Il naquit en 1851 dans les Ardennes. Son père, Pierre Mary, était bonnetier et sa mère, Anne marie Julie Lacatte, sans profession[1]. Il alla à l'école de son village puis au petit séminaire de Charleville. Il y fit la connaissance d'Arthur Rimbaud, avec lequel il se lia[2]. Exclu pour son goût excessif de la littérature exotique, il entra à l'Institution Rossat. À l'âge de 19 ans, en 1870, il s'engagea comme franc-tireur dans la guerre franco-prussienne. Refusant la reddition, il s'enfuit et parvint à gagner Paris. Il y retrouva Rimbaud et mena une vie de bohème extrêmement pauvre. Le Quartier latin lui semblait un paradis. Il travailla pour quelques journaux, quand enfin Le Temps publie son récit de la guerre, ce qui le fait connaître. Il parvint à faire représenter une pièce de théâtre et écrit des romans durant des nuits entières. À 23 ans, il devint rédacteur en chef de L'Indépendant de Châtillon. Il fut ensuite, en 1875, rédacteur parlementaire au Petit Moniteur. Il publia en 1878, dans ce journal, Le Docteur Madelor, qui obtint un grand succès et augmenta considérablement le tirage du journal. Le Petit Moniteur accepta désormais ses conditions. Il devint en quelques années l'un des principaux « auteurs populaires » de son temps, fécond et talentueux, et fut même surnommé l’ « Alexandre Dumas moderne » et « roi des feuilletonnistes ». Il passa du Petit Moniteur au Petit Parisien, puis au Petit Journal. Il y donnait à peu près un roman par an, en feuilleton, tout en faisant paraître des textes plus courts dans d'autres journaux. Avec la Première Guerre mondiale, désormais riche et célèbre, il donna à ses œuvres une tournure plus patriotique. Il sera d'ailleurs nommé membre du comité directeur de la Ligue des patriotes en [3].
Entre l'influence des Misérables et celle du naturalisme, ses romans, construits avec habileté et efficacité, ont introduit le thème de l'erreur judiciaire commise contre une personne, injustement condamnée et finalement réhabilitée. Ses œuvres les plus connues (Roger-la-Honte, La Pocharde) furent adaptées au théâtre, puis au cinéma. Il créa d'ailleurs en 1919 à la Société des gens de lettres (SGDL), où il était entré en 1876 (membre sociétaire en 1881, membre du Comité en 1886 et président honoraire en 1913), une « commission du cinéma » qui élabora le statut de « roman-cinéma ».
Jules Verne travaille pendant plusieurs années avec Adolphe d'Ennery à l'adaptation au théâtre du roman Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Les deux hommes finissent par se disputer et la collaboration cesse. En 1899, après la mort de D'Ennery, Pierre Decourcelle, neveu de ce dernier et Ernest Blum, sont envisagés pour reprendre avec Jules Verne le projet mais il ne verra jamais le jour. Jules Verne envisage de transposer l'action en Perse et la pièce prend alors le nom de Likao. Finalement, c'est Jules Mary qui est choisi pour collaborateur et un traité est signé avec le directeur du Théâtre du Châtelet Émile Rochard pour les représentations. Mais Rochard est remplacé par Alexandre Fontanes à la direction du Théâtre. Celui-ci fait monter Les Cinq Sous de Lavarède de Paul d'Ivoi qui se déroule au Japon et en Chine. A Likao, Fontanes préfère aussi faire monter L'Archipel en feu de Charles Samson et Georges Maurens. Les différentes étapes manuscrites de l'adaptation des Tribulations n'ont jamais été retrouvées[4].
Les Amours parisiennes, Paris : Librairie illustrée, 1886 [12]
Le Wagon 303, Paris : E. Dentu, 1886 [13] — Ce roman parut en feuilleton dans le Petit Parisien en 1884 et, en Belgique en 1885 dans La Réforme, organe quotidien de la démocratie libérale[6], sous le titre: La Fille d'un autre ; il est rebaptisé pour la parution en volume. Il y a donc deux versions, le feuilleton original et le livre en version augmentée qui ont fait l'objet de publications plus ou moins tronquées, selon les formats commerciaux, par les deux éditeurs Tallandier et Rouff[7]. Il fut aussi édité en roman-photo[8]
Les Vaincus de la vie : Les Pigeonnes, 1887 & Paris : Fayard, 1900, [14]. Ce roman fut publié en feuilleton dans Le Figaro[9].
