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Joseph Rémi Léopold Delbœuf est un mathématicien, philosophe et psychologue belge né en 1831 à Liège, et mort en 1896 à Bonn. Psychologue très respecté de son vivant, auteur d'une œuvre considérable et diversifiée, il est connu pour ses travaux sur l'hypnose et pour son importante contribution aux débats autour de la psychophysique. Il enseigna principalement à l'université de Liège.
De 1863 à 1866, Joseph Delbœuf enseigne la philosophie à l'université de Gand puis, de 1866 à 1896, il enseigne la philologie à l'université de Liège.
En 1885, lors d'une visite à la Salpêtrière, il assiste, en compagnie de Hippolyte Taine, à une séance d'hypnose donnée par Jean-Martin Charcot dans laquelle ce dernier obtient des vésications par suggestion. Lors de cette même visite, il assiste à des séances d'Alfred Binet et Charles Féré visant à illustrer des phénomènes de transfert de symptômes d'un membre à l'autre par l'utilisation de l'aimant. En 1886, il publie Une visite à la Salpêtrière et commence à pratiquer le magnétisme.
En 1887, sa conférence à la classe des sciences de l'académie royale de Belgique sur l'Origine des effets curatifs de l'hypnotisme suscite une vive polémique dans la presse médicale belge.
En 1888, il se rend à l'école hypnologique de Nancy pour rencontrer Ambroise-Auguste Liébeault, Hippolyte Bernheim, Jules Liégeois et Henri Beaunis. Cette même année, il publie L'hypnotisme et la liberté des représentations publiques pour défendre le droit des hypnotiseurs de spectacle, tels le liégeois Alfred D'Hont, alias Donato. La position de Delbœuf a fait l'objet d'une controverse dans un congrès historique à Paris en 1889 avec le neurologue suisse Paul-Louis Ladame qui s'opposait vivement à ce que l'hypnose puisse être utilisée par des non-médecins. En 1890, dans Magnétiseurs et Médecins, Delboeuf demande « que chacun puisse faire de l'hypnotisme public ou privé, sous sa propre responsabilité ».
En dehors de cette polémique, Delbœuf est surtout connu pour ses apports théoriques sur l'hypnose, ses travaux dans le champ de la psychologie expérimentale[1] et son livre sur le rêve. Il est probable qu'il ait rencontré Sigmund Freud, en tout cas ce dernier fait référence à Delbœuf dans ses commentaires sur l'hypnose et sur le rêve[2].
Delbœuf meurt à Bonn durant l'été 1896, alors qu'il se rend au 3e Congrès international de psychologie de Munich, auquel devaient également prendre part Franz Brentano, Carl Stumpf et William James.
Il est inhumé au Cimetière de Robermont à Liège.
La rue Joseph Delbœuf lui rend hommage à Liège dans le quartier des Vennes.