, envoie régulièrement des toiles au musée du Louvre où elles font sensation[6]. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1833[8]. Il réalise également de nombreuses gravures à l'eau forte[6].
Sa carrière est entravée par une santé défaillante. En 1823, il se plaint notamment de ses difficultés à achever une commande : « Mes forces me manquent, j'ai mon bras droit attaqué par des douleurs, ainsi je crois ma carrière finie[9]. » Ajoutés à ses problèmes de santé des soucis financiers. C’est pauvre qu’il meurt dans sa ville d’adoption, en , à l’âge avancé de 88 ans. Il est enterré au cimetière Saint-Pierre d'Aix-en-Provence.
Jean-Antoine Constantin est considéré comme l’un des pères de la peinture provençale[10]. De nombreux peintres de Provence lui doivent leurs tableaux de paysages, entre autres François Marius Granet, Auguste de Forbin, Louis Mathurin Clérian ou Émile Loubon[3]. Vers 1830, Granet, parlant de Constantin, dit à Forbin : « Celui-là sera toujours le maître. Nous ne sommes pas dignes de délier les cordons de ses souliers »[11].
En 1860, Adolphe Meyer écrit au sujet de Constantin dans Le Plutarque marseillais : « Bien des gens m'ont dit qu'ils avaient l'habitude de rencontrer un homme petit, assez pauvrement vêtu, d'une physionomie douce et calme, traversant curieusement les champs et allant, selon son caprice, s'asseoir à quelque ombre pour dessiner l'un des nombreux sites aux environs d'Aix. Tout le monde connaissait ce bonhomme qui, souvent, demeurait la journée devant le même point de vue, dînant d'un morceau de pain et de quelques radis, allant boire au premier ruisseau clair qu'il entendait jaser[9]. »