Les Briseurs de chaîne, Paris : E. Flammarion, 1903, en 2 vol.
La Montreuse de marionnettes (publié sous forme de roman-feuilleton dans L'Éclair, journal quotidien du Midi du au )
Le Démon de l'amour, Paris : Tallandier, 1909 [35].
Le Châtiment d'un monstre, Paris : J. Tallandier, 1909, 301 p.
La Bête féroce, Paris : Tallandier, 1908 [36] - Il fut d'abord publié en feuilleton dans le Petit Parisien.
Le Dernier Baiser : dramatique roman d'amour, Paris : Tallandier, 1910 [37]
La Beauté du diable : dramatique roman d'amour, Paris : J. Tallandier, 1910 [38] & 1920 [39]
Déserteur (roman patriotique), Paris : Tallandier, 1910 [40]
Le Régiment : Une mère martyre, Paris : Tallandier, 1910 [41]
La Nuit maudite , 1912
Roule-ta-bosse ; drame en cinq actes, six tableaux, avec Émile Rochard, Paris : P.-V. Stock, 1912 [42]
Les Amants de la frontière, Paris : Tallandier, 1912, en deux volumes (dont le premier est intitulé : La Vierge en Danger) — vol.1 & vol.2
Trompe-la-mort, Paris : Tallandier, en 3 vol. — vol.1 : La Duchesse Amoureuse, 1913, vol.2 : La dame au sourire terrible, 1913 [43] & vol.3 : La marque d'infamie, 1914 [44] — Il parut d'abord en feuilleton dans Le Petit Parisien, en 1911.
L'Avocat des gueux : Aimée jusqu'à la mort, Paris : J. Tallandier, 1913, 495 p. [45]
Jenny « Tire-l'Aiguille » : Le coup de foudre, Paris : J. Tallandier, 1914 [46]
La Maison du mystère, 1921 : film français réalisé par Alexandre Volkoff, sorti en 1923, ce film met en scène sur dix chapitres les acteurs Ivan Mosjoukine et Charles Vanel. Durée : 382 minutes en 10 épisodes.[57]
La Bête Féroce, Paris : il fut adapté au théâtre, par Émile Rochard, sous la forme d'un drame en 5 actes et 8 tableaux et il fut créé en 1908, au théâtre de l'Ambigu.
Trompe-la-Mort : une pièce de théâtre en fut adaptée : Trompe-la-Mort, drame en 11 tableaux.
Officier de la Légion d'honneur au titre du ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts (décret du ). Parrain : le journaliste Léon Touchard.
↑Notice Filmographie Pathé : En détresse – Henri Pouctal – 1917 [1]
↑Selon « International theatre », 1903, vol.1, p.4 : Le drame évoque un des, épisodes les plus saisissants et les plus connus de la guerre de 1870-71. voir Maison de la dernière cartouche (musée)
Gérard Coulon, « À Argenton sur les pas de Jules Mary », in Argenton et son histoire, no 8, 1991, Cercle d'histoire d'Argenton, Argenton-sur-Creuse
Pierre Brunaud et Gérard Coulon, Argenton-sur-Creuse et ses écrivains, 135 p., chapitre « Jules Mary », p. 87-92, Royer, Paris, 1996 (ISBN2-908670-41-0)
Qui êtes-vous ? : Annuaire des contemporains; notices biographiques, Paris, G. Ruffy, 1924, vol. 3, p. 519 [58]
Jules Mazé, Jules Mary: l'homme et son œuvre (1851-1922), [s.e./s.d.], 53 p. — inclus les discours prononcés aux obsèques de Jules Mary, le .
Sur cette littérature
[PDF] Takashi Yasukawa, Poétique du support et captation romanesque : la « fabrique » de son lecteur par le roman de la victime de 1874 à 1914, thèse pour obtenir le grade de Docteur de l’Université de Limoges, , vol. 1 [59]