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Jacques Bertrand, dit Jean Markale, né le 23 mai 1928 dans le 14e arrondissement de Paris et mort le 23 novembre 2008 à Auray[1], est un écrivain, poète, conteur et conférencier français. Sa notoriété repose principalement sur la diffusion à plus d'un million d'exemplaires de son livre La Femme Celte, traduit en plus de vingt langues à la suite de l'engouement suscité en 1986 par la version anglaise[2].
Dans son enfance, sa grand-mère bretonne l'initie aux contes et légendes locales et suscite ainsi une véritable passion pour la culture bretonne.
En 1949, il rencontre André Breton et participe activement à la découverte passionnée par le mouvement surréaliste de cette époque, de l'art celtique comme du cycle arthurien. En 1956, il fit paraître aux éditions G. Fall une anthologie, Les grands Bardes gallois, précédé d'un petit texte d'André Breton intitulé Braise au trépied de Keridwen, qui présente un Markale déjà indissociable de la matière de Bretagne : « Des hauts lieux qu'il hante chaque année, entre la Fontaine de Barenton et le Val sans Retour, non loin du troublant village de Folle-Pensée, au cœur de cette fabuleuse forêt de Brocéliande où luit encore par éclairs la lance de Perceval, nul n'était plus désigné que Jean Markale pour vous présenter, avec tous les soins requis, les chants des anciens Bardes gallois. »[3].
Il commence sa carrière comme professeur de lettres à Paris. Il enseigne notamment dans les années 1970 à l'école Massillon, quai des Célestins, dans le 4e arrondissement de Paris. Érudit en littérature médiévale, il captive ses élèves à travers les récits de Chrétien de Troyes et conte tous les mystères de Brocéliande. En parallèle, il entreprend d'étudier et de raconter le cycle arthurien et, au fil du temps, il se spécialise dans l'histoire et les littératures celtiques. Ayant quitté l'enseignement, il se consacre entièrement à son œuvre.
Il s'installe alors en Bretagne, dans le village de Bieuzy-Lanvaux sur la commune de Pluvigner (Morbihan), où il vécut avec sa seconde épouse, Môn Rigole-Markale, jusqu'à la fin de sa vie. Il contribua beaucoup à la découverte de la forêt de Brocéliande et des légendes qui y sont attachées en participant à de nombreuses conférences et en organisant un spectacle théâtral centré sur le personnage de Merlin, dans le lieu naturel du « Miroir aux Fées »[4].
Il a publié de nombreux livres sur la civilisation celtique. En particulier, il s'est intéressé à la place de la femme dans le monde celte et le cycle du Graal. Ses premiers ouvrages étaient principalement destinés à un public d'érudits. Il a par la suite vulgarisé son approche afin de permettre à d'autres personnes de se familiariser avec son sujet.
Il prit parfois une position différente de celle du monde académique sur certaines questions historiques. Par exemple son opinion sur le sujet de la localisation d'Alésia dans Vercingétorix[5] :
« L'Alésia de César et de Vercingétorix est-elle Alise-Sainte-Reine ou Alaise ? La thèse favorable à Alise-Sainte-Reine n'est appuyée sur aucune preuve absolue. La thèse favorable à Alaise contient des éléments intéressants, surtout dans le cadre d'une réflexion générale sur les mouvements respectifs de César et de Vercingétorix. »
Une biographie de Jean Markale est parue en 2012 aux Éditions Les Oiseaux de Papier, écrite par Jacky Ealet, avec un avant-propos de Môn Rigole-Markale, contenant de nombreuses photographies et documents inédits : Jean Markale, la quête de l'Autre Monde[4].
Les ouvrages de Jean Markale ont fait l'objet de critiques sévères dans les milieux universitaires. En 1971, Christian-Joseph Guyonvarc'h, spécialiste du monde celtique, publie une recension particulièrement cinglante de trois livres de Jean Markale — Les Celtes et la civilisation celtique : mythe et histoire, L'Épopée celtique d'Irlande et L'Épopée celtique en Bretagne — déplorant l'accueil favorable qu'ils ont reçu dans la presse généraliste et accusant leur auteur d'être totalement incompétent dans les domaines de la linguistique, de l'histoire et de la culture celtiques, voire de se moquer de son propre lectorat[6]. En 1978, il revient sur L'Épopée celtique en Bretagne[7], écrivant à propos de cet ouvrage :
« M. Jean Bertrand, dit Jean Markale, se fait parfois passer pour professeur de lettres classiques. Il ne dit jamais où il enseigne ; Mais (…) il ne sait pas accentuer le grec, ignore tout du latin (…) il ne sait pas combien de cas comporte la déclinaison irlandaise (tantôt deux, tantôt trois)(...) Jean Markale lui-même se cite très complaisamment dans ses publications ultérieures et, chaque fois qu'il est question d'un texte irlandais, il renvoie à L'Épopée Celtique comme si cet ouvrage contenait des traductions ou constituait la référence essentielle. Tout cela est, au mieux, une plaisanterie. »
De même, dans son compte rendu du livre Les Celtes et la civilisation celtique. Mythe et histoire, Michel Meslin parle d'une « abondance de simplifications outrancières », d'une « ignorance même des méthodes les plus élémentaires de l’histoire des religions » et de « multiples erreurs matérielles », classant le livre parmi les « plaidoyers pseudo-scientifiques[8] »
Les éditions Sand ont été condamnées en 1990 dans une affaire de plagiat pour avoir, en 1989, fait reparaître sous la signature de Jean Markale le Guide de la Bretagne mystérieuse, publié vingt ans plus tôt par Gwenc'hlan Le Scouëzec chez Tchou (appartenant aux éditions Sand), qui avait déjà édité l'original dans la même collection[9].