Jean-Pierre Vincent

Jean-Pierre Vincent
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Fonction
Administrateur général de la Comédie-Française
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Biographie
Naissance
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MallemortVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jean-Pierre Vincent, né le à Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise) et mort le à Mallemort (Bouches du Rhône), est un comédien, metteur en scène et directeur de théâtre français.

Jeunesse et formation

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Jean-Pierre Vincent naît en 1942 à Juvisy-sur-Orge[1]. « Mon père était un petit employé du Palais de justice de Paris », raconte-il, « il s’occupait du matériel : les chaises, les crayons et les buvards des magistrats. Mais le miracle, c’est que ce poste était logé dans le Palais de justice. C’était la fonction publique de la IIIe République. Et donc mon école, c’était celle de la rue du Pont-de-Lodi, où habitait Pierre Dux et où Picasso avait son atelier. Mon collège, c’était Montaigne, mon lycée, Louis-le-Grand »[1].

Élève au lycée Louis-le-Grand, il rencontre en 1958 au sein du groupe théâtral du lycée, Michel Bataillon, Jérôme Deschamps et surtout Patrice Chéreau[1],[2],[3].

Débuts au théâtre

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Il joue sa première pièce, Amal et la lettre du roi de Rabindranath Tagore, en 1959, puis s'intéresse à la mise en scène, avec La Cruche cassée de Kleist, et Scènes populaires d'Henri Monnier en 1963. À partir de cette date, il co-anime pendant deux ans la troupe qui se professionnalise, et suit Patrice Chéreau à Gennevilliers puis au Théâtre de Sartrouville. Il en est le directeur en 1966[1].

À partir de 1968, il travaille avec le dramaturge Jean Jourdheuil[4] et se consacre à la mise en scène dans des centres dramatiques nationaux. Ils montent La Noce chez les petits bourgeois de Bertolt Brecht au Théâtre de Bourgogne (1968), Tambours et trompettes du même Brecht au Théâtre de la Ville (1969), Le Marquis de Montefosco d’après Le Feudataire de Carlo Goldoni au Grenier de Toulouse (1970), Les Acteurs de bonne foi d’après Marivaux (1970), La Cagnotte d’après Eugène Labiche au Théâtre national de Strasbourg (1971), Capitaine Schelle, Capitaine Eçço de Serge Rezvani au Théâtre national populaire (1971). Pendant ces trois ans de travail avec Jourdheuil, sur le modèle de Brecht, il oriente le sens des pièces en mettant en exergue la lutte des classes[4].

En 1972, ils fondent la Compagnie Vincent-Jourdheuil, dite aussi Le Théâtre de l'Espérance[4], et mettent en scène les auteurs allemands tels que Brecht, Büchner ou Grabbe. Le Théâtre expérimental populaire (Tex-Pop), installé au Palace, clôt en 1975 la collaboration entre Vincent et Jourdheuil.

Jean-Pierre Vincent prend cette année-là la direction du Théâtre national de Strasbourg[5] et y donne une place importante à l'école et à la création expérimentale, tout en travaillant à refonder les conventions collectives qui régissent les liens du TNS avec les collectivités locales et nationales[1],[6] . Dans ses spectacles, il interroge notamment l'histoire française, avec Germinal, écrit par Michel Deutsch d'après le roman d'Émile Zola (1975), qui questionne notamment le dépérissement de la classe ouvrière, puis Le Misanthrope (1977), Vichy fictions (1980), ou Le Palais de Justice (1981).

Administrateur général de la Comédie-Française de 1983[1] à 1986[3], il choisit de la quitter de lui-même à l'issue de son mandat de trois ans[3]. À partir de 1986, il se consacre à la mise en scène avec Bernard Chartreux et à l'enseignement au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris.

Entre 1990 et 2001, il succède à Patrice Chéreau à la tête du Théâtre Nanterre-Amandiers[1] où il convie Stanislas Nordey en résidence avec sa troupe de 1995 à 1997. Il y crée de nombreux auteurs contemporains, dont Valère Novarina.

En 2001, il fonde la compagnie Studio Libre avec Bernard Chartreux[1] avec lequel il crée plusieurs spectacles aux théâtres nationaux de la Colline et de l'Odéon. Ils participent également au comité pédagogique de l’École régionale d'acteurs de Cannes, où ils mettent en scène Pièces de guerre d'Edward Bond, en .

En 2007, il traduit et monte à Avignon Le Silence des communistes, treizième présence au festival depuis 1971, qui évoque l'enracinement populaire de la gauche italienne pendant les belles années du Parti communiste italien[7].

Mandats administratifs

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Il est membre des conseils d’administration du festival d'Avignon et du comité directeur du Jeune théâtre national, ainsi que des CA de l'ENSATT à Lyon et de l'association La Réplique à Marseille.

Famille et vie privée

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Il a été l'époux de la comédienne Hélène Vincent — il est le père du réalisateur Thomas Vincent — puis celui de Nicole Taché, qui a œuvré dans l'administration de divers théâtres publics et manifestations culturelles.

Il meurt le des séquelles de la Covid-19[1],[8], à l'âge de 78 ans.

Mises en scène

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Théâtre national de Strasbourg
Comédie-Française
Théâtre Nanterre-Amandiers

À partir de 2002

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Studio Libre

Prix et récompenses

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Publication

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Notes et références

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  1. a b c d e f g h et i Fabienne Darge, « Jean-Pierre Vincent, metteur en scène, est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. André Degaine, Histoire du théâtre dessinée, Nizet, (ISBN 978-2-7078-1161-5), « L’université entre en scène », p. 393.
  3. a b et c Fabienne Darge, « Théâtre : Jean-Pierre Vincent, une histoire française », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. a b et c Anne Diatkine, « Jean-Pierre Vincent, metteur en scène, est mort », Libération,‎ (lire en ligne).
  5. Les directeurs du TNS, sur le site du Théâtre national de Strasbourg.
  6. « Théâtre : Jean-Pierre Vincent, une histoire française », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  7. a et b Jean-Pierre Vincent au festival d'Avignon 2007.
  8. « Le grand metteur en scène et directeur de théâtre Jean-Pierre Vincent est mort », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

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Liens externes

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