Jean-Pierre Vincent naît en 1942 à Juvisy-sur-Orge[1]. « Mon père était un petit employé du Palais de justice de Paris », raconte-il, « il s’occupait du matériel : les chaises, les crayons et les buvards des magistrats. Mais le miracle, c’est que ce poste était logé dans le Palais de justice. C’était la fonction publique de la IIIe République. Et donc mon école, c’était celle de la rue du Pont-de-Lodi, où habitait Pierre Dux et où Picasso avait son atelier. Mon collège, c’était Montaigne, mon lycée, Louis-le-Grand »[1].
Il joue sa première pièce, Amal et la lettre du roi de Rabindranath Tagore, en 1959, puis s'intéresse à la mise en scène, avec La Cruche cassée de Kleist, et Scènes populaires d'Henri Monnier en 1963. À partir de cette date, il co-anime pendant deux ans la troupe qui se professionnalise, et suit Patrice Chéreau à Gennevilliers puis au Théâtre de Sartrouville. Il en est le directeur en 1966[1].
En 1972, ils fondent la Compagnie Vincent-Jourdheuil, dite aussi Le Théâtre de l'Espérance[4], et mettent en scène les auteurs allemands tels que Brecht, Büchner ou Grabbe. Le Théâtre expérimental populaire (Tex-Pop), installé au Palace, clôt en 1975 la collaboration entre Vincent et Jourdheuil.
Jean-Pierre Vincent prend cette année-là la direction du Théâtre national de Strasbourg[5] et y donne une place importante à l'école et à la création expérimentale, tout en travaillant à refonder les conventions collectives qui régissent les liens du TNS avec les collectivités locales et nationales[1],[6] . Dans ses spectacles, il interroge notamment l'histoire française, avec Germinal, écrit par Michel Deutsch d'après le roman d'Émile Zola (1975), qui questionne notamment le dépérissement de la classe ouvrière, puis Le Misanthrope (1977), Vichy fictions (1980), ou Le Palais de Justice (1981).
En 2007, il traduit et monte à AvignonLe Silence des communistes, treizième présence au festival depuis 1971, qui évoque l'enracinement populaire de la gauche italienne pendant les belles années du Parti communiste italien[7].
Il est membre des conseils d’administration du festival d'Avignon et du comité directeur du Jeune théâtre national, ainsi que des CA de l'ENSATT à Lyon et de l'association La Réplique à Marseille.
Il a été l'époux de la comédienne Hélène Vincent — il est le père du réalisateur Thomas Vincent — puis celui de Nicole Taché, qui a œuvré dans l'administration de divers théâtres publics et manifestations culturelles.
2002 : Le Fou et sa femme, ce soir, dans Pancomedia de Botho Strauss, avec les élèves de troisième année de l'ÉRAC (École régionale d'acteurs de Cannes), Festival d’Avignon
2002 : Katherine Barker Hommage à Jean Audureau, lecture par les élèves de première année de l'ÉRAC